Ansa est célibataire et vit à Helsinki. Une nuit, dans un bar karaoké, elle croise Holappa, un travailleur solitaire et alcoolique...
Le film d’Aki Kaurismäki a reçu le Prix du jury au festival de Cannes et le Grand prix de la fédération internationale de la presse cinématographique en 2023.
Derrière ce scénario classique on suit la vie des protagonistes (typiques du réalisateur) admirablement joués par Alma Pöysti et Jussi Vatanen tout en délicatesse et en pudeur.
Le réalisateur dépeint froidement la ville d’Helsinki post covid à travers des lieux de la vie quotidienne l’appartement, un supermarché ou encore une usine où les gens sont tristes, isolés et où il ne semble y avoir aucun échappatoire ni rêve. Seuls le cinéma et le karaoké permettent aux protagonistes de s’échapper de la routine ce sont les lieux de l’espoir pour les deux personnages. A la violence latente de la société Finlandaise s’ajoute la guerre Ukraine que l’on découvre à la radio dans l’appartement du personnage d’Ansa. Cependant, le film reste optimiste car l’amour est synonyme d’espoir et semble être le seul remède à tout cela pour Kaurismäki.
Le film est poétique, mélancolique et déborde d’idées cinématographiques originales sublimé par une bande originale mélangeant musique classique (Schubert, Tchaïkovski, Gardel) et moderne (avec notamment la chanson pop émouvante du groupe Maustetytö). Le long métrage demeure avant tout un hommage au cinéma français et italien des années 60 à travers les affiches de Rocco et ses frères, Le Mépris, au film de zombie The dead don’t die de Jim Jarmusch que vont voir au cinéma les deux personnages et créant un décalage assez humoristique en sortie de salle. Kaurismäki reprend même la fin sublime des Temps modernes de Chaplin en l’adaptant à ses personnages, tout un symbole.
Kaurismäki propose un très beau film dans son univers cinématographique dépeignant une société froide qui semble aspirer les âmes et toute sorte de rêves où l’amour demeure le seul remède.
Yazbek AlexandreRidley Scott, grand cinéaste à la filmographie hors-norme est capable du meilleur avec des chefs- d’œuvre comme Alien, Blade Runner, Gladiator, Thelma et Louise comme du pire ; Cartel, Kingdom of Heaven, Exodus : Gods and Kings. Ce Napoléon se situe pour moi dans les moins bons films du réalisateur.
Avec ce Napoléon, le réalisateur Britannique est complètement passé à coté de son sujet. En effet, raconter une si vaste période allant de la mort de Marie-Antoinette jusqu’à la mort de Napoléon (quasiment 30 ans) en si peu de temps de film est une très mauvaise idée. On a l’impression de voir un résumé avec de trop nombreuses ellipses et donc un manque cruel de rythme et surtout de liant. S’ajoute à cela une mise en scène trop académique et lisse. Les sujets, les enjeux et les motivations des personnages sont survolés.
Le développement des protagonistes demeure superficiel et on pouvait penser que Joaquin Phoenix allait sauver le bateau. Hélas non, l’acteur interprétant Napoléon n’est pas très crédible surjouant la nonchalance, on voit qu’il essaye d’imiter le personnage sans réellement rentrer dedans. Malgré tout, les deux points forts du film demeurent dans l’infantilisation et le ridicule du stratège et dans le bon développement de Joséphine. En effet, seule Joséphine très justement jouée par l’excellente actrice Vanessa Kirby arrive à tirer son épingle du jeu.
Les batailles donnent lieu a de belles séquences bien filmées et rythmées très inspirées des grandes batailles de la série Game of Thrones, notamment celle d’Austerlitz. Néanmoins, il n’y a rien de transcendant ni de nouveau en terme de mise en scène.
Cependant, avec la version longue de plus de 4h qui sortira sur la plateforme Apple TV+, on ne peut s’attendre qu’à mieux autant sur le déroulé des évènements que sur la psychologie des personnages.
