RĂ©sumĂ© : LâHomme que jâai tuĂ© (Broken Lullaby) Ă©tait programmĂ© le 19 avril 2025 Ă la CinĂ©mathĂšque Française Ă l'occasion d'une rĂ©trospective Ernst Lubitsch (du 12 mars au 20 avril 2025). LâHomme que jâai tuĂ© est un film rĂ©alisĂ© par Ernst Lubitsch, cinĂ©aste allemand nĂ© Ă Berlin en 1892 et mort Ă Hollywood en 1947. RĂ©putĂ© pour ses comĂ©dies sophistiquĂ©es telles que Ninotchka, The Shop Around the Corner ou encore To Be or Not to Be, Lubitsch a marquĂ© lâhistoire du cinĂ©ma par son style unique, souvent dĂ©signĂ© par lâexpression âThe Lubitsch Touchâ. Ce dernier se caractĂ©rise par lâart de la suggestion, de lâellipse, du non-dit : un cinĂ©ma subtil qui laisse une grande place Ă lâimagination du spectateur.
Critique : Pourtant, avec LâHomme que jâai tuĂ© (Broken Lullaby), rĂ©alisĂ© en 1932, Lubitsch sâĂ©loigne de la comĂ©die pour signer lâun de ses rares drames. TournĂ© au dĂ©but du cinĂ©ma parlant, dans un climat encore marquĂ© par les sĂ©quelles de la PremiĂšre Guerre mondiale, ce film se distingue Ă©galement par son origine théùtrale : il sâagit de lâadaptation dâune piĂšce française de Maurice Rostand.
Lâintrigue suit Paul Renard, un jeune soldat français hantĂ© par la mort dâun soldat allemand, Walter, quâil a tuĂ© au front. Incapable de supporter cette culpabilitĂ©, il se rend en Allemagne aprĂšs lâarmistice pour rencontrer la famille du dĂ©funt. Il se prĂ©sente alors non pas comme le meurtrier, mais comme un ami proche de Walter. Ce mensonge, motivĂ© par un besoin de rĂ©demption, le confronte Ă un dilemme moral dĂ©chirant : dire la vĂ©ritĂ© au risque de dĂ©truire une famille dĂ©jĂ brisĂ©e, ou prĂ©server leur illusion et tenter, Ă sa maniĂšre, de rĂ©parer lâirrĂ©parable.
Ă travers cette situation profondĂ©ment humaine, Lubitsch explore des thĂšmes universels : le poids de la faute, la complexitĂ© du pardon, et la nĂ©cessitĂ© de se rĂ©concilier avec lâancien ennemi. Il le fait avec une grande pudeur, sans pathos excessif, en Ă©vitant tout manichĂ©isme. Le film dĂ©nonce en creux lâabsurditĂ© de la guerre : les jeunes hommes, quâils soient français ou allemands, sont envoyĂ©s au front pour servir des idĂ©ologies qui les dĂ©passent. En usurpant le rĂŽle dâun ami de Walter, Paul incarne cette idĂ©e tragique : ces deux hommes, ennemis dĂ©signĂ©s par le conflit, auraient pu ĂȘtre amis en dâautres circonstances.
La mise en scĂšne, sobre et dĂ©pouillĂ©e, souligne la tension intĂ©rieure du personnage principal. Les silences, les regards, les gestes retenus sont autant dâĂ©lĂ©ments qui tĂ©moignent de la finesse de Lubitsch, mĂȘme dans un registre dramatique. Le jeu tout en retenue de Phillips Holmes (Paul) et la performance Ă©mouvante de Lionel Barrymore (le pĂšre de Walter) renforcent cette Ă©motion contenue.
Sorti en 1932, Ă une Ă©poque oĂč les tensions recommençaient Ă monter en Europe, le film adopte un point de vue rĂ©solument pacifiste et humaniste. Ce choix courageux lui valut dâĂȘtre censurĂ© dans plusieurs pays. Pourtant, son message nâa rien perdu de sa force : face Ă la haine et Ă la douleur, seule lâhumanitĂ© peut permettre la rĂ©paration.
Conclusion : Lubitsch, homme entre deux cultures â allemand dâorigine, amĂ©ricain dâadoption â insuffle Ă ce film une dimension profondĂ©ment personnelle. LâHomme que jâai tuĂ© rĂ©vĂšle un autre visage du rĂ©alisateur, celui dâun humaniste discret mais sincĂšre, capable de marier la maĂźtrise technique Ă une Ă©motion vraie. DerriĂšre le maĂźtre de la comĂ©die Ă©lĂ©gante, ce film dĂ©voile un artiste sensible aux drames de son Ă©poque, et toujours dâune actualitĂ© bouleversante.
Terrage FrédéricRésumé : Une journaliste française rencontre Salvador Dali à plusieurs reprises pour un projet de documentaire.
Critique : Daaaaaali ! est un film sur le peintre espagnol Salvador Dali (1904 â 1989). La trame principale du film est lâinterview par une journaliste française (Judith incarnĂ©e par AnaĂŻs Demoustier). Celle-ci essaye Ă plusieurs reprises dâobtenir une interview, ses tentatives Ă©chouent Ă chaque fois. Puis le spectateur se trouve plongĂ© dans le rĂȘve dâun Ă©vĂȘque.
Ce nâest en aucun cas un biopic, mais une approche diffĂ©rente focalisĂ©e simplement sur le personnage. La particularitĂ© de ce film câest lâincarnation du peintre par plusieurs acteurs (Ădouard Baer, Jonathan Cohen, Gilles Lellouche, Pio MarmaĂŻ, Didier Flamand). En effet, tout au long du film on passe dâun acteur Ă un autre sans rĂ©elle transition. Dans une mĂȘme scĂšne, Dali est incarnĂ© par un acteur puis par un autre et encore un autre. Cette maniĂšre de faire renvoie directement au style du peintre lui-mĂȘme, le surrĂ©alisme.
Finalement tous les acteurs qui personnalisent Dali, jouent de la mĂȘme maniĂšre. Ils reprĂ©sentent le peintre dans toute sa splendeur, seule change lâapparence physique. Quentin Dupieux nous montre un Salvador Dali excentrique, capricieux, fou et Ă lâĂ©go dĂ©mesurĂ©. Il y a Ă©galement un hommage direct au cinĂ©ma de Luis Buñuel, surtout dans les scĂšnes de rĂȘve de lâĂ©vĂȘque, oĂč lâabsurde prend le pas.
Conclusion : Daaaaaali ! est un film trĂšs original, notamment dans le dĂ©roulement de la narration. Le film est drĂŽle et absurde Ă la fois. Quentin Dupieux a su faire preuve dâinventivitĂ© pour construire le scĂ©nario de son film et Ă©laborer les scĂšnes surrĂ©alistes. Daaaaaali ! est un hommage rĂ©ussi au peintre espagnol.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : Le film est inspirĂ© du livre Elvis et moi, autobiographie de Priscilla Presley. Lâactrice Cailee Spaeny qui interprĂšte le personnage de Priscilla, a obtenu la Coupe Volpi de la meilleure interprĂ©tation fĂ©minine Ă la Mostra de Venise 2023. Le biopic de Priscilla Beaulieu femme dâElvis Presley.
Critique : Priscilla est un film intimiste se situant Ă lâopposĂ© du biopic conventionnĂ© Elvis de Baz Luhrmann sorti en 2022. Le film se prĂ©sente quasiment comme un huis clos oĂč lâon se retrouve dans lâintimitĂ© des deux protagonistes du point de vue de Priscilla uniquement. La jeune adolescente naĂŻve qui dĂ©couvre ses dĂ©sirs voit son rĂȘve se transformer en cauchemar malgrĂ© lâamour quâelle porte Ă Elvis Presley, en effet, isolĂ©e dans la prison dorĂ©e Graceland, elle devient rĂ©duite au fur et Ă mesure Ă une poupĂ©e et subit la relation malsaine.
On ressent un profond malaise de cette relation toxique mais le film raconte surtout lâĂ©mancipation dâune trĂšs jeune femme engouffrĂ©e depuis ses 14 ans dans une relation de domination dont elle essaie de sâĂ©vader. Le « King » y est dĂ©peint comme immature, violent, infidĂšle, cherchant Ă devenir un grand acteur Ă Hollywood et de surcroĂźt la cinĂ©aste surligne la banalisation de la consommation de drogues et de la pĂ©dophilie dans le milieu artistique Ă cette Ă©poque. Mais par dessus tout, il sâagit dâune introspection et dâune exploration de ce type de relation hommes femmes universelle rendant le personnage identifiable.
Le travail de Philippe Le Sourd Ă la photographie avec une lumiĂšre sombre magnifique, mĂȘlĂ© aux costumes et Ă la bande originale rendent le film trĂšs esthĂ©tique. Ensuite, lâactrice Cailee Spaeny magnifiĂ©e par les jeux dâombres et de lumiĂšres ainsi que les costumes y est excellente et Jacob Elordi aussi, lui qui est maintenant habituĂ© Ă ce genre de rĂŽles. On trouve beaucoup dâidĂ©es intĂ©ressantes notamment la diffĂ©rence de taille du couple pour marquer le coup ou encore la demeure dâElvis dĂ©peinte comme une prison oĂč lâĂ©touffement semble palpable.
Cependant, le film souffre de quelques longueurs et dâun montage pas toujours rythmĂ© avec peu de transitions fluides mais câest la volontĂ© de la cinĂ©aste, on a lâimpression comme Priscilla de tourner en rond au sein de la relation nocive. Elle filme toujours aussi bien la solitude et lâennui mais on est malheureusement trop souvent Ă la limite de lâexercice de style oĂč les ficelles se voient parfois.
Conclusion : Le film possĂšde quelques dĂ©fauts mais il sâagit dâun trĂšs beau portrait de femme, une plongĂ©e au cĆur dâune relation toxique et Ă©touffante dont la protagoniste essaie constamment de sâen Ă©chapper.
Yazbek AlexandreRĂ©sumĂ© : QuĂ©bec, fin des annĂ©es 60, Sylvette et Anglomard accueillent leur 14Ăšme enfant : Aline. Dans la famille Dieu, la musique est reine et quand Aline grandit on lui dĂ©couvre un don, elle a une voix en or. Lorsquâil entend cette voix, le producteur de musique Guy-Claude nâa plus quâune idĂ©e en tĂȘte⊠faire dâAline la plus grande chanteuse au monde. EpaulĂ©e par sa famille et guidĂ©e par lâexpĂ©rience puis lâamour naissant de Guy-Claude, ils vont ensemble Ă©crire les pages dâun destin hors du commun.
Critique : ValĂ©rie Lemercier se lance dans un vrai-faux biopic sur la cĂ©lĂšbre chanteuse CĂ©line Dion. Le personnage principal prendra le nom dâAline, Aline Dieu. Nâayant pas lâaccord ni de la famille, ni de CĂ©line Dion elle-mĂȘme, Lemercier a donc dĂ©cidĂ© de prendre quelques libertĂ©s sur la narration, de romancer Ă©galement lâhistoire et tout en gardant une part de vĂ©ritĂ©. On peut donc voir ce film traitĂ© comme une biographie.
Aline Dieu est la derniĂšre enfant dâune famille trĂšs nombreuse. On suit ainsi les dĂ©buts de la chanteuse. DĂšs son plus jeune Ăąge, Aline chante dĂ©jĂ , lors de cĂ©rĂ©monie familiale, notamment pour les mariages. Le clan familial, trĂšs protecteur, se rend rapidement compte du don exceptionnel de la petite Aline, incarnĂ©e par ValĂ©rie Lemercier. Par un trucage, assez rĂ©ussi et assez bluffant Ă©galement, Aline enfant possĂšde les traits de ValĂ©rie Lemercier rajeunie pour lâoccasion. Chacun apprĂ©ciera ou non. Puis dĂ©cidant de sauter le pas, la famille envoie une maquette Ă un agent artistique canadien Guy-Claude (Sylvain Marcel qui joue le rĂŽle de RenĂ© AngĂ©lil). Ă partir de cette rencontre, la carriĂšre dâAline commence. ValĂ©rie Lemercier a pris le soin dâincarner Aline enfant (pour le visage surtout), adolescente et jusquâĂ lâĂąge adulte. Elle reprend les diffĂ©rentes prestations sur scĂšnes ou sur les show tĂ©lĂ©visĂ©s et on suit ainsi toutes les Ă©tapes de sa carriĂšre. Jâai Ă©tĂ© plutĂŽt impressionnĂ© et bluffĂ© par le travail de ValĂ©rie Lemercier, qui reproduit Ă lâidentique les gestes, les attitudes de CĂ©line Dion sur scĂšne. Elle ne chante pas, Victoria Sio se charge de cet exercice plutĂŽt relevĂ©.
