De Gaulle

De Gaulle

De Gaulle de Gabriel Le Bomin avec Lambert Wilson, Isabelle Carré.

Durée : 1 h 49 min. Date de sortie : 2020.

Note : ★★★☆☆ (3/5)
Résumé

Fin mai et début juin 1940, l’armée Allemande nazie transperce les forces militaires françaises et envahit par l’est la France. Quelques jours plus tard elle s’apprête à rentrer dans Paris. Le Colonel de Gaulle va alors commencer et organiser la résistance face à l’envahisseur nazi.

Critique

Dès les premières minutes, le film se focalise assez longuement sur la personnalité de de Gaulle (Lambert Wilson). Et c’est que l’on pourrait reprocher au réalisateur, un excès de sentimentalisme et peut-être au détriment du contexte historique. Les liens avec sa famille sont très largement abordés, notamment avec sa femme Yvonne (Isabelle Carré) et sa fille handicapée Anne. On y voit un père attentionné et un mari aimant, toujours soucieux du bien être de ses proches. Régulièrement dans le film plusieurs flashbacks reviennent sur Anne, sa fille souffrant de trisomie 21, la maladie inquiète et pèse lourdement sur le couple de Gaulle. Il consulte un médecin pour en apprendre un peu plus sur l’état de santé de leur enfant. Yvonne et Charles de Gaulle comprennent rapidement que leur enfant ne pourra jamais être guéri. On a alors le sentiment que Gabriel Le Bomin s’acharne à vouloir montrer un autre aspect de la personnalité de de Gaulle.

Dans un même temps de Gaulle se mobilise et rencontre le Président du Conseil Paul Reynaud (Olivier Gourmet). Il lui expose ses idées et lui fait comprendre qu’il faut réagir et résister contre la menace nazie. À partir de ce moment de Gaulle subira l’opposition, en particulier du Maréchal Pétain (Philippe Laudenbach). Pétain veut faire cesser les combats et signer l’armistice avec l’Allemagne, ce que de Gaulle n’admet pas. Il se retrouve seul, avec le soutien de Georges Mandel (Gilles Cohen) ministre des Colonies et il partira inexorablement pour Londres. Cette partie du film est bien traitée, on découvre un (futur) Général de Gaulle entreprenant, qui a la capacité de fédérer autour de lui et surtout la conviction profonde de continuer la guerre malgré tout. Il se mobilise jusqu’à réussir à convaincre le premier ministre Britannique Winston Churchill (Tim Hudson) à s’allier aux forces françaises restantes. Même si ici on aurait aimé que le réalisateur prenne plus le temps de développer les relations Churchill-de Gaulle.

Pendant son séjour à Londres, de Gaulle va comprendre qu’il doit utiliser les technologies modernes mises à sa disposition, à savoir la radio, ici la BBC. C’est là que de Gaulle prononcera son célèbre discours, l’appel du 18 juin, il s’oppose encore une fois au maréchal Pétain et son discours du 17 juin pour faire cesser le combat. Gabriel Le Bomin met en avant la formidable capacité d’orateur du Général de Gaulle, le discours du 18 juin sera déterminant pour la suite des événements et la mobilisation de la résistance militaire contre l’Allemagne. On y voit le personnage de de Gaulle acharné, qui s’isole délibérément dans un appartement prêté dans le centre de Londres pour écrire méticuleusement son discours et trouver le mot juste. L’appel du 18 juin est la solution ultime et la seule arme possible pour résister et finalement battre l’Allemagne nazie. Même si cette partie du film aurait pu encore une fois être plus développée, pour comprendre un peu mieux le sens véritable de son discours et comment il a décidé du contenu et de l’écriture.

Lambert Wilson est plutôt convainquant dans son rôle du Général de Gaulle, il adopte la posture et prend la pleine mesure du personnage et nous montre comme précédemment dit une autre facette de sa personnalité, celle plus sensible du père de famille. Isabelle Carré, qui interprète le rôle de la femme du Général de Gaulle Yvonne, est portée sur l’aspect de la mère protectrice, surtout envers sa fille Anne. Elle apporte beaucoup à son mari et est un support incontestable dans les épreuves que le couple rencontre.

Conclusion

Le film est plutôt réussi dans la conception proposée par le réalisateur, Gabriel Le Bomin, mais prend le parti de montrer aux spectateurs le côté très humain du Général de Gaulle, un peu trop parfois et avec des flashbacks répétitifs. Sa fille Anne est un élément très important du film. On aurait aimé que Gabriel Le Bomin s’attarde plus sur les aspects politiques de l’époque, le gouvernement en place et le Maréchal Pétain, tous ces éléments qui ont poussé de Gaulle à s’exiler en Angleterre. Finalement la vie personnelle du Général de Gaulle est plus mise en valeur que le reste du film. Faire un biopic sur le Général de Gaulle n’est pas chose facile, on aurait aimé plus d’approfondissement sur cette période de l’histoire, très dense et complexe.

Terrage Frédéric
🎞️ Bande-annonce du film