Napoléon est donc un film ultra classique autant sur le fond que sur la forme, une version superficielle et sans étincelles à laquelle on ne retiendra que la performance de Vanessa Kirby et quelques scènes de batailles.
Yazbek AlexandreSandra, Samuel couple d’écrivains et leur fils aveugle Daniel vivent à la montagne. Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte puis un an passe et vient le procès de Sandra pour homicide malgré le doute du suicide de son mari...
Anatomie d’une chute, le quatrième long métrage de Justine Triet obtient la palme d’or du festival de Cannes 2023.
Le film est magistralement interprété par le trio d’acteurs Sandra Hüller, Swann Arlaud et Milo Machado Graner (Daniel). Il faut aussi souligner les choix des seconds rôles comme Jenny Beth, Samuel Theis (le mari, Samuel retrouvé mort) et même le chien guide qui incarne Snoop. Le personnage de Sandra joué par Sandra Hüller est une femme forte avec une certaine froideur mais qui restera toujours digne et courageuse avec notamment la présence de son fils au tribunal.
Il est bien montré que lors du procès, tout est fait pour déstabiliser la femme accusée, il faut que chaque mot soit utilisé avec précaution, tous les faits et gestes de sa vie privée sont examinés, déformés, interprétés. On notera aussi la barrière de la langue de la protagoniste originaire d’Allemagne qui a des difficultés à s’exprimer en français (mais on lui demande de faire l’effort de parler en français au procès) et à cela s’ajoute l’émotion. Elle finira par parler en anglais où elle pourra mieux se défendre en trouvant les mots justes. La réalisatrice parvient à nous montrer les rouages du tribunal en questionnant les limites du système judiciaire mais aussi du traitement médiatique de l’affaire ainsi que l’absurdité et les préjugés de certains arguments.
La mise en scène demeure intelligente et sobre, les dialogues sont percutants, le scénario co- signé Arthur Harari paraît simple à première vue mais s’avère très complexe tout comme l’écriture des personnages. Le long-métrage est subtil car il incite le spectateur à reconstituer les pièces du puzzle à l’aide d’évènements donnés au fur et à mesure et c’est à lui de comprendre, de réfléchir et de se poser des questions.
Le rythme du film volontairement lent, pesant, chiadé et décortiqué nous fait mieux ressentir les passages tendus, étouffant presque le spectateur. S’ajoute à ces éléments la musique qui est brillamment utilisée. Dès les premiers instants du film, la version instrumentale de la chanson du rappeur 50 cent qui tourne en boucle devient assourdissante et hante le spectateur lorsque Daniel découvre le corps inanimé de son père dans la neige. De plus, la musique magnifique d’Isaac Albéniz jouée par Daniel au piano qui revient tout au long du film est un exutoire pour l’enfant, une manière d’essayer de faire le deuil, il cherche des réponses dans la partition. Ce qui m’a aussi plu c’est qu’on ne tombe jamais dans le manichéisme, en effet d’une part, Sandra n’est pas réduite qu’au statut de victime de par la construction complexe du personnage et d’autre part Justine Triet ne démolit pas le système judiciaire mais présente le procès comme une épreuve très difficile pour Sandra et son fils mais toutefois nécessaire pour aller de l’avant.
En analysant le titre : Anatomie : « Étude de la structure et de la forme des êtres organisés ainsi que des rapports entre leurs différents organes. » Dictionnaire le Robert. Il s’agit dans le film de disséquer le couple tel un corps qu’on opère, exhiber et mettre à nu les évènements de la vie privée dans un tribunal. La chute possède deux sens ; d’un part au sens physique avec la mort de Samuel et d’autre part la chute symbolise métaphoriquement la descente aux enfers d’un couple.
Anatomie d’une chute est un très grand film de procès porté par l’actrice Sandra Hüller qui nous force à nous questionner sur la notion de vie privée, sur le couple et plus largement sur la condition féminine.