La relation amoureuse entre Aline et son agent Guy-Claude est Ă©galement mise en avant. ValĂ©ry Lemercier veut ainsi montrer quâAline a besoin de Guy-Claude comme une personne de confiance qui va lâaccompagner dans sa vie et lui prodiguer les meilleurs conseils pour sa carriĂšre. Ajoutant une note humoristique et lĂ©gĂšre, ValĂ©ry Lemercier aborde aussi la condition dâune cĂ©lĂ©britĂ© en proie Ă sa propre existence.
Conclusion : Aline est un film Ă dĂ©couvrir, pour les fans de CĂ©line Dion oĂč simplement pour son caractĂšre singulier. Câest avant tout le personnage dâAline qui est mis en valeur. Ses dĂ©buts de jeune chanteuse jusquâĂ son apogĂ©e, ses doutes et sa condition de star internationale.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : Les machines ont restaurĂ© les corps de Trinity et Neo avant de les rĂ©introduire dans une nouvelle Matrice. Les humains et les machines parviennent Ă vivre en paix dans la nouvelle citĂ© Io aprĂšs la destruction de Zion. Cependant, les machines ont toujours besoin dâhumains, qui font office de batteries, de ce fait, beaucoup dâentre eux sont encore connectĂ©s Ă la nouvelle version de la Matrice dĂ©veloppĂ©e par LâAnalyste qui joue avec les Ă©motions humaines.
Critique : Avant dâaller voir le film au cinĂ©ma, jâĂ©tais curieux de voir comment L.Wachowski allait aborder la suite de cette trilogie culte. Au final je suis sorti de la salle trĂšs déçu et je nâavais pas eu lâimpression dâavoir vu une suite Ă la hauteur de Matrix mais plutĂŽt un film sans grand intĂ©rĂȘt.
Dâabord, le scenario demeure pauvre et lâintrigue est confuse, quasi-inexistante. On observe un cruel manque de rythme durant tout le film, la musique est peu marquante et les scĂšnes dâaction sont trĂšs dĂ©cevantes par rapport Ă la trilogie initiale. Le film sâachĂšve sur NĂ©o et Trinity qui sâenvolent ensemble en rĂ©fĂ©rence Ă Superman cette scĂšne apparaĂźt pour moi comme un non-sens total.
Le film nâexplique pas grand-chose et passe trop rapidement sur des Ă©vĂ©nements importants comme la guerre entre les machines ou encore la crĂ©ation de la citĂ© de Io. A la place on sâattarde sur des dialogues fades et futiles ainsi quâun surplus de flash-back des prĂ©cĂ©dents opus (principalement du premier) qui perturbent le cours du film donnant une impression de manque dâoriginalitĂ© et de crĂ©ativitĂ©. Ensuite, lâidĂ©e dâintroduire des nouveaux personnages semblait ĂȘtre une bonne initiative cependant ils demeurent secondaires, plats (notamment le nouveau Morpheus) et nâapportent rien au film qui se focalise beaucoup trop sur les personnages de NĂ©o et Trinity.
Pendant les 45 premiĂšres minutes, on remarque beaucoup dâironie et dâautodĂ©rision sur Hollywood et le film se moque de la Warner mais surtout de la franchise Matrix en ellemĂȘme. Cependant le reste du film prend une autre tournure et devient un film pĂąle et livide qui se prend encore plus au sĂ©rieux que ses prĂ©dĂ©cesseurs. Donc cette contradiction massive vient en quelque sorte dĂ©truire tout le dĂ©but du film. De plus, lâhumour est mal maĂźtrisĂ© et devient mĂȘme gĂȘnant quelquefois.
Conclusion :Pour conclure cette critique, le quatriĂšme Matrix se situe entre la parodie ratĂ©e et le vide cinĂ©matographique. Lâambiance, le scĂ©nario et les nouveautĂ©s de la trilogie initiale sont totalement passĂ©s Ă la trappe.
Yazbek AlexandreRĂ©sumĂ© : Deux femmes enceintes, de gĂ©nĂ©ration diffĂ©rente, se rencontrent Ă lâhĂŽpital durant leur accouchement. Lâune est photographe professionnelle et dâĂąge mur, Janis (PenĂ©lope Cruz), lâautre est une jeune femme mineure, Ana (Milena Smit) dĂ©sorientĂ©e et Ă la fois effrayĂ©e de se retrouver dans cette situation. Elles finiront par sympathiser, jusquâĂ crĂ©er un lien Ă©troit entre elles.
Critique : Pedro Almodovar se focalise une nouvelle fois sur la condition fĂ©minine. Il confronte deux femmes au destin diffĂ©rent, sur fond de lâhistoire de lâEspagne et en particulier le franquisme. Cette pĂ©riode de lâhistoire de lâEspagne qui fut fondĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Francisco Franco de 1936/1939 (guerre civile) Ă 1977 (premiĂšres Ă©lections libres durant le processus de transition dĂ©mocratique).
Lâhistoire est quelque peu rocambolesque, elle est dâailleurs basĂ©e sur les deux accouchements, mais cela reste un moyen pour dĂ©couvrir ces deux femmes. Elles se suivront sur plusieurs annĂ©es. Janis de son cĂŽtĂ© demande lâaide dâun anthropologue (Israel Elejalde), qui est le pĂšre de sa fille, pour accĂ©lĂ©rer les dĂ©marches afin de fouiller la fosse commune oĂč se trouverait son grand-pĂšre. Cette rencontre Ă lâhĂŽpital va permettre Ă ces deux femmes de se rapprocher. La jeunesse Espagnole, incarnĂ©e ici par Ana, semble en dĂ©calage avec la rĂ©alitĂ© et avec lâhistoire de son propre pays. Ana tombe enceinte trĂšs jeune, vit de petits boulots, et est en conflit avec sa mĂšre. Finalement, Ana se rĂ©fugie auprĂšs de Janis. Celle-ci la prend sous son aile, par empathie.
Conclusion :Dans Madres Paralelas, Pedro Almodovar aborde ainsi les thĂšmes de la politique, du social et trĂšs largement le fĂ©minisme. On peut Ă©galement souligner la mise en scĂšne, particuliĂšrement soignĂ©e et le jeu dâacteur de son actrice fĂ©tiche, PenĂ©lope Cruz.
Terrage FrédéricRésumé : Ansa est célibataire et vit à Helsinki. Une nuit, dans un bar karaoké, elle croise Holappa, un travailleur solitaire et alcoolique...
Critique : Le film dâAki KaurismĂ€ki a reçu le Prix du jury au festival de Cannes et le Grand prix de la fĂ©dĂ©ration internationale de la presse cinĂ©matographique en 2023.
DerriÚre ce scénario classique on suit la vie des protagonistes (typiques du réalisateur) admirablement joués par Alma Pöysti et Jussi Vatanen tout en délicatesse et en pudeur.
Le rĂ©alisateur dĂ©peint froidement la ville dâHelsinki post covid Ă travers des lieux de la vie quotidienne lâappartement, un supermarchĂ© ou encore une usine oĂč les gens sont tristes, isolĂ©s et oĂč il ne semble y avoir aucun Ă©chappatoire ni rĂȘve. Seuls le cinĂ©ma et le karaokĂ© permettent aux protagonistes de sâĂ©chapper de la routine ce sont les lieux de lâespoir pour les deux personnages. A la violence latente de la sociĂ©tĂ© Finlandaise sâajoute la guerre Ukraine que lâon dĂ©couvre Ă la radio dans lâappartement du personnage dâAnsa. Cependant, le film reste optimiste car lâamour est synonyme dâespoir et semble ĂȘtre le seul remĂšde Ă tout cela pour KaurismĂ€ki.
Le film est poĂ©tique, mĂ©lancolique et dĂ©borde dâidĂ©es cinĂ©matographiques originales sublimĂ© par une bande originale mĂ©langeant musique classique (Schubert, TchaĂŻkovski, Gardel) et moderne (avec notamment la chanson pop Ă©mouvante du groupe Maustetytö). Le long mĂ©trage demeure avant tout un hommage au cinĂ©ma français et italien des annĂ©es 60 Ă travers les affiches de Rocco et ses frĂšres, Le MĂ©pris, au film de zombie The dead donât die de Jim Jarmusch que vont voir au cinĂ©ma les deux personnages et crĂ©ant un dĂ©calage assez humoristique en sortie de salle. KaurismĂ€ki reprend mĂȘme la fin sublime des Temps modernes de Chaplin en lâadaptant Ă ses personnages, tout un symbole.
Conclusion : KaurismĂ€ki propose un trĂšs beau film dans son univers cinĂ©matographique dĂ©peignant une sociĂ©tĂ© froide qui semble aspirer les Ăąmes et toute sorte de rĂȘves oĂč lâamour demeure le seul remĂšde.
Yazbek AlexandreRĂ©sumĂ© : Ridley Scott, grand cinĂ©aste Ă la filmographie hors-norme est capable du meilleur avec des chefs- dâĆuvre comme Alien, Blade Runner, Gladiator, Thelma et Louise comme du pire ; Cartel, Kingdom of Heaven, Exodus : Gods and Kings. Ce NapolĂ©on se situe pour moi dans les moins bons films du rĂ©alisateur.
Critique : Avec ce NapolĂ©on, le rĂ©alisateur Britannique est complĂštement passĂ© Ă cotĂ© de son sujet. En effet, raconter une si vaste pĂ©riode allant de la mort de Marie-Antoinette jusquâĂ la mort de NapolĂ©on (quasiment 30 ans) en si peu de temps de film est une trĂšs mauvaise idĂ©e. On a lâimpression de voir un rĂ©sumĂ© avec de trop nombreuses ellipses et donc un manque cruel de rythme et surtout de liant. Sâajoute Ă cela une mise en scĂšne trop acadĂ©mique et lisse. Les sujets, les enjeux et les motivations des personnages sont survolĂ©s.
Le dĂ©veloppement des protagonistes demeure superficiel et on pouvait penser que Joaquin Phoenix allait sauver le bateau. HĂ©las non, lâacteur interprĂ©tant NapolĂ©on nâest pas trĂšs crĂ©dible surjouant la nonchalance, on voit quâil essaye dâimiter le personnage sans rĂ©ellement rentrer dedans. MalgrĂ© tout, les deux points forts du film demeurent dans lâinfantilisation et le ridicule du stratĂšge et dans le bon dĂ©veloppement de JosĂ©phine. En effet, seule JosĂ©phine trĂšs justement jouĂ©e par lâexcellente actrice Vanessa Kirby arrive Ă tirer son Ă©pingle du jeu.
Les batailles donnent lieu a de belles sĂ©quences bien filmĂ©es et rythmĂ©es trĂšs inspirĂ©es des grandes batailles de la sĂ©rie Game of Thrones, notamment celle dâAusterlitz. NĂ©anmoins, il nây a rien de transcendant ni de nouveau en terme de mise en scĂšne.
Cependant, avec la version longue de plus de 4h qui sortira sur la plateforme Apple TV+, on ne peut sâattendre quâĂ mieux autant sur le dĂ©roulĂ© des Ă©vĂšnements que sur la psychologie des personnages.
Conclusion : Napoléon est donc un film ultra classique autant sur le fond que sur la forme, une version superficielle et sans étincelles à laquelle on ne retiendra que la performance de Vanessa Kirby et quelques scÚnes de batailles.
Yazbek AlexandreRĂ©sumĂ© : Sandra, Samuel couple dâĂ©crivains et leur fils aveugle Daniel vivent Ă la montagne. Samuel est retrouvĂ© mort au pied de leur maison. Une enquĂȘte pour mort suspecte est ouverte puis un an passe et vient le procĂšs de Sandra pour homicide malgrĂ© le doute du suicide de son mari... Anatomie dâune chute, le quatriĂšme long mĂ©trage de Justine Triet obtient la palme dâor du festival de Cannes 2023.
