La saga Indiana Jones


Indiana Jones

Les origines et l’idée du projet

L’inspiration des sérails d’antan : Dans les années 1970, George Lucas s’intéressait beaucoup aux sérails d’aventure des années 1930 et 1940, des courts-métrages diffusés dans les cinémas avant les films principaux. Ces sérials étaient marqués par des cliffhangers fréquents, où le héros se retrouvait en danger de mort à la fin de chaque épisode ; un rythme effréné, avec peu de temps pour s’attarder sur la psychologie des personnages, mais beaucoup d’action et d’aventure ; des clichés exotiques, exploitant des lieux mystérieux comme des jungles, des déserts ou des temples antiques. Lucas voulait moderniser cet esprit et créer un hommage à ce genre.

La rencontre entre Lucas et Spielberg

L’idée de la création de ce projet se forme durant une conversation entre George Lucas et Steven Spielberg. En 1977, Spielberg se trouvait à Hawaï pour une pause après le succès de Rencontres du troisième type. Lucas était également en vacances, profitant de la sortie triomphale de Star Wars.

Spielberg avait en tête de réaliser un James Bond, mais Lucas lui proposa une alternative : un personnage plus original, un archéologue-aventurier plongé dans des aventures trépidantes. Ce personnage cherche des artefacts anciens dans des environnements dangereux, il est aussi charismatique que Bond, mais plus terre-à-terre, avec un côté désordonné et vulnérable.

Spielberg fut séduit par cette idée et accepta de collaborer. Il aimait l’idée d’un héros qui pouvait être fort et intelligent, mais aussi faillible, drôle, et parfois malchanceux.

Les premiers éléments du personnage
La description du personnage

Un professeur d’archéologie. Indiana Jones mène une double vie : celle d’un professeur studieux dans un univers académique, et celle d’un aventurier audacieux.

Une apparence marquante. La designer de costumes Debra Nadoolman Landis donna naissance à : Le chapeau Fedora, qui devint l’accessoire emblématique du personnage ; Le fouet, une arme unique qui le différenciait des héros plus traditionnels ; Sa tenue, pratique et usée, qui reflétait ses aventures dans des environnements difficiles.

Indiana Jones
Le scénario initial : Indiana Smith

Le projet initial portait le titre d’Indiana Smith. George Lucas avait choisi ce nom en hommage à son propre chien, un malamute d’Alaska nommé Indiana, qui avait également inspiré le personnage de Chewbacca dans Star Wars. Cependant, Spielberg trouvait que "Smith" sonnait trop banal. Ils changèrent finalement pour Indiana Jones, un nom plus distinctif et percutant.

Le choix de l’acteur principal

Pour incarner le professeur d'archéologie devenu aventurier, Lucas et Spielberg cherchèrent un acteur charismatique et capable d’équilibrer humour, force, et vulnérabilité.

  • Tom Selleck, le premier choix. Tom Selleck, alors connu pour la série Magnum, P.I., fut le premier choix pour incarner Indiana Jones. Cependant, son contrat télévisé l’empêcha de s’engager dans le projet. Une anecdote célèbre raconte qu’il a failli perdre son rôle dans Magnum en raison d'un conflit d’emploi du temps avec les essais pour Les Aventuriers de l'Arche Perdue.
  • Harrison Ford, une évidence retrouvée. Steven Spielberg suggéra Harrison Ford, mais George Lucas hésitait, ayant déjà travaillé avec lui dans Star Wars. Finalement, Ford décrocha le rôle, apportant son charisme et sa légendaire improvisation (comme lors de la célèbre scène de l’épéiste dans le premier film).
Les bases narratives

George Lucas et le scénariste Lawrence Kasdan (également impliqué dans Star Wars) développèrent l’histoire avec Spielberg. Leur vision reposait sur plusieurs idées-clés :

  • Un archéologue dans des quêtes mythologiques. Lucas voulait que chaque film explore des artefacts célèbres associés à des mythes et des légendes, comme l’Arche d’Alliance ou le Saint Graal. Cela ancrerait les aventures dans une dimension universelle et intemporelle.
  • Un mélange de réalisme et de fantaisie. Bien que basé sur des éléments historiques, le projet devait inclure des aspects surnaturels pour créer un sentiment d’émerveillement.
  • Des méchants reconnaissables. Les nazis furent choisis comme antagonistes pour Les Aventuriers de l’Arche Perdue. Ils représentaient une menace universellement identifiable et donnaient au film un contexte historique clair.
La préparation au tournage

Lucas et Spielberg décidèrent que les films seraient rapides et intenses, reflétant le style des sérials qu’ils admiraient.

  • Un budget relativement modeste. Le premier film fut tourné avec 18 millions de dollars, une somme modeste pour un blockbuster de l’époque. Cela encouragea une créativité sur le plateau et limita les prises inutiles.
  • Un tournage énergique. Spielberg s’engagea à tourner vite, pour garder un rythme vivant. Cela donna des scènes dynamiques, parfois tournées avec des improvisations.
Les films : Une saga légendaire
  • Les Aventuriers de l'Arche Perdue (1981). Le premier film pose les bases : Indiana Jones, chapeau vissé sur la tête et fouet à la main, doit retrouver l’Arche d'Alliance avant les nazis. Le film est un triomphe, acclamé pour son mélange d'action effrénée et de moments humoristiques.
  • Indiana Jones et le Temple Maudit (1984). Préquel du premier film, ce volet se distingue par une ambiance plus sombre. Les scènes dans le temple souterrain et le dîner grotesque restent parmi les moments les plus mémorables.
  • Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989). Ce film explore la relation entre Indy et son père, incarné par Sean Connery. Ensemble, ils cherchent le Saint Graal, dans une quête teintée d’humour familial et de rebondissements.
  • Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal (2008). Ce quatrième volet, plus controversé, introduit des éléments de science-fiction et montre un Indy plus âgé. Il divise les fans, mais reste un ajout important à la saga.
  • Indiana Jones et le Cadran de la Destinée (2023). Dernier volet à ce jour, il conclut l’histoire du personnage avec des références nostalgiques aux précédents films et un hommage à l’héritage d’Indy.
Anecdotes inoubliables
  • La scène du serpent dans le premier film. Harrison Ford a dû surmonter sa peur des reptiles pour tourner dans une fosse remplie de serpents vivants en Égypte.
  • Le fouet et la réplique improvisée. Dans Les Aventuriers de l'Arche Perdue, Indiana Jones tire sur un ennemi brandissant un sabre. Ce moment hilarant était une improvisation, car Ford souffrait d’une indigestion et ne souhaitait pas tourner une longue scène de combat.
  • Les blessures réelles. Ford a insisté pour faire plusieurs de ses cascades lui-même, ce qui lui a valu plusieurs blessures sur le tournage.