Yazbek AlexandreEn 1942, convaincus que l’Allemagne nazie est en train de développer une arme nucléaire, les États-Unis initient, dans le plus grand secret, le "Projet Manhattan" destiné à mettre au point la première bombe atomique de l’histoire. Pour piloter ce dispositif, le gouvernement engage J. Robert Oppenheimer, brillant physicien, qui sera bientôt surnommé "le père de la bombe atomique". C’est dans le laboratoire ultra-secret de Los Alamos, au cœur du désert du Nouveau-Mexique, que le scientifique et son équipe mettent au point une arme révolutionnaire dont les conséquences, vertigineuses, continuent de peser sur le monde actuel…
Oppenheimer est l’adaptation du livre Robert Oppenheimer : Triomphe et tragédie d’un génie (2005) de Kai Bird et Martin J. Sherwin.
Le film Oppenheimer de Christopher Nolan s’efforce de montrer et de décrire l’ascension d’un physicien qui deviendra « le père de la bombe atomique ». Ainsi plusieurs périodes se succèdent. A partir des années 1920, Robert Oppenheimer entreprend des études secondaires aux Etats-Unis à Harvard puis se rend en Europe pour améliorer ses compétences sur la physique atomique et nucléaire. Entouré d’autres scientifiques, il se lancera ensuite dans cette recherche frénétique de la création de la fameuse bombe et le tout mêlé par le simulacre de procès qu’on lui fait subir pour sa soi-disant trahison envers son propre pays.
La mise en scène choisie par Nolan est quelque peu déconcertante, elle n’est pas linéaire mais comme découpée, le spectateur passe d’une scène à une autre sans lien direct. Nolan ne s’attarde pas sur un sujet bien défini, notamment sur la conception de la bombe atomique. On découvre le personnage d’Oppenheimer, ses recherches scientifiques, ses éventuelles rencontres, sa vie privée et des scènes récurrentes de son procès dans une petite salle hermétique où défilent chacun des personnages apportant leur témoignage. Nolan a pris le parti de montrer toutes les facettes du personnage d’Oppenheimer, un homme souvent perdu face aux événements qui s’imposent à lui et sans réaction par son manque de caractère évident (contraste saisissant avec le caractère totalement opposé de sa femme).
C’est donc cette mise en scène qui peut paraitre perturbante car finalement tous les sujets sont rapidement survolés. Durant son parcours, Oppenheimer rencontre d’illustres personnages, notamment Albert Einstein et Werner Heisenberg. Mais le spectateur n’a le droit qu’à de malheureuses scènes peu intéressantes. De plus la durée du film n’est pas vraiment justifiée, elle n’apporte rien de particulier. Nolan a voulu peut-être et dans un sens marquer les esprits des spectateurs pour une immersion encore plus grande. Également, Oppenheimer est obnubilé à l’idée de créer la bombe mais après le lancement de deux d’entre elles sur les villes Japonaises, il devient pétri de remords et se rend soudainement compte du mal occasionné : « Maintenant, je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes ».
A mon sens, Oppenheimer n’est pas le plus grand film de Christopher Nolan. Le déroulement narratif du film peut éventuellement perturber le spectateur. La musique omniprésente sur pratiquement chaque scène du film, renforçant le côté émotionnel, est à la longue presque pénible (surtout pour un film de 3 heures). Malgré tout, Oppenheimer reste un film intéressant pour découvrir ce physicien hors du commun.
Terrage FrédéricJe suis allé voir le film Blonde en avant première nationale Netflix au cinéma Écoles à Paris. Le réalisateur Andrew Dominik et son compositeur Warren Ellis sont venus aimablement nous présenter le film. Avant de voir Blonde d’Andrew Dominik, (réalisateur de L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford) inspiré du roman éponyme de Joyce Carol Oates paru en 2000, on pourrait penser que le film est un biopic classique sur la vie de Marilyn Monroe, or ce n’est pas du tout le cas. Blonde traite principalement, certes chronologiquement, de l’aspect psychologique de l’actrice. Cet « anti biopic » à la limite de la fiction et du réel détruit un peu plus le mythe Marilyn. En effet, elle subi la violence psychologique et physique du milieu Hollywoodien et des hommes (producteurs, cinéastes, maris et fans) jusqu’à une déshumanisation totale, elle n’est plus qu’un objet sexuel (d’où le titre) et personne ne se soucie de sa santé mentale qui se dégrade de plus en plus : tout ce qui compte c’est Marilyn Monroe. La dualité Marilyn Monroe Norma Jeane, la folie et l’isolement sont les thèmes principaux du film. La rupture entre le réel et l’irréel se fait de plus en plus présente au fil de sa vie. Norma n’est heureuse que lorsqu’elle s’échappe de la créature Marilyn. Cette expérience cinématographique est dans les thèmes beaucoup inspirée des films de David Lynch comme Mulholland Drive (être une actrice à Hollywood) et Lost Highway (Folie, isolement) ou encore du film Répulsion de Roman Polanski.