Critique : Le film est magistralement interprĂ©tĂ© par le trio dâacteurs Sandra HĂŒller, Swann Arlaud et Milo Machado Graner (Daniel). Il faut aussi souligner les choix des seconds rĂŽles comme Jenny Beth, Samuel Theis (le mari, Samuel retrouvĂ© mort) et mĂȘme le chien guide qui incarne Snoop. Le personnage de Sandra jouĂ© par Sandra HĂŒller est une femme forte avec une certaine froideur mais qui restera toujours digne et courageuse avec notamment la prĂ©sence de son fils au tribunal.
Il est bien montrĂ© que lors du procĂšs, tout est fait pour dĂ©stabiliser la femme accusĂ©e, il faut que chaque mot soit utilisĂ© avec prĂ©caution, tous les faits et gestes de sa vie privĂ©e sont examinĂ©s, dĂ©formĂ©s, interprĂ©tĂ©s. On notera aussi la barriĂšre de la langue de la protagoniste originaire dâAllemagne qui a des difficultĂ©s Ă sâexprimer en français (mais on lui demande de faire lâeffort de parler en français au procĂšs) et Ă cela sâajoute lâĂ©motion. Elle finira par parler en anglais oĂč elle pourra mieux se dĂ©fendre en trouvant les mots justes. La rĂ©alisatrice parvient Ă nous montrer les rouages du tribunal en questionnant les limites du systĂšme judiciaire mais aussi du traitement mĂ©diatique de lâaffaire ainsi que lâabsurditĂ© et les prĂ©jugĂ©s de certains arguments.
Le rythme du film volontairement lent, pesant, chiadĂ© et dĂ©cortiquĂ© nous fait mieux ressentir les passages tendus, Ă©touffant presque le spectateur. Sâajoute Ă ces Ă©lĂ©ments la musique qui est brillamment utilisĂ©e. DĂšs les premiers instants du film, la version instrumentale de la chanson du rappeur 50 cent qui tourne en boucle devient assourdissante et hante le spectateur lorsque Daniel dĂ©couvre le corps inanimĂ© de son pĂšre dans la neige. De plus, la musique magnifique dâIsaac AlbĂ©niz jouĂ©e par Daniel au piano qui revient tout au long du film est un exutoire pour lâenfant, une maniĂšre dâessayer de faire le deuil, il cherche des rĂ©ponses dans la partition. Ce qui mâa aussi plu câest quâon ne tombe jamais dans le manichĂ©isme, en effet dâune part, Sandra nâest pas rĂ©duite quâau statut de victime de par la construction complexe du personnage et dâautre part Justine Triet ne dĂ©molit pas le systĂšme judiciaire mais prĂ©sente le procĂšs comme une Ă©preuve trĂšs difficile pour Sandra et son fils mais toutefois nĂ©cessaire pour aller de lâavant.
En analysant le titre : Anatomie : « Ătude de la structure et de la forme des ĂȘtres organisĂ©s ainsi que des rapports entre leurs diffĂ©rents organes. » Dictionnaire le Robert. Il sâagit dans le film de dissĂ©quer le couple tel un corps quâon opĂšre, exhiber et mettre Ă nu les Ă©vĂšnements de la vie privĂ©e dans un tribunal. La chute possĂšde deux sens ; dâun part au sens physique avec la mort de Samuel et dâautre part la chute symbolise mĂ©taphoriquement la descente aux enfers dâun couple.
Conclusion : Anatomie dâune chute est un trĂšs grand film de procĂšs portĂ© par lâactrice Sandra HĂŒller qui nous force Ă nous questionner sur la notion de vie privĂ©e, sur le couple et plus largement sur la condition fĂ©minine.
Yazbek AlexandreRĂ©sumĂ© : En 1942, convaincus que lâAllemagne nazie est en train de dĂ©velopper une arme nuclĂ©aire, les Ătats-Unis initient, dans le plus grand secret, le "Projet Manhattan" destinĂ© Ă mettre au point la premiĂšre bombe atomique de lâhistoire. Pour piloter ce dispositif, le gouvernement engage J. Robert Oppenheimer, brillant physicien, qui sera bientĂŽt surnommĂ© "le pĂšre de la bombe atomique". Câest dans le laboratoire ultra-secret de Los Alamos, au cĆur du dĂ©sert du Nouveau-Mexique, que le scientifique et son Ă©quipe mettent au point une arme rĂ©volutionnaire dont les consĂ©quences, vertigineuses, continuent de peser sur le monde actuel⊠Oppenheimer est lâadaptation du livre Robert Oppenheimer : Triomphe et tragĂ©die dâun gĂ©nie (2005) de Kai Bird et Martin J. Sherwin.
Critique : Le film Oppenheimer de Christopher Nolan sâefforce de montrer et de dĂ©crire lâascension dâun physicien qui deviendra « le pĂšre de la bombe atomique ». Ainsi plusieurs pĂ©riodes se succĂšdent. A partir des annĂ©es 1920, Robert Oppenheimer entreprend des Ă©tudes secondaires aux Etats-Unis Ă Harvard puis se rend en Europe pour amĂ©liorer ses compĂ©tences sur la physique atomique et nuclĂ©aire. EntourĂ© dâautres scientifiques, il se lancera ensuite dans cette recherche frĂ©nĂ©tique de la crĂ©ation de la fameuse bombe et le tout mĂȘlĂ© par le simulacre de procĂšs quâon lui fait subir pour sa soi-disant trahison envers son propre pays
La mise en scĂšne choisie par Nolan est quelque peu dĂ©concertante, elle nâest pas linĂ©aire mais comme dĂ©coupĂ©e, le spectateur passe dâune scĂšne Ă une autre sans lien direct. Nolan ne sâattarde pas sur un sujet bien dĂ©fini, notamment sur la conception de la bombe atomique. On dĂ©couvre le personnage dâOppenheimer, ses recherches scientifiques, ses Ă©ventuelles rencontres, sa vie privĂ©e et des scĂšnes rĂ©currentes de son procĂšs dans une petite salle hermĂ©tique oĂč dĂ©filent chacun des personnages apportant leur tĂ©moignage. Nolan a pris le parti de montrer toutes les facettes du personnage dâOppenheimer, un homme souvent perdu face aux Ă©vĂ©nements qui sâimposent Ă lui et sans rĂ©action par son manque de caractĂšre Ă©vident (contraste saisissant avec le caractĂšre totalement opposĂ© de sa femme).
Câest donc cette mise en scĂšne qui peut paraitre perturbante car finalement tous les sujets sont rapidement survolĂ©s. Durant son parcours, Oppenheimer rencontre dâillustres personnages, notamment Albert Einstein et Werner Heisenberg. Mais le spectateur nâa le droit quâĂ de malheureuses scĂšnes peu intĂ©ressantes. De plus la durĂ©e du film nâest pas vraiment justifiĂ©e, elle nâapporte rien de particulier. Nolan a voulu peut-ĂȘtre et dans un sens marquer les esprits des spectateurs pour une immersion encore plus grande. Ăgalement, Oppenheimer est obnubilĂ© Ă lâidĂ©e de crĂ©er la bombe mais aprĂšs le lancement de deux dâentre elles sur les villes Japonaises, il devient pĂ©tri de remords et se rend soudainement compte du mal occasionnĂ© : « Maintenant, je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes ».
Conclusion : A mon sens, Oppenheimer nâest pas le plus grand film de Christopher Nolan. Le dĂ©roulement narratif du film peut Ă©ventuellement perturber le spectateur. La musique omniprĂ©sente sur pratiquement chaque scĂšne du film, renforçant le cĂŽtĂ© Ă©motionnel, est Ă la longue presque pĂ©nible (surtout pour un film de 3 heures). MalgrĂ© tout, Oppenheimer reste un film intĂ©ressant pour dĂ©couvrir ce physicien hors du commun.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : Je suis allĂ© voir le film Blonde en avant premiĂšre nationale Netflix au cinĂ©ma Ăcoles Ă Paris. Le rĂ©alisateur Andrew Dominik et son compositeur Warren Ellis sont venus aimablement nous prĂ©senter le film. Avant de voir Blonde dâAndrew Dominik, (rĂ©alisateur de LâAssassinat de Jesse James par le lĂąche Robert Ford) inspirĂ© du roman Ă©ponyme de Joyce Carol Oates paru en 2000, on pourrait penser que le film est un biopic classique sur la vie de Marilyn Monroe, or ce nâest pas du tout le cas. Blonde traite principalement, certes chronologiquement, de lâaspect psychologique de lâactrice. Cet « anti biopic » Ă la limite de la fiction et du rĂ©el dĂ©truit un peu plus le mythe Marilyn. En effet, elle subi la violence psychologique et physique du milieu Hollywoodien et des hommes (producteurs, cinĂ©astes, maris et fans) jusquâĂ une dĂ©shumanisation totale, elle nâest plus quâun objet sexuel (dâoĂč le titre) et personne ne se soucie de sa santĂ© mentale qui se dĂ©grade de plus en plus : tout ce qui compte câest Marilyn Monroe. La dualitĂ© Marilyn Monroe Norma Jeane, la folie et lâisolement sont les thĂšmes principaux du film. La rupture entre le rĂ©el et lâirrĂ©el se fait de plus en plus prĂ©sente au fil de sa vie. Norma nâest heureuse que lorsquâelle sâĂ©chappe de la crĂ©ature Marilyn. Cette expĂ©rience cinĂ©matographique est dans les thĂšmes beaucoup inspirĂ©e des films de David Lynch comme Mulholland Drive (ĂȘtre une actrice Ă Hollywood) et Lost Highway (Folie, isolement) ou encore du film RĂ©pulsion de Roman Polanski.
Critique : Lâexcellente actrice cubaine Ana de Armas a jouĂ© dans Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve, Mourir peut attendre, Cuban Network, War Dogs ou encore le trĂšs bon A couteaux tirĂ©s de Rian Johnson oĂč elle tient le premier rĂŽle. Blonde est pour moi jusquâĂ prĂ©sent une des ses meilleures performances, Ana de Armas est transcendĂ©e dans son rĂŽle de Marilyn Monroe quâelle incarne Ă la perfection. On sent le travail intense qui a Ă©tĂ© effectuĂ© en amont pour un tel rendu.
Blonde est extrĂȘmement sombre et si violent psychologiquement quâil mâa fallu un quelques minutes pour que je reprenne mes esprits. Il faut sâaccrocher durant presque 3 heures et le fait dâavoir vu le film au cinĂ©ma a accentuĂ© mon sentiment de mal ĂȘtre. La musique anxiogĂšne de Nick Cave et Warren Ellis nous plonge encore plus dans une ambiance cauchemardesque et apporte beaucoup au visuel du film. Les changements de format dâimage et les transitions du noir et blanc Ă la couleur sont brillamment rĂ©alisĂ©s, brouillant un peu plus les pistes entre la camĂ©ra et la rĂ©alitĂ©, entre Norma Jeane et son double.
De plus, Blonde reprend beaucoup de codes de films dâhorreur assez intĂ©ressants : feu et ambiance de chaos comme une entrĂ©e aux enfers de Norma Jeane Ă seulement 7 ans, la mĂšre atteinte de maladie mentale qui maltraite sa fille, elle essaie mĂȘme de la tuer dans une baignoire (une sĂ©quence difficile Ă regarder). On peut aussi relever les bouches dĂ©formĂ©es et ouvertes des fans de lâactrice prĂȘts Ă la dĂ©vorer, le reflet de Marilyn dans le miroir qui se met Ă parler alors que Norma Jeane reste figĂ©e ou encore les regards camĂ©ra venant perturber lâespace-temps comme un appel Ă lâaide et en mĂȘme temps une dĂ©nonciation envers le spectateur. Le rĂ©alisateur, vindicatif, dĂ©nonce lâimplication que le spectateur a pu avoir au sujet de la dĂ©gradation de la santĂ© mentale de lâactrice.
