Priscilla

Priscilla

Priscilla de Sofia Coppola avec Cailee Spaeny, Jacob Elordi...

Durée : 1 h 53 min. Date de sortie : 2024.

Note : ★★★☆☆ (3/5)
Résumé

Le film est inspiré du livre Elvis et moi, autobiographie de Priscilla Presley. L’actrice Cailee Spaeny qui interprète le personnage de Priscilla, a obtenu la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise 2023. Le biopic de Priscilla Beaulieu femme d’Elvis Presley.

Critique

Priscilla est un film intimiste se situant à l’opposé du biopic conventionné Elvis de Baz Luhrmann sorti en 2022. Le film se présente quasiment comme un huis clos où l’on se retrouve dans l’intimité des deux protagonistes du point de vue de Priscilla uniquement. La jeune adolescente naïve qui découvre ses désirs voit son rêve se transformer en cauchemar malgré l’amour qu’elle porte à Elvis Presley, en effet, isolée dans la prison dorée Graceland, elle devient réduite au fur et à mesure à une poupée et subit la relation malsaine.

On ressent un profond malaise de cette relation toxique mais le film raconte surtout l’émancipation d’une très jeune femme engouffrée depuis ses 14 ans dans une relation de domination dont elle essaie de s’évader. Le « King » y est dépeint comme immature, violent, infidèle, cherchant à devenir un grand acteur à Hollywood et de surcroît la cinéaste surligne la banalisation de la consommation de drogues et de la pédophilie dans le milieu artistique à cette époque. Mais par dessus tout, il s’agit d’une introspection et d’une exploration de ce type de relation hommes femmes universelle rendant le personnage identifiable.

Le travail de Philippe Le Sourd à la photographie avec une lumière sombre magnifique, mêlé aux costumes et à la bande originale rendent le film très esthétique. Ensuite, l’actrice Cailee Spaeny magnifiée par les jeux d’ombres et de lumières ainsi que les costumes y est excellente et Jacob Elordi aussi, lui qui est maintenant habitué à ce genre de rôles. On trouve beaucoup d’idées intéressantes notamment la différence de taille du couple pour marquer le coup ou encore la demeure d’Elvis dépeinte comme une prison où l’étouffement semble palpable.

Cependant, le film souffre de quelques longueurs et d’un montage pas toujours rythmé avec peu de transitions fluides mais c’est la volonté de la cinéaste, on a l’impression comme Priscilla de tourner en rond au sein de la relation nocive. Elle filme toujours aussi bien la solitude et l’ennui mais on est malheureusement trop souvent à la limite de l’exercice de style où les ficelles se voient parfois.

Conclusion

Le film possède quelques défauts mais il s’agit d’un très beau portrait de femme, une plongée au cœur d’une relation toxique et étouffante dont la protagoniste essaie constamment de s’en échapper.

Yazbek Alexandre
🎞️ Bande-annonce du film