L’excellente actrice cubaine Ana de Armas a joué dans Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve, Mourir peut attendre, Cuban Network, War Dogs ou encore le très bon A couteaux tirés de Rian Johnson où elle tient le premier rôle. Blonde est pour moi jusqu’à présent une des ses meilleures performances, Ana de Armas est transcendée dans son rôle de Marilyn Monroe qu’elle incarne à la perfection. On sent le travail intense qui a été effectué en amont pour un tel rendu.
Blonde est extrêmement sombre et si violent psychologiquement qu’il m’a fallu un quelques minutes pour que je reprenne mes esprits. Il faut s’accrocher durant presque 3 heures et le fait d’avoir vu le film au cinéma a accentué mon sentiment de mal être. La musique anxiogène de Nick Cave et Warren Ellis nous plonge encore plus dans une ambiance cauchemardesque et apporte beaucoup au visuel du film. Les changements de format d’image et les transitions du noir et blanc à la couleur sont brillamment réalisés, brouillant un peu plus les pistes entre la caméra et la réalité, entre Norma Jeane et son double.
De plus, Blonde reprend beaucoup de codes de films d’horreur assez intéressants : feu et ambiance de chaos comme une entrée aux enfers de Norma Jeane à seulement 7 ans, la mère atteinte de maladie mentale qui maltraite sa fille, elle essaie même de la tuer dans une baignoire (une séquence difficile à regarder). On peut aussi relever les bouches déformées et ouvertes des fans de l’actrice prêts à la dévorer, le reflet de Marilyn dans le miroir qui se met à parler alors que Norma Jeane reste figée ou encore les regards caméra venant perturber l’espace-temps comme un appel à l’aide et en même temps une dénonciation envers le spectateur. Le réalisateur, vindicatif, dénonce l’implication que le spectateur a pu avoir au sujet de la dégradation de la santé mentale de l’actrice.
La quête éternelle d’une figure paternelle « daddy » est présente durant tout le film, la représentation enfantine de Marilyn Monroe est exagérée ce qui est parfois énervant. Cette quête est en partie ce qui tiendra Norma Jeane en vie et c’est aussi son rare lien avec la réalité. La volonté d’avoir un enfant la motive aussi à vivre sauf qu’elle a recours, contrainte à un avortement (filmé de l’intérieur) et la deuxième fois elle chute pendant qu’elle est enceinte : l’échec de donner la vie dans un corps maudit qui ne lui a jamais vraiment appartenu. Cependant lors de ces séquences, le choix de faire parler le fœtus m’a beaucoup perturbé, et après réflexion, je me suis posé la question si c’était une prise de partie politique radicale ou simplement une très grosse maladresse.
Le pari de déconstruire le biopic en misant sur la psychologie est audacieux mais aussi très risqué, ici, Andrew Dominik très inspiré des maîtres du genre David Lynch et Roman Polanski nous offre une mise en scène dans son ensemble assez scolaire et démonstrative. Les idées pourtant travaillées sont trop martelées et parfois prévisibles ce qui m’a agacé par moments. Je trouve dommage que malgré la plastique sublime, le tout manque de subtilité et d’un peu de poésie qu’on pourrait retrouver dans les films de Lynch. Pour moi, le film est trop long, on aurait pu se passer de certaines séquences redondantes ou très explicites et violentes (notamment la scène immonde avec le président Kennedy).