La quĂȘte Ă©ternelle dâune figure paternelle « daddy » est prĂ©sente durant tout le film, la reprĂ©sentation enfantine de Marilyn Monroe est exagĂ©rĂ©e ce qui est parfois Ă©nervant. Cette quĂȘte est en partie ce qui tiendra Norma Jeane en vie et câest aussi son rare lien avec la rĂ©alitĂ©. La volontĂ© dâavoir un enfant la motive aussi Ă vivre sauf quâelle a recours, contrainte Ă un avortement (filmĂ© de lâintĂ©rieur) et la deuxiĂšme fois elle chute pendant quâelle est enceinte : lâĂ©chec de donner la vie dans un corps maudit qui ne lui a jamais vraiment appartenu. Cependant lors de ces sĂ©quences, le choix de faire parler le fĆtus mâa beaucoup perturbĂ©, et aprĂšs rĂ©flexion, je me suis posĂ© la question si câĂ©tait une prise de partie politique radicale ou simplement une trĂšs grosse maladresse.
Le pari de dĂ©construire le biopic en misant sur la psychologie est audacieux mais aussi trĂšs risquĂ©, ici, Andrew Dominik trĂšs inspirĂ© des maĂźtres du genre David Lynch et Roman Polanski nous offre une mise en scĂšne dans son ensemble assez scolaire et dĂ©monstrative. Les idĂ©es pourtant travaillĂ©es sont trop martelĂ©es et parfois prĂ©visibles ce qui mâa agacĂ© par moments. Je trouve dommage que malgrĂ© la plastique sublime, le tout manque de subtilitĂ© et dâun peu de poĂ©sie quâon pourrait retrouver dans les films de Lynch. Pour moi, le film est trop long, on aurait pu se passer de certaines sĂ©quences redondantes ou trĂšs explicites et violentes (notamment la scĂšne immonde avec le prĂ©sident Kennedy).
Conclusion : Blonde est un « anti biopic » pessimiste et trĂšs Ă©prouvant Ă©motionnellement que je ne regarderais pas une deuxiĂšme fois. Le film mâa beaucoup déçu, cela manque de rĂ©pit et de subtilitĂ© dans la mise en scĂšne malgrĂ© des reconstitutions et une bande son travaillĂ©e ainsi quâune actrice au sommet de son art.
Yazbek AlexandreRĂ©sumĂ© : AprĂšs les Ă©vĂšnements de SpiderMan : No Way Home, la stabilitĂ© du continuum espace-temps est altĂ©rĂ©e et le passage Ă travers les diffĂ©rentes dimensions est Ă prĂ©sent possible. Le Docteur Strange continue ses recherches sur la Pierre du Temps. Cependant, un ami devenu ennemi tente de dĂ©truire tous les sorciers de la Terre, ce qui perturbe le plan de Strange⊠Contexte : Pour se situer, Doctor Strange in the Multiverse of Madness (ou Doctor Strange 2 pour simplifier) est le 28Ăšme film du Marvel Cinematic Universe et il sâagit du 5Ăšme film de la phase IV. Il succĂšde chronologiquement Ă Spiderman : No Way Home. Avant dâaller voir le film, il est pour moi nĂ©cessaire dâavoir vu le 1 er opus Doctor Strange ainsi que Spiderman : No Way Home mais surtout la sĂ©rie WandaVision pour avoir le contexte complet ainsi que tous les dĂ©tails du scĂ©nario.
Critique : Le scĂ©nario est assez solide dans son ensemble malgrĂ© quelques dispersions. La notion de rĂȘve- passerelle (rĂȘve dâune rĂ©alitĂ© qui va se produire dans un autre univers) est une bonne idĂ©e. Cette notion permet dâintroduire le personnage dâAmerica Chavez qui est Ă notre connaissance la seule personne qui a le pouvoir de crĂ©er des portails afin de parcourir les diffĂ©rentes dimensions des univers. Le personnage jouĂ© par Xochitl Gomez apporte un aspect profondĂ©ment humain au film.
De son cĂŽtĂ©, Doctor Strange doit apprendre tout au long de ses aventures Ă ne pas avoir la solution immĂ©diatement et donc acquĂ©rir plus de sagesse ce que Christine Palmer essaie de lui faire comprendre. Quant Ă Wanda Maximoff alias Scarlet Witch est une trĂšs bonne antagoniste tiraillĂ©e entre ses visions et la rĂ©alitĂ©. Elle est prĂȘte Ă tout et mĂȘme du pire pour rejoindre ses enfants avec lâaide du livre dĂ©moniaque, le DarkHold. Son pouvoir monstrueux est bien mis en avant lors des scĂšnes de combat et Wanda apparaĂźt parfois avec un aspect horrifique digne de lâexorciste. Cependant, on pourra se poser la question de lâintroduction du Professeur Xavier au sein des Illuminati (X-Men) qui a peu dâimpact et dâintĂ©rĂȘt dans lâintrigue.
Le film est rĂ©alisĂ© par Sam Raimi connu pour avoir dirigĂ© les films Evil Dead et la 1 Ăšre trilogie Spiderman. Dans Doctor Strange 2, la patte du rĂ©alisateur se ressent fortement avec quelques scĂšnes horrifiques, des invocations dĂ©moniaques, lâomniprĂ©sence des yeux, beaucoup de cris ainsi quâun combat similaire Ă celui de Spiderman contre le Docteur Octopus. Cette prise de partie cinĂ©matographique donne une Ăąme singuliĂšre au film. Ensuite, lâesthĂ©tique est plutĂŽt rĂ©ussie dans lâensemble, on retrouve les codes visuels du film Doctor Strange de 2016. Jâai trouvĂ© quelques idĂ©es originales notamment lorsque Strange voyage avec America Chavez Ă travers le multivers ou encore lorsque Strange invoque les dĂ©mons du DarkHold Ă lâaide de Christine.
Enfin la bande originale de Danny Elfman demeure assez efficace sans ĂȘtre transcendante comme le fut ses musiques dans les films de Tim Burton.
Le pari de lâouverture du multivers est risquĂ© car on sait que certains personnages pourront passer dâune dimension Ă une autre. Je pense donc que les Ă©motions et lâattachement des personnages peuvent en pĂątir.
Conclusion : Pour conclure, il est dommage de ne pas avoir mentionnĂ© au cours du film quelles Ă©taient les entitĂ©s malĂ©fiques qui ont le contrĂŽle Ă travers le multivers. Le seul moment oĂč lâon croit avoir des rĂ©ponses survient lors de la scĂšne post-gĂ©nĂ©rique lorsque la sorciĂšre ClĂ©a (jouĂ© par Charlize Theron) emmĂšne Doctor Strange dans la « Dimension Noire » afin de lutter contre une nouvelle forme de menace. Cette scĂšne intĂ©grĂ©e sans aucune subtilitĂ© arrive trop tard dans le film et nâapporte aucune rĂ©ponse aux attentes du spectateur.
Yazbek AlexandreRĂ©sumĂ© : Le long mĂ©trage de Jean-Jacques Annaud, reconstitue heure par heure lâinvraisemblable rĂ©alitĂ© des Ă©vĂšnements du 15 avril 2019 lorsque la cathĂ©drale subissait le plus important sinistre de son histoire. Et comment des femmes et des hommes vont mettre leurs vies en pĂ©ril dans un sauvetage rocambolesque et hĂ©roĂŻque.
Critique : Jean-Jacques Annaud avec son film Notre-Dame brĂ»le fait revivre aux spectateurs cette journĂ©e dramatique. Ce drame survenu en avril 2019 oĂč un grave incendie se dĂ©clare et dĂ©truit la toiture de la cathĂ©drale et sa charpente du XIIIe siĂšcle, ainsi que la flĂšche de Viollet-le-Duc, et plusieurs voĂ»tes formant le plafond.
Le film nâest pas un documentaire, mais lâhistoire racontĂ©e de cette terrible journĂ©e du 15 avril 2019. Avant lâincendie, des travaux de restauration ont Ă©tĂ© engagĂ©s et devaient sâĂ©taler sur dix ans. Des travaux sur la flĂšche, les arcs-boutants du choeur, puis la restauration du chevet de lâĂ©glise, le remplacement des gargouilles et des pinacles surplombant les arcs-boutant du choeur. Mais aussi de lourdes interventions sur la sacristie et le chemin de ronde.
On dĂ©couvre ainsi un systĂšme de surveillance de la sĂ©curitĂ© de la cathĂ©drale dĂ©faillant. Ă la premiĂšre alerte dâincendie, personne ne la prend au sĂ©rieux et nĂ©glige la vĂ©racitĂ© et toutes vĂ©rifications dâun possible dĂ©sastre. On dĂ©couvre Ă©galement une Ă©quipe de chantier peu soucieuse de la sĂ©curitĂ©, dâailleurs un mĂ©got de cigarette dĂ©clenchera un dĂ©but dâincendie. Sâajoute Ă ces diverses nĂ©gligences lâintervention des pompiers, ils mettront plus dâune demi-heure avant dâarriver sur place, laissant le feu se dĂ©ployer amplement.
Jean-Jacques Annaud a rĂ©cupĂ©rĂ© les images de lâĂ©vĂ©nement, lançant un appel pour retrouver les tĂ©moignages, notamment des pays Ă©trangers. Le tournage a dĂ©butĂ© en mars 2021 Ă Bourges. La cathĂ©drale Saint-Ătienne sert pour le film pour sa ressemblance avec Notre-Dame. La cathĂ©drale Notre-Dame dâAmiens est Ă©galement utilisĂ©e, pour sa flĂšche et des parties de lâĂ©difice qui sont semblables Ă celles de Notre-Dame. Les scĂšnes du dĂ©but de lâincendie sont tournĂ©es dans la cathĂ©drale Saint-Ătienne de Sens, avec la charpente du XIIIe siĂšcle. Jean-Jacques Annaud a Ă©galement fait reconstruit la cathĂ©drale Ă lâĂ©chelle 1, et les dĂ©cors ont vraiment Ă©tĂ© brulĂ©s.
Conclusion : Notre-Dame brĂ»le est un film de mĂ©moire, qui sâefforce de relater la vĂ©ritĂ© des faits. De nombreuses nĂ©gligences humaines ont conduit Ă cette catastrophe, mais aussi une intervention trop tardive des pompiers. Jean-Jacques Annaud a pris le parti de ne pas faire le film sous la forme dâun documentaire, mais dâune histoire fictive. Câest dâailleurs un point faible, car rapidement Notre-Dame brĂ»le tourne au film dâaventure, avec lâintervention hĂ©roĂŻque des pompiers.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : Un tueur sâen prend aux Ă©lites de Gotham City en mettant au point des crimes sadiques. Batman doit nouer de nouvelles alliances, dĂ©masquer le coupable et rĂ©tablir la justice dans une ville depuis trop longtemps en proie aux abus de pouvoir et Ă la corruption. Encore une nouvelle adaptation de Batman, en fait il sâagit du neuviĂšme film sur le personnage de lâunivers DC Comics. Matt Reeves rĂ©alisera Ă priori une trilogie.
Critique : AgrĂ©ablement surpris par ce nouvel opus, et cela dĂšs les premiĂšres minutes du film. Effectivement, on retrouve lâesprit originel de Batman, ce personnage sombre et tourmentĂ©, mais Ă©galement lâambiance sinistre de la ville de Gotham City. Toujours en quĂȘte de vengeance, liĂ©e en grande partie Ă lâassassinat de ses parents, Batman sĂšme la terreur auprĂšs des dĂ©linquants et des malfrats, arpentant les rues lugubres de la ville.
Au-delĂ de lâhistoire et du dĂ©roulement du film, Matt Reeves reprend avec efficacitĂ© et brio la relĂšve aprĂšs le chef-dâoeuvre de Christopher Nolan, The Dark Night (2008). Un trĂšs bon cru en somme. Bien Ă©videmment, on dĂ©couvre au fur et Ă mesure du film les principaux personnages de la franchise. Par ordre dâapparition : le lieutenant James Gordon (Jeffrey Wright), Alfred Pennyworth (Andy Serkis), Catwoman/Selina Kyle (ZoĂ« Kravitz), Oswald Cobblepot/le Pingouin (Colin Farrell), Edward Nashton/le Riddler (Paul Dano).
Conclusion : The Batman de Matt Reeves est une rĂ©ussite Ă lâimage de son prĂ©dĂ©cesseur, The Dark Night. Difficile en effet de passer derriĂšre le film de Christopher Nolan. On peut noter quelques plans similaires Ă la mise en scĂšne de Nolan. On espĂšre que les prochaines suites seront aussi rĂ©ussies.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : Maigret enquĂȘte sur la mort dâune jeune fille. Rien ne permet de lâidentifier, personne ne semble lâavoir connue, ni se souvenir dâelle. Il rencontre une dĂ©linquante, qui ressemble Ă©trangement aÌ la victime, et rĂ©veille en lui le souvenir dâune autre disparition, plus ancienne et plus intime⊠Patrice Leconte adapte Maigret et la Jeune Morte de Georges Simenon (1954) pour son film sobrement intitulĂ© Maigret. GĂ©rard Depardieu incarne le cĂ©lĂšbre commissaire Maigret. Il correspond parfaitement au personnage avec son physique imposant. Patrice Leconte a su respecter lâhistoire et le personnage de Maigret.
Critique : Le film est lent Ă lâimage des dĂ©placements du commissaire, qui sâessouffle Ă la moindre montĂ©e dâun escalier, celui-ci mĂšne lâenquĂȘte Ă son rythme. On dĂ©couvre Ă©galement un commissaire Maigret vieillissant, soucieux de sa santĂ©, jusquâĂ se priver de fumer sa pipe, visiblement las, pensant probablement Ă une prochaine retraite. Pourtant Maigret interroge avec tĂ©nacitĂ© lâensemble des protagonistes, et se prend dâempathie pour la jeune femme assassinĂ©e.
Maigret de Patrice Leconte se focalise en grande partie sur son personnage principal. La jeune femme morte rappelle Ă Maigret sa propre fille disparue, et il essaye au mieux dâaider une nouvelle jeune femme, et potentielle victime, fraichement dĂ©barquĂ©e sur Paris. Finalement le personnage de Maigret dans cette version de Patrice Leconte est trĂšs humain et compatissant.
Conclusion : Depardieu incarne Ă merveille le rĂŽle de Maigret avec une grande sobriĂ©tĂ©. Leconte a pris le parti de montrer une autre facette du commissaire Maigret, ce personnage fatiguĂ© et usĂ© par la vie. La camĂ©ra est rĂ©guliĂšrement en mouvement, peut-ĂȘtre pour compenser la lenteur du personnage. Maigret est donc un film intĂ©ressant, Ă voir.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : Le jeune Nathan Drake rĂ©alise sa premiĂšre chasse au trĂ©sor au cĂŽtĂ© de son partenaire Victor Sullivan. Alors qu'il est Ă la recherche dâun trĂ©sor inestimable, il dĂ©couvre peu Ă peu que ce dernier a un lien avec la disparition de son frĂšre aĂźnĂ©.
Critique : Quand on parle dâadaptation du jeu vidĂ©o vers le cinĂ©ma, on pense Ă Tomb Raider, Resident Evil, Street Fighter ou encore Assassin's Creed, mais on sait surtout les difficultĂ©s dâadaptation de ces films tirĂ©s de grandes licences qui ne font pas souvent rentrer le spectateur dans lâunivers du jeu. En effet, cela sâexplique premiĂšrement par la durĂ©e dâun film dâenviron deux heures comparĂ©es aux trentaines dâheures dâun jeu vidĂ©o et ensuite trouver un scĂ©nario original, intĂ©ressant qui colle au jeu vidĂ©o demeure dĂ©licat.
Uncharted est un divertissement dâaventure reprenant lâunivers de la saga. On y retrouve les mĂ©caniques du jeu mĂȘlĂ©es Ă lâaventure, lâacteur Tom Holland est parfait dans le rĂŽle du jeune et naĂŻf Nathan Drake cependant Mark Walhberg est pour moi un peu trop jeune pour interprĂ©ter le personnage de « Sully ». Les cascades sont volontairement exagĂ©rĂ©es ce que lâon retrouve dans la saga et pour la musique du compositeur Ramin Djawadi cela reste assez efficace dans lâensemble.
Mais, je trouve dommage que lâon retrouve des scĂšnes trop similaires au jeu peut-ĂȘtre dĂ» Ă un manque dâinventivitĂ© notamment lors de la vente aux enchĂšres. Le spectateur ayant jouĂ© auparavant nâest donc pas trĂšs surpris. Il faut aussi dire que le scenario reste assez banal ce qui rend lâintrigue souvent prĂ©visible quâon connaisse ou non le jeu.
Conclusion : Le film est assez bon dans lâensemble malgrĂ© son scĂ©nario lĂ©ger. Pour moi, Uncharted fait parti des rares bonnes adaptations au cinĂ©ma dâun jeu vidĂ©o, il est comparable au Tomb Raider de 2018 avec Alicia Vikander dans le rĂŽle de Lara Croft.
Yazbek AlexandreRĂ©sumĂ© : Une mystĂ©rieuse force a propulsĂ© la Lune hors de son orbite et la prĂ©cipite vers la Terre. Lâimpact aura lieu dans quelques semaines, impliquant lâanĂ©antissement de toute vie sur notre planĂšte. Jo Fowler, ancienne astronaute qui travaille pour la NASA, est convaincue de dĂ©tenir la solution pour tous nous sauver, mais seules deux personnes la croient : un astronaute quâelle a connu autrefois, Brian Harper, et un thĂ©oricien du complot, K.C. Houseman. Ces trois improbables hĂ©ros vont tenter une mission impossible dans lâespace⊠et dĂ©couvrir que notre Lune nâest pas ce que nous croyons.
Critique : AprĂšs Independence Day, Le Jour dâaprĂšs, 2012, Roland Emmerich spĂ©cialise des films catastrophes se lance une nouvelle fois dans ce genre. Malheureusement, on aurait pu sâen passer. Ici, lâimagination des scĂ©naristes a atteint son paroxysme jusquâĂ tomber dans lâabsurde. On pourrait imaginer que la Lune tombera un jour sur la Terre, mĂȘme si cela est peu probable, car câest plutĂŽt lâinverse qui se produit. Mais lâhistoire de Moonfall est trop farfelue pour y croire vraiment.
MĂȘme si le dĂ©but du film fait illusion, et laisse Ă penser Ă une catastrophe naturelle, la Lune va sâĂ©craser sur la Terre, câest donc la fin du monde. On apprend dans la deuxiĂšme partie du film les vĂ©ritables raisons de la chute de la Lune, et Ă ce moment lĂ , le spectateur ne peut que dĂ©crocher du fil de lâhistoire.
Le but premier de ce film, Moonfall, est bien Ă©videmment dâengranger le maximum de recette, mais mĂȘme ici câest ratĂ©. Moonfall est un film typiquement Hollywoodien, Ă grand renfort dâeffets spĂ©ciaux, mais ça ne prend pas et encore une fois les scĂ©naristes ne reculent devant rien.
Une nouvelle fois, les amĂ©ricains sont les sauveurs du monde, Ă croire quâils sont seuls sur la Terre. Encore un fait navrant pour terminer, le rĂ©alisateur en profite Ă©galement avec son film pour faire de la publicitĂ©, notamment pour un anti-virus, une voiture hybride, etc.
Conclusion : Moonfall est un film Ă oublier, et rapidement.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : Ă leur sortie de prison, GĂ©rard, Ary et Philippe, se demandent si l'honnĂȘtetĂ© n'est pas la meilleure des combines. InsĂ©parables et vertueux, depuis vingt ans, GĂ©rard est condamnĂ© par un mal incurable et ses deux amis veulent lui offrir sa derniĂšre histoire d'amour⊠car GĂ©rard a toujours rĂ©pĂ©tĂ© que lâamour, c'est mieux que la vie.
Critique : Ă lâĂąge de 84 ans, Claude Lelouch se lance une nouvelle fois dans la rĂ©alisation avec son (presque) dernier film, Lâamour câest mieux que la vie. Sa filmographie comporte plus de cinquante films. Il annonce lui-mĂȘme quâil sâagira du premier volet dâune trilogie. Empreint dâune profonde nostalgie, le film revient par flashback sur ses rĂ©alisations les plus marquantes, notamment lâaventure câest lâaventure (1972) avec Lino Ventura entre autres.
Le film est un vĂ©ritable hommage Ă ces acteurs disparus, qui ont marquĂ©s le cinĂ©ma de Claude Lelouch et le cinĂ©ma en gĂ©nĂ©ral. Lelouch sâinterroge sur le sens de la vie, avec quelques Ă©lĂ©ments mĂ©taphysiques, en particulier sur lâexistence dâun Dieu. Puis dĂ©roule une histoire banale, Ă priori, celle de GĂ©rard (GĂ©rard Darmon) souffrant dâun mal incurable (il nâa plus que quelques mois Ă vivre) qui vit sa derniĂšre histoire dâamour.
Conclusion : Lâamour câest mieux que la vie est un film Ă voir si vous ĂȘtes dâhumeur curieuse. Quelques surprises viennent agrĂ©menter le dĂ©roulement de lâhistoire et ceci au dĂ©but du film. Lâamour câest mieux que la vie a quelques longueurs, notamment dans le dĂ©roulement de la narration et reste en grande partie, Ă mon sens, un tĂ©moignage nostalgique.
Terrage FrédéricRésumé : 1973, dans la vallée de San Fernando à Los Angeles, Alana Kane (Alana Haim), jeune adulte de 25 ans, fait la connaissance de Gary Valentine (Cooper Hoffman, fils de Philip Seymour Hoffman), adolescent de 15 ans, lors de la photo de classe de ce dernier. Une relation entre les deux va alors se développer.
Critique : Paul Thomas Anderson, auteur de neuf longs-mĂ©trages, dont Magnolia, There Will Be Blood, The Master, nous livre ici son dernier film. Licorice Pizza est la rencontre entre un adolescent et une jeune femme. Toute lâhistoire du film se base sur cette relation amoureuse contrariĂ©e. DĂšs leur premiĂšre rencontre au lycĂ©e, Alana repousse ouvertement les avances de Gary. Elle le juge beaucoup trop jeune et le considĂšre comme un gamin. MalgrĂ© tout, Alana va sâintĂ©resser de plus en plus Ă Gary, jeune adolescent dynamique et ambitieux.
Paul Thomas Anderson nous plonge dans les annĂ©es soixante-dix aux Ătats-Unis Ă Los Angeles, en pleine crise pĂ©troliĂšre, oĂč lâinsouciance prĂ©domine. Gary, trĂšs sur de lui, entame une carriĂšre dâacteur et assiste Ă des auditions. Puis se lance dans le monde des affaires en crĂ©ant une entreprise de lits Ă eau, avec Alana en tant quâemployĂ©e et assistante.
Les deux personnages principaux, Alana et Gary, sont pourtant diffĂ©rents, mais comprendront quâils ont besoin lâun de lâautre. Deux caractĂšres opposĂ©s, Gary est autonome malgrĂ© son jeune Ăąge, Alana est un peu perdue et a du mal Ă trouver sa voie dans la vie. Finalement, Gary va lui permettre de sortir de ses retranchements.
Paul Thomas Anderson aborde dans son film des sujets de sociĂ©tĂ© du dĂ©but des annĂ©es soixante-dix. La crise pĂ©troliĂšre oĂč lâon dĂ©couvre des longues files dâattente de vĂ©hicules aux abords des stations dâessence. Les extravagances des stars de lâĂ©poque, Jack Holden (Sean Penn) improvise une cascade Ă moto sur un parcours de golf avec Alana comme passagĂšre, ou bien le producteur et acteur amĂ©ricain Jon Peters (Bradley Cooper) qui menace Gary de sâen prendre Ă sa famille si lâĂ©quipe de Gary abime sa maison durant la livraison dâun lit Ă eau. Paul Thomas Anderson aborde Ă©galement la politique, sous les traits du candidat de lâĂ©poque Joel Wachs (Benny Safdie) pour le poste de gouverneur. Alana va travailler pour lui en tant que bĂ©nĂ©vole.
Conclusion : La mise en scĂšne de Licorice Pizza est rythmĂ©e par ce lien dâamitiĂ© qui unit Alana et Gary. Cette amitiĂ© se transformera, laborieusement, tout au long du film en vĂ©ritable histoire dâamour. Les deux jeunes acteurs, Alana Haim et Cooper Hoffman, sont excellents et trĂšs justes, sachant que câest leur premier rĂŽle au cinĂ©ma.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : Ă la fin des annĂ©es 1880, Gustave Eiffel a participĂ© Ă la construction de la statue de la LibertĂ©. Le gouvernement français souhaite quâil conçoive quelque chose de spectaculaire pour lâexposition universelle de Paris de 1889. Mais Eiffel sâintĂ©resse plus particuliĂšrement au projet du mĂ©tropolitain. Durant une soirĂ©e, il retrouve Adrienne BourgĂšs, son amour de jeunesse.
Critique : Si en visionnant ce film, le spectateur sâattend Ă voir un biopic (un film biographique) sur Gustave Eiffel, et bien câest ratĂ©. Jâai dĂ©cidĂ© dâaller voir Eiffel par simple curiositĂ©, en espĂ©rant ĂȘtre agrĂ©ablement surpris. Ce ne fut pas le cas.
Gustave Eiffel (1832 - 1923) est un personnage important de lâhistoire de Paris. Câest aussi un ingĂ©nieur innovant, il a su apporter la modernitĂ© par le biais de ses diffĂ©rents projets de rĂ©alisation Ă travers le monde. Le film se focalise, en toute logique, sur son ouvrage le plus cĂ©lĂšbre, la Tour Eiffel. On y voit Ă©galement ses dĂ©buts de jeune ingĂ©nieur qui rĂ©ussit une prouesse technique, avec notamment lâidĂ©e de la technique de fondation Ă lâair comprimĂ© pour le pont ferroviaire de Bordeaux (son premier grand chantier en 1858). Eiffel reprendra ce systĂšme pour les fondations de sa tour.
Mais Martin Bourboulon alterne tout au long du film une romance (lâamour de jeunesse de Gustave Eiffel) et le travail acharnĂ© dâEiffel pour bĂątir le symbole de Paris. Il oublie alors le biopic pour se concentrer sur cette relation amoureuse et finalement mettre de cĂŽtĂ© tout le gĂ©nie crĂ©atif de Gustave Eiffel. Finalement, le film de Martin Bourboulon ne retrace quâune petite partie de la carriĂšre de Gustave Eiffel, de ses dĂ©buts jusquâĂ la rĂ©alisation de la tour. Quelques scĂšnes montrent Eiffel travaillant sur le projet. On le voit dans son atelier gribouillant des feuilles, se dĂ©plaçant sur le chantier, convaincre les autoritĂ©s de la rĂ©alisation de son projet, et presque aussitĂŽt, on retourne sur son amour de jeunesse, sujet finalement central du film.
Conclusion : MalgrĂ© tout, le film Eiffel bĂ©nĂ©ficie dâun budget assez consĂ©quent et on ne peut quâapprĂ©cier la reconstitution du Paris de lâĂ©poque et le soin apportĂ© aux costumes. Romain Duris qui incarne le personnage principal est plutĂŽt convainquant. Martin Bourboulon, en rĂ©alisant ce film, nâa pas voulu se lancer dans une biographie pure et dure, mais a voulu en faire un film plus lĂ©ger et grand public.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : En 10191, lâEmpereur Shaddam IV reçoit le duc Leto AtrĂ©ides (regnant sur la planĂšte Caladan) et lui propose le fief de la planĂšte dĂ©sertique Arrakis surnommĂ©e « Dune ». Le duc y emmĂšne sa femme Dame Jessica, son fils Paul et ses meilleurs soldats sur Arrakis...
Critique : On suit au fil du film, lâĂ©volution, lâapprentissage de Paul AtrĂ©ides (TimothĂ©e Chalamet) et les pĂ©riples quâil doit affronter sur la planĂšte Arrakis. Suite Ă une trahison, les soldats Harkonnen dĂ©truisent les campements des AtrĂ©ides. Paul, au cotĂ© de sa mĂšre Dame Jessica, (Rebecca Ferguson) va fuir les soldats Harkonnen, Ă©chapper au ver gĂ©ant, aux tempĂȘtes Coriolis (ouragans de sable) jusquâĂ rencontrer les Fremens, peuple autochtone Ă©cologiste. Je trouve que ce peuple est intelligemment reprĂ©sentĂ© tant au niveau de leur psychologie quâau niveau esthĂ©tique. On retiendra la bonne mentalitĂ© du personnage Liet Kynes (Ă©cologiste et gardienne de la paix sur Arrakis) qui est un pilier pour la survie de son peuple sur Arrakis.
La bande son est phĂ©nomĂ©nale, la musique Ă©pique de Hans Zimmer se fond parfaitement dans lâunivers de Dune. Les acteurs principaux et secondaires sont excellents dans leurs rĂŽles. On regrettera le peu dâapparitions du personnage de Chani interprĂ©tĂ© par Zendaya qui prendra une certaine importance dans la deuxiĂšme partie.
Les dĂ©cors demeurent visuellement trĂšs aboutis, les paysages dĂ©sertiques gigantesques sont magnifiques. Les ornithoptĂšres, vĂ©hicules ressemblant aux hĂ©licoptĂšres utilisĂ©s pour effectuer des trajets Ă travers le dĂ©sert dâArrakis, sont esthĂ©tiquement parfaits. Il faut savoir que le film a Ă©tĂ© tournĂ© dans le dĂ©sert de Wadi Rum en Jordanie. Seulement deux scĂšnes avec lâacteur TimothĂ©e Chalamet ont Ă©tĂ© tournĂ©es avec un fond vert. « Tourner dans le dĂ©sert Ă©tait fondamental pour moi », explique le rĂ©alisateur dans une interview pour RTL. En effet, le tournage en extĂ©rieur apporte au spectateur une certaine proximitĂ© avec le film et le rendu est beaucoup plus authentique quâen studio.
On constate que la simplicitĂ©, le minimalisme et la sobriĂ©tĂ© des plans sont mis en valeur par le rĂ©alisateur mais Denis Villeneuve a surtout jouĂ© sur les dimensions. Effectivement, les paysages prennent largement le dessus sur lâhumain dans cet univers. A travers ces jeux dâĂ©chelle, je pense quâon se rend compte que lâHomme nâest pas le centre du monde (ou des mondes !) et quâil doit sâadapter Ă son environnement au lieu de le dĂ©truire en ne pensant quâĂ ses propres intĂ©rĂȘts. Les gouverneurs du peuple Harkonnen sont obnubilĂ©s par une seule chose : « lâĂ©pice ». Cette source dâĂ©nergie se trouve uniquement sur la planĂšte Arrakis permet de prolonger la vie humaine, peut aussi procurer des facultĂ©s mentales surhumaines et sert surtout de carburant pour la navigation interstellaire. On peut assimiler cette matiĂšre premiĂšre au pĂ©trole et lâexploitation de lâĂ©pice par les Harkonnen est comparable Ă une forme de capitalisme poussĂ© Ă son extrĂȘme, oĂč la production est plus importante que la vie humaine. Il est donc naturel de comparer la guerre opposant les AtrĂ©ides, les Harkonnen et les Fremens aux guerres au Proche et Moyen-Orient pour la quĂȘte du pĂ©trole. Le monde des Harkonnen paraĂźt sombre, gris, froid et hostile. Les habitants sont rĂ©duits en esclavage et entassĂ©s massivement dans dâĂ©normes citĂ©s. De ce fait le rĂ©alisateur insiste sur la comparaison avec la condition des esclaves des siĂšcles passĂ©s. Les tempĂ©ratures Ă©levĂ©es et lâhostilitĂ© dâArrakis nous rappellent le rĂ©chauffement climatique de notre planĂšte et Dune est en quelque sorte prĂ©monitoire. Le film est encore plus dâactualitĂ© que la saga de Frank Herbert (publiĂ©e dans les annĂ©es 1960) sur les enjeux climatiques. Pour conclure cette partie, le film possĂšde cette facultĂ© de soulever des questions cruciales sur les enjeux gĂ©opolitiques et climatiques qui sont plus que jamais dâactualitĂ©.
Au moment oĂč le dangereux baron Harkonnen (Stellan Skarsgard) sort de la tĂȘte de lâeau, on notera une rĂ©fĂ©rence astucieuse au film Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Le protagoniste, Benjamin L.Willard, interprĂ©tĂ© par Martin Sheen, va aussi sortir la tĂȘte de lâeau et finir sa mission qui est de tuer le colonel Kurtz.
Le film de Villeneuve reste dans son Ă©criture trĂšs fidĂšle au roman de science-fiction de Frank Herbert. On remarquera que Dune premiĂšre partie sâachĂšve au dĂ©but du livre II, au moment oĂč Paul sâallie avec les Fremens. Le rĂ©alisateur a vraiment pris le temps de poser les bases de cet univers sans noyer le public contrairement Ă la version du rĂ©alisateur David Lynch sortie en 1984, qui demeure trop condensĂ©e, pas aboutie visuellement et semble peu comprĂ©hensible pour le spectateur qui nâest pas familier avec les Ćuvres de Frank Herbert.
Cependant je trouve dommage que le rythme est quelquefois cassĂ© par des scĂšnes peu subtiles ou des passages trop expliquĂ©s. On aurait aussi aimĂ© un peu plus dâinformations sur les diffĂ©rents peuples et plus de profondeur chez certains personnages trĂšs intĂ©ressants comme Leto AtrĂ©ides ou encore Liet Kynes quitte Ă enlever quelques scĂšnes dâesthĂ©tique. Ces points nĂ©gatifs restent mineurs, on retiendra principalement les grandes qualitĂ©s de ce long-mĂ©trage.
Conclusion : Dune est fidĂšle au roman de Herbert et fait forte impression de part la beautĂ© visuelle des dĂ©cors, une bande son sublime, une narration solide et des enjeux sociĂ©taux dâactualitĂ©. On peut dire que ce blockbuster est la version cinĂ©matographique la plus aboutie de Dune mais il est difficile de juger entiĂšrement une Ćuvre sur une premiĂšre partie. Je pense quâil faudra attendre la suite et lâĂ©volution des personnages pour vraiment avoir une vision globale.
Yazbek AlexandreRĂ©sumĂ© : En 1981, Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, est prisonnier en Afghanistan. NĂ©anmoins, il rĂ©ussit Ă sâĂ©chapper et retourne Ă Paris. BientĂŽt, OSS 117 se retrouve confrontĂ© Ă un jeune agent, OSS 1001, qui est envoyĂ© en mission en Afrique de lâOuest Ă sa placeâŠ
Critique : AprĂšs avoir vu les deux premiers films de la saga, OSS 117 : Le Caire, nid dâespions (2006) et OSS 117 : Rio ne rĂ©pond plus (2009), je mâattendais Ă un film de la mĂȘme envergure. Je dois lâadmettre, jâai beaucoup ri en voyant le tout premier film, mais beaucoup moins pour ce dernier. MĂȘme si lâhistoire reste intĂ©ressante. On retrouve lâagent OSS 117 vieillissant et sur le dĂ©clin. Il va se confronter Ă sa propre relĂšve, celle dâun jeune agent (Pierre Niney) qui le surpasse dans tous les domaines. Et finalement, les deux agents devront faire Ă©quipe pour mener Ă bien une nouvelle mission.
Le problĂšme principal de ce film vient de sa rĂ©alisation et plus particuliĂšrement de son rĂ©alisateur, Nicolas Bedos. On aurait aimĂ© au moins, et mĂȘme souhaiter une pĂąle copie du film de Michel Hazanavicius, le premier de la sĂ©rie des OSS. Lâagent OSS 117 est ici tout en retenu et nâose plus ĂȘtre lui-mĂȘme finalement. Celui qui est bourrĂ© de prĂ©jugĂ©s, orgueilleux et prĂ©tentieux. Car câest les traits principaux du personnage et sa marque de fabrique. Nicolas Bedos a fait un film grand public et surtout politiquement correct, câest bien dans lâair du temps. Mais il va irrĂ©mĂ©diablement Ă lâencontre de la franchise. Le personnage dâOSS 117 et notamment dans les premiers films, est en roue libre et nâa aucune limite.
OSS 117 : alerte rouge en Afrique noire est donc un film totalement ratĂ© et qui a perdu le sens initial de la saga. OSS 117 est ici mĂ©tamorphosĂ©, perdant son caractĂšre qui lui Ă©tait propre. Dans de nombreuses scĂšnes du film, OSS 117 est prĂȘt Ă sâexcuser Ă la moindre rĂ©flexion dĂ©placĂ©e. Il va mĂȘme jusquâĂ porter ses propres valises, Ă la place du portier noir de lâhĂŽtel.
Conclusion : Si lâon doit comparer OSS 117 : alerte rouge en Afrique noire Ă ses prĂ©dĂ©cesseurs et par la force des choses, câest une obligation de le faire, on peut dire que le film est mĂ©diocre et sans aucun intĂ©rĂȘt. Les bases de la comĂ©die, câest avant tout de faire rire et câest lĂ la principale difficultĂ©.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : Mathieu Vasseur, (Pierre Niney) acousticien au BEA (Bureau d'EnquĂȘtes et d'Analyses pour la sĂ©curitĂ© de l'aviation civile) est chargĂ© de mener lâenquĂȘte sur le crash de lâAtrian 800 reliant DubaĂŻ Ă Paris en analysant la boĂźte noire de ce dernier afin de reconstituer ce qui sâest rĂ©ellement passĂ©.
Critique : Le premier plan sĂ©quence montrant les instants avant la catastrophe aĂ©rienne annonce le thriller en plongeant directement le spectateur dans le vif du sujet. Pendant tout le film, il sera question de la recherche de la vĂ©ritĂ© sur le DubaĂŻ-Paris Ă travers lâenquĂȘte menĂ©e par le protagoniste. A travers BoĂźte noire, le rĂ©alisateur dĂ©nonce intelligemment le contexte politique et industriel Ă©tabli poussant les entreprises liĂ©s au domaine aĂ©ronautique Ă privilĂ©gier les intĂ©rĂȘts Ă©conomiques avant tout. Alors que la sĂ©curitĂ© devrait ĂȘtre lâintĂ©rĂȘt primordial.
Le film est trĂšs rythmĂ© avec un suspens omniprĂ©sent, beaucoup de tension ainsi quâun jeu intĂ©ressant mĂȘlant complot, paranoĂŻa, obsession et quĂȘte de la vĂ©ritĂ© qui surprend et fait douter le spectateur en permanence. Il faut de plus admettre que la bande son colle parfaitement aux diffĂ©rentes situations particuliĂšrement lors des scĂšnes de tension.
On peut aussi saluer les performances des acteurs principaux ; Pierre Niney, Lou de Laùge (Noémie Vasseur) et André Dussollier (Philippe Rénier).
Le scĂ©nario est quant Ă lui solide, bien ficelĂ© et globalement rĂ©aliste malgrĂ© quelques incohĂ©rences dont une particuliĂšrement importante : Pollock, supĂ©rieur hiĂ©rarchique de Mathieu Vasseur, est contraint par Xavier Renaud (directeur de lâentreprise informatique responsable du crash) de remplacer la boĂźte noire par une autre en un laps de temps afin de masquer les vĂ©ritables raisons de lâaccident. Hors cette situation est difficilement comprĂ©hensible. En effet, il nâest pas aisĂ© de remplacer la boĂźte en si peu de temps et surtout le fait que Pollock soit seul sans surveillance aucune sur un sujet aussi important rend le processus peu crĂ©dible.
Lors du dĂ©nouement, on peut aussi Ă©voquer une insuffisance narrative : AprĂšs de multiples pĂ©ripĂ©ties, Mathieu Vasseur retrouve la vĂ©ritable boĂźte noire issue de lâAtrian. Il est alors repĂ©rĂ© et poursuivi, il arrive Ă semer ses poursuivants puis dâun coup perd le contrĂŽle de son vĂ©hicule... Cette sĂ©quence oĂč la tension est Ă son paroxysme me paraĂźt un peu lĂ©gĂšre. Je trouve quâil est dommage de ne pas avoir montrĂ© le piratage Ă distance et un Ă©change tĂ©lĂ©phonique de confirmation entre Xavier Renaud et ses hommes dans le but de rendre cette scĂšne plus rĂ©aliste tout en restant dans lâADN du film.
Conclusion : Tous ces ingrĂ©dients rĂ©unis font de BoĂźte noire un thriller immersif trĂšs abouti que lâon peut assimiler dans sa conception au long mĂ©trage « Le Chant du loup » dâAntonin Baudry. Cependant on pourra reprocher au film quelques insuffisances et incohĂ©rences narratives.
Yazbek AlexandreRĂ©sumĂ© : Lancelot sâest emparĂ© du pouvoir et fait rĂ©gner la terreur sur le royaume de Logres. Arthur alors exilĂ© va devoir agir en sâalliant avec les diverses formes de rĂ©sistance et les diffĂ©rents clans afin de libĂ©rer lâĂźle de Kaamelott de son joug.
Critique : Je suis allĂ© voir le film KAAMELOTT Premier Volet en ayant regardĂ© quelques Ă©pisodes de la sĂ©rie par le passĂ©, sans ĂȘtre fan mais je retenais lâoriginalitĂ© de la sĂ©rie et la subtilitĂ© de certains dialogues. Cependant, jâĂ©tais intriguĂ© de voir comment Alexandre Astier allait faire ce film.
A la sortie de la salle de cinĂ©ma, jâĂ©tais déçu de lâensemble du film. Personnellement, jâai trouvĂ© ce long-mĂ©trage assez dĂ©cousu tant au niveau de lâhumour quâau niveau du scĂ©nario et du rythme. En effet, en prenant un peu de recul, on constate que le film est basĂ© sur une succession de gags sans liant qui font doucement sourire ou dĂ©jĂ vus dans la sĂ©rie Kaamelott. Alexandre Astier a reproduit dâune certaine maniĂšre la sĂ©rie en la transposant directement au film sans tenir compte que les codes dâune sĂ©rie et ceux dâun film sont totalement diffĂ©rents. La narration et les dialogues restent creux et fades et nâapportent pas grand-chose au film.
Le scĂ©nario est pour moi trop simple, superficiel. On peut mĂȘme le rĂ©sumer en une phrase : « Kaamelott Premier Volet câest la vengeance du roi Arthur sur le terrible Lancelot du Lac ». Je pense que le rĂ©alisateur a voulu masquer la pauvretĂ© du scĂ©nario en mettant beaucoup trop de personnages aussi inutiles les uns que les autres et en surchargeant le film de gags ce qui rend un film avec un scĂ©nario des plus basique mais complĂštement alambiquĂ©. Au niveau des costumes, je ne comprends pas pourquoi avoir choisi une tenue ridicule de serpent pour Lancelot (on dirait quâil est paralysĂ© dans son costume) ainsi que des dĂ©guisements absurdes pour les Burgondes.
De plus, le rythme est mal maĂźtrisĂ© notamment avec des scĂšnes qui traĂźnent en longueur qui ne donnent que peu dâintĂ©rĂȘt au film. Jâai remarquĂ© des plans quelquefois trop resserrĂ©s sans aucune raison, des paysages trop plats. Le film est incessamment interrompu par des flash-back dramatiques correspondant au passĂ© dâArthur Pendragon, balancĂ©s sans aucun liant et ne prĂ©sentant aucune utilitĂ© pour le spectateur sans crĂ©er dâĂ©motions.
Le jeu dâacteur est catastrophique pour certains comme Christian Clavier qui est restĂ© bloquĂ© dans son rĂŽle de Jacqouille dans les visiteurs en exagĂ©rant ses intonations Ă nâen plus finir ou encore le chanteur Sting qui donne lâimpression dâavoir Ă©tĂ© forcĂ© a jouer son rĂŽle.
Conclusion : Je pense que le film a trop Ă©tĂ© attendu (un peu plus de 10 ans) et le dĂ©fi de passer dâune sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Ă un film (mĂȘme une trilogie est prĂ©vue) Ă©tait trop Ă©levĂ©. Alexandre Astier a essayĂ© de rĂ©aliser un film qui se prend au sĂ©rieux tout en conservant des passages humoristiques mais la simplicitĂ© du scĂ©nario, la platitude de la narration, le manque cruel de rythme donnent au final un mauvais mĂ©lange cinĂ©matographique. Kaamelott Premier Volet nâest finalement quâun film manquant dâoriginalitĂ© fabriquĂ© de toutes piĂšces pour les fans de la sĂ©rie afin de crĂ©er un sentiment de nostalgie chez le spectateur averti.
Yazbek AlexandreRĂ©sumĂ© : Fin mai et dĂ©but juin 1940, lâarmĂ©e Allemande nazie transperce les forces militaires françaises et envahit par lâest la France. Quelques jours plus tard elle sâapprĂȘte Ă rentrer dans Paris. Le Colonel de Gaulle va alors commencer et organiser la rĂ©sistance face Ă lâenvahisseur nazi.
Critique : DĂšs les premiĂšres minutes, le film se focalise assez longuement sur la personnalitĂ© de de Gaulle (Lambert Wilson). Et câest que lâon pourrait reprocher au rĂ©alisateur, un excĂšs de sentimentalisme et peut-ĂȘtre au dĂ©triment du contexte historique. Les liens avec sa famille sont trĂšs largement abordĂ©s, notamment avec sa femme Yvonne (Isabelle CarrĂ©) et sa fille handicapĂ©e Anne. On y voit un pĂšre attentionnĂ© et un mari aimant, toujours soucieux du bien ĂȘtre de ses proches. RĂ©guliĂšrement dans le film plusieurs flashbacks reviennent sur Anne, sa fille souffrant de trisomie 21, la maladie inquiĂšte et pĂšse lourdement sur le couple de Gaulle. Il consulte un mĂ©decin pour en apprendre un peu plus sur lâĂ©tat de santĂ© de leur enfant. Yvonne et Charles de Gaulle comprennent rapidement que leur enfant ne pourra jamais ĂȘtre guĂ©ri. On a alors le sentiment que Gabriel Le Bomin sâacharne Ă vouloir montrer un autre aspect de la personnalitĂ© de de Gaulle.
Dans un mĂȘme temps de Gaulle se mobilise et rencontre le PrĂ©sident du Conseil Paul Reynaud (Olivier Gourmet). Il lui expose ses idĂ©es et lui fait comprendre quâil faut rĂ©agir et rĂ©sister contre la menace nazie. Ă partir de ce moment de Gaulle subira lâopposition, en particulier du MarĂ©chal PĂ©tain (Philippe Laudenbach). PĂ©tain veut faire cesser les combats et signer lâarmistice avec lâAllemagne, ce que de Gaulle nâadmet pas. Il se retrouve seul, avec le soutien de Georges Mandel (Gilles Cohen) ministre des Colonies et il partira inexorablement pour Londres. Cette partie du film est bien traitĂ©e, on dĂ©couvre un (futur) GĂ©nĂ©ral de Gaulle entreprenant, qui a la capacitĂ© de fĂ©dĂ©rer autour de lui et surtout la conviction profonde de continuer la guerre malgrĂ© tout. Il se mobilise jusquâĂ rĂ©ussir Ă convaincre le premier ministre Britannique Winston Churchill (Tim Hudson) Ă sâallier aux forces françaises restantes. MĂȘme si ici on aurait aimĂ© que le rĂ©alisateur prenne plus le temps de dĂ©velopper les relations Churchill-de Gaulle.
Pendant son sĂ©jour Ă Londres, de Gaulle va comprendre quâil doit utiliser les technologies modernes mises Ă sa disposition, Ă savoir la radio, ici la BBC. Câest lĂ que de Gaulle prononcera son cĂ©lĂšbre discours, lâappel du 18 juin, il sâoppose encore une fois au marĂ©chal PĂ©tain et son discours du 17 juin pour faire cesser le combat. Gabriel Le Bomin met en avant la formidable capacitĂ© dâorateur du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, le discours du 18 juin sera dĂ©terminant pour la suite des Ă©vĂ©nements et la mobilisation de la rĂ©sistance militaire contre lâAllemagne. On y voit le personnage de de Gaulle acharnĂ©, qui sâisole dĂ©libĂ©rĂ©ment dans un appartement prĂȘtĂ© dans le centre de Londres pour Ă©crire mĂ©ticuleusement son discours et trouver le mot juste. Lâappel du 18 juin est la solution ultime et la seule arme possible pour rĂ©sister et finalement battre lâAllemagne nazie. MĂȘme si cette partie du film aurait pu encore une fois ĂȘtre plus dĂ©veloppĂ©e, pour comprendre un peu mieux le sens vĂ©ritable de son discours et comment il a dĂ©cidĂ© du contenu et de lâĂ©criture.
Lambert Wilson est plutĂŽt convainquant dans son rĂŽle du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, il adopte la posture et prend la pleine mesure du personnage et nous montre comme prĂ©cĂ©demment dit une autre facette de sa personnalitĂ©, celle plus sensible du pĂšre de famille. Isabelle CarrĂ©, qui interprĂšte le rĂŽle de la femme du GĂ©nĂ©ral de Gaulle Yvonne, est portĂ©e sur lâaspect de la mĂšre protectrice, surtout envers sa fille Anne. Elle apporte beaucoup Ă son mari et est un support incontestable dans les Ă©preuves que le couple rencontre.
Conclusion : Le film est plutĂŽt rĂ©ussi dans la conception proposĂ©e par le rĂ©alisateur, Gabriel Le Bomin, mais prend le parti de montrer aux spectateurs le cĂŽtĂ© trĂšs humain du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, un peu trop parfois et avec des flashbacks rĂ©pĂ©titifs. Sa fille Anne est un Ă©lĂ©ment trĂšs important du film. On aurait aimĂ© que Gabriel Le Bomin sâattarde plus sur les aspects politiques de lâĂ©poque, le gouvernement en place et le MarĂ©chal PĂ©tain, tous ces Ă©lĂ©ments qui ont poussĂ© de Gaulle Ă sâexiler en Angleterre. Finalement la vie personnelle du GĂ©nĂ©ral de Gaulle est plus mise en valeur que le reste du film. Faire un biopic sur le GĂ©nĂ©ral de Gaulle nâest pas chose facile, on aurait aimĂ© plus dâapprofondissement sur cette pĂ©riode de lâhistoire, trĂšs dense et complexe.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : Le Cas Richard Jewell est lâhistoire, Ă la fois extraordinaire et tragique, de Richard Jewell (Paul Walter Hauser). Pendant les Jeux olympiques dâĂ©tĂ© de 1996 il est agent de sĂ©curitĂ© dans le parc du Centenaire Ă Atlanta. Il dĂ©couvre, durant les festivitĂ©s du 27 juillet, un sac Ă dos contenant une bombe artisanale. Lâattentat qui suivra fait 2 morts et 110 blessĂ©s. Ă partir de cet Ă©vĂ©nement tragique et de ce jour, Richard Jewell devient un hĂ©ros mais quelques jours plus tard il sera suspectĂ© par le FBI dâĂȘtre le poseur de bombe.
Critique : Clint Eastwood sâattaque Ă lâaffaire Jewell. Un sujet difficile qui a mis Ă mal le FBI et ses mĂ©thodes dâinterrogatoire plutĂŽt douteuses. Le FBI sâest acharnĂ© sur Richard Jewell, câest le profil type du terroriste supposĂ©. Le FBI fait le parallĂšle avec lâaffaire de lâagent de sĂ©curitĂ© des Jeux olympiques dâĂ©tĂ© de 1984 Ă Los Angeles. Celui-ci avait trouvĂ© et posĂ© lui-mĂȘme une bombe. La presse locale et bientĂŽt la presse et la tĂ©lĂ©vision nationale contribueront Ă mettre la soi disante culpabilitĂ© de Richard Jewell en avant, et pour eux câest le suspect idĂ©al.
On dĂ©couvre la vie de Richard Jewell, il travaille comme employĂ© du dĂ©partement des fournitures de la Small Business Administration amĂ©ricaine, il y rencontre dâailleurs son futur avocat Watson Bryant (Sam Rockwell). Il est extrĂȘmement efficace dans son travail, on le surnomme « radar » pour sa capacitĂ© Ă dĂ©tecter les moindres problĂšmes. Il veut notamment intĂ©grer les forces de lâordre.
Le film de Clint Eastwood relate parfaitement le dĂ©roulement de la vie de Richard Jewell et des Ă©vĂ©nements de cette journĂ©e tragique des Jeux olympiques dâĂ©tĂ© de 1996. Il expose trĂšs justement le caractĂšre et la personnalitĂ© de Richard Jewell, car finalement câest une personne juste, respectueuse, soucieuse du bien ĂȘtre des autres et qui tient absolument Ă faire appliquer la loi (de façon excessive parfois).
Conclusion : Le Cas de Richard Jewell met en Ă©vidence la politique sĂ©curitaire des Ătats-Unis, incarnĂ©e par le FBI oĂč celui-ci se penche lourdement et sans finesse sur Richard Jewell, le parfait suspect rĂ©pondant Ă tous les critĂšres du parfait terroriste. On peut Ă©galement sâinterroger sur le rĂŽle des mĂ©dias, relater des informations fiables ou faire dans le sensationnel dans le seul but dâaugmenter le taux dâaudience. Le film met en lumiĂšre une autoritĂ© dĂ©faillante (le FBI) et les effets pervers des mĂ©dias de masse. Le Cas de Richard Jewell est rĂ©ussi, lâhistoire de cet homme accusĂ© Ă tort.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : Le film se focalise sur les travaux scientifiques de Marie Curie (Rosamund Pike) et la dĂ©couverte, avec lâappui de son mari Pierre Curie (Sam Riley), de deux nouveaux Ă©lĂ©ments chimiques, le polonium (rĂ©fĂ©rence Ă son pays dâorigine) et le radium. Elle donnera le nom de radioactivitĂ©. Marie Sklodowska-Curie est nĂ©e en 1867 Ă Varsovie (Pologne) et morte en 1934 Ă Passy (Haute-Savoie), elle est une physicienne et chimiste polonaise, naturalisĂ©e française. Marie Curie Ă©tudie les rayons uraniques, elle travaille sur lâuranium puis sur la pechblende. Câest aussi, il faut le prĂ©ciser, la seule femme a obtenir deux prix Nobel (un prix Nobel de physique en 1903 avec Henri Becquerel et Pierre Curie pour lâĂ©tude de la radioactivitĂ© et un prix Nobel de chimie en 1911 pour la dĂ©couverte du radium et du polonium).
Critique : AprĂšs de trĂšs brillantes Ă©tudes, Marie Curie se trouve confronter Ă lâhostilitĂ© et Ă la domination de la gent masculine oĂč les femmes ont peu accĂšs aux Ă©tudes supĂ©rieures. Le film, Radioactive, montre briĂšvement toutes ses difficultĂ©s pour ĂȘtre prise au sĂ©rieux et surtout obtenir un laboratoire pour rĂ©aliser ses expĂ©rimentations. Son mari, Pierre Curie, lui ouvrira la porte de son modeste laboratoire. Radioactive relate Ă©galement ses autres difficultĂ©s dues Ă la perte de son mari et Ă lâĂ©ducation de ses deux filles. Rosamund Pike incarne parfaitement le rĂŽle de Marie Curie, et nous montre une femme au caractĂšre dĂ©terminĂ© et Ă lâesprit libre
Les consĂ©quences de la dĂ©couverte de la radioactivitĂ© aura, au moment de la PremiĂšre Guerre mondiale, des effets bĂ©nĂ©fiques. Notamment avec la mobilisation de vĂ©hicules permettant la radiographie des blessĂ©s et ainsi limiter les amputations. Mais la narration du film est perturbĂ©e par les diffĂ©rents bonds dans lâavenir, Ă plusieurs Ă©poques, des consĂ©quences de lâemploi du radium. La rĂ©alisatrice Marjane Satrapi sâoblige a montrer aux spectateurs les rĂ©percussions de la radioactivitĂ©, bienfaitrices ou destructrices.
Conclusion : Le film est bien traitĂ©. On dĂ©couvre le personnage de Marie Curie qui a vouĂ© sa vie entiĂšre Ă la recherche, sa personnalitĂ© tenace, son envie de rĂ©ussir. Son investissement pour aider les grands blessĂ©s de La Grande Guerre. On regrette que la production du film soit Britannique, on aurait aimĂ© un film de rĂ©alisation française. Le scĂ©nario est basĂ© sur le roman graphique Radioactive : Marie & Pierre Curie : A Tale of Love and Fallout de Lauren Redniss. La rĂ©alisatrice est aussi auteure de bande dessinĂ©e. Marie Curie finit sa vie radioactive, elle souffre depuis 1898 dâune trop grande exposition aux Ă©lĂ©ments radioactifs.
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : Un employĂ© de sauna trouve un sac Vuitton dans un casier de vestiaire. Il est rempli de billet de banque. Dans le mĂȘme temps, un corps dĂ©coupĂ© en morceaux est dĂ©couvert par la police⊠Câest le premier film du rĂ©alisateur sud-corĂ©en Kim Yong-Hoon, fan des frĂšres Coen. Ce film est lâadpatation dâun roman du Japonais Keisuke Sone. Le titre original de Lucky Strike est Jipuragirado jabgo sipeun jibseungdeul soit âles bĂȘtes qui sâaccrochent Ă un brin de pailleâ.
Critique : Lucky Strike nous embarque dans plusieurs histoires, avec cinq personnages diffĂ©rents qui finiront par se rencontrer malgrĂ© eux. Un douanier qui doit de lâargent Ă un malfrat, un employĂ© de sauna qui trouve par hasard un sac dans les vestiaires, une femme battue qui finira par sâen prendre Ă son mari, une patronne de bar Ă prostituĂ©es et manipulatrice. Tout ce joli monde va convoiter le sac en question, qui renferme une grosse somme dâargent.
Ce film est en quelque sorte une Ă©tude de moeurs sur les comportements humains. Certains personnages sont mal traitĂ©s par la vie, lâemployĂ© de sauna arrive plusieurs fois quelques minutes en retard au travail et se fait rĂ©primander par son patron qui le menace de licenciement ou bien la femme rĂ©guliĂšrement battue par son mari qui la traite comme un moins que rien.
Le sac est le point central du film, tous les protagonistes du film espĂšrent et aspirent Ă sâaccaparer cette jolie somme dâargent. Ils ont pour la plupart une existence misĂ©rable et lâespoir dâune vie meilleure quâapporte ce sac providentiel. Mais tout ne se passera pas comme prĂ©vu.
Y a-t-il une morale Ă ce film ? On peut dire que oui, mĂȘme si tous les personnages principaux du film ne profiteront jamais de lâargent. Le proverbe « bien mal acquis ne profite jamais » est ici, pour lâhistoire du film Lucky Strike, de circonstance.
Conclusion : Le film Lucky Strike dĂ©crit les comportements humains face Ă lâaviditĂ©. La violence est omniprĂ©sente, certains personnages lâemploient sans scrupules. Il y a dans ce film une description de tous les travers des hommes et lâargent en est la cause. Comment rĂ©agirait-on si lâon trouvait un sac de billets de banque ?
Terrage FrĂ©dĂ©ricRĂ©sumĂ© : FĂ©vrier 1939. SubmergĂ© par le flot de RĂ©publicains fuyant la dictature franquiste, le gouvernement français les parque dans des camps. Deux hommes sĂ©parĂ©s par les barbelĂ©s vont se lier dâamitiĂ©. Lâun est gendarme, lâautre est dessinateur.
Critique : Ce film retrace une pĂ©riode de la vie de Josep BartolĂ (1910 - 1995), celle de sa dĂ©tention dans un camp de concentration, Bram en France en 1939, en passant par le Mexique en 1943 et jusquâĂ New York. Josep BartolĂ fuit la dictature franquiste. Câest un combattant antifranquiste, mais Ă©galement dessinateur.
PĂ©riode peu connue de lâexode de ces Espagnols qui fuient le fascisme, la dictature de Franco, Josep BartolĂ part se rĂ©fugier en France en pensant trouver asile et surtout la libertĂ©. Mais le gouvernement français dĂ©cide de parquer ces Espagnols. Durant sa captivitĂ©, il va dessiner tout ce quâil vit et voit des horreurs de la vie dans le camp, câest une façon pour lui de transmettre sa propre expĂ©rience.
Conclusion : A travers les dessins de BartolĂ, Josep rend un vibrant hommage Ă cet homme qui sâest battu contre le fascisme. Ce film fait son devoir de mĂ©moire de ce moment de lâhistoire peu glorieux.
Terrage Frédéric