Résumé
Ansa est célibataire et vit à Helsinki. Une nuit, dans un bar karaoké, elle croise Holappa, un travailleur solitaire et alcoolique...
Critique
Le film d’Aki Kaurismäki a reçu le Prix du jury au festival de Cannes et le Grand prix de la fédération internationale de la presse cinématographique en 2023.
Derrière ce scénario classique on suit la vie des protagonistes (typiques du réalisateur) admirablement joués par Alma Pöysti et Jussi Vatanen tout en délicatesse et en pudeur.
Le réalisateur dépeint froidement la ville d’Helsinki post covid à travers des lieux de la vie quotidienne l’appartement, un supermarché ou encore une usine où les gens sont tristes, isolés et où il ne semble y avoir aucun échappatoire ni rêve. Seuls le cinéma et le karaoké permettent aux protagonistes de s’échapper de la routine ce sont les lieux de l’espoir pour les deux personnages. A la violence latente de la société Finlandaise s’ajoute la guerre Ukraine que l’on découvre à la radio dans l’appartement du personnage d’Ansa. Cependant, le film reste optimiste car l’amour est synonyme d’espoir et semble être le seul remède à tout cela pour Kaurismäki.
Le film est poétique, mélancolique et déborde d’idées cinématographiques originales sublimé par une bande originale mélangeant musique classique (Schubert, Tchaïkovski, Gardel) et moderne (avec notamment la chanson pop émouvante du groupe Maustetytö). Le long métrage demeure avant tout un hommage au cinéma français et italien des années 60 à travers les affiches de Rocco et ses frères, Le Mépris, au film de zombie The dead don’t die de Jim Jarmusch que vont voir au cinéma les deux personnages et créant un décalage assez humoristique en sortie de salle. Kaurismäki reprend même la fin sublime des Temps modernes de Chaplin en l’adaptant à ses personnages, tout un symbole.
Conclusion
Kaurismäki propose un très beau film dans son univers cinématographique dépeignant une société froide qui semble aspirer les âmes et toute sorte de rêves où l’amour demeure le seul remède.
Yazbek Alexandre