Blonde est un « anti biopic » pessimiste et très éprouvant émotionnellement que je ne regarderais pas une deuxième fois. Le film m’a beaucoup déçu, cela manque de répit et de subtilité dans la mise en scène malgré des reconstitutions et une bande son travaillée ainsi qu’une actrice au sommet de son art.
Yazbek AlexandreAprès les évènements de SpiderMan : No Way Home, la stabilité du continuum espace-temps est altérée et le passage à travers les différentes dimensions est à présent possible. Le Docteur Strange continue ses recherches sur la Pierre du Temps. Cependant, un ami devenu ennemi tente de détruire tous les sorciers de la Terre, ce qui perturbe le plan de Strange…
Contexte : Pour se situer, Doctor Strange in the Multiverse of Madness (ou Doctor Strange 2 pour simplifier) est le 28ème film du Marvel Cinematic Universe et il s’agit du 5ème film de la phase IV. Il succède chronologiquement à Spiderman : No Way Home. Avant d’aller voir le film, il est pour moi nécessaire d’avoir vu le 1 er opus Doctor Strange ainsi que Spiderman : No Way Home mais surtout la série WandaVision pour avoir le contexte complet ainsi que tous les détails du scénario.
Le scénario est assez solide dans son ensemble malgré quelques dispersions. La notion de rêve- passerelle (rêve d’une réalité qui va se produire dans un autre univers) est une bonne idée. Cette notion permet d’introduire le personnage d’America Chavez qui est à notre connaissance la seule personne qui a le pouvoir de créer des portails afin de parcourir les différentes dimensions des univers. Le personnage joué par Xochitl Gomez apporte un aspect profondément humain au film.
De son côté, Doctor Strange doit apprendre tout au long de ses aventures à ne pas avoir la solution immédiatement et donc acquérir plus de sagesse ce que Christine Palmer essaie de lui faire comprendre. Quant à Wanda Maximoff alias Scarlet Witch est une très bonne antagoniste tiraillée entre ses visions et la réalité. Elle est prête à tout et même du pire pour rejoindre ses enfants avec l’aide du livre démoniaque, le DarkHold. Son pouvoir monstrueux est bien mis en avant lors des scènes de combat et Wanda apparaît parfois avec un aspect horrifique digne de l’exorciste. Cependant, on pourra se poser la question de l’introduction du Professeur Xavier au sein des Illuminati (X-Men) qui a peu d’impact et d’intérêt dans l’intrigue.
Le film est réalisé par Sam Raimi connu pour avoir dirigé les films Evil Dead et la 1 ère trilogie Spiderman. Dans Doctor Strange 2, la patte du réalisateur se ressent fortement avec quelques scènes horrifiques, des invocations démoniaques, l’omniprésence des yeux, beaucoup de cris ainsi qu’un combat similaire à celui de Spiderman contre le Docteur Octopus. Cette prise de partie cinématographique donne une âme singulière au film. Ensuite, l’esthétique est plutôt réussie dans l’ensemble, on retrouve les codes visuels du film Doctor Strange de 2016. J’ai trouvé quelques idées originales notamment lorsque Strange voyage avec America Chavez à travers le multivers ou encore lorsque Strange invoque les démons du DarkHold à l’aide de Christine.
Enfin la bande originale de Danny Elfman demeure assez efficace sans être transcendante comme le fut ses musiques dans les films de Tim Burton.
Le pari de l’ouverture du multivers est risqué car on sait que certains personnages pourront passer d’une dimension à une autre. Je pense donc que les émotions et l’attachement des personnages peuvent en pâtir.
Pour conclure, il est dommage de ne pas avoir mentionné au cours du film quelles étaient les entités maléfiques qui ont le contrôle à travers le multivers. Le seul moment où l’on croit avoir des réponses survient lors de la scène post-générique lorsque la sorcière Cléa (joué par Charlize Theron) emmène Doctor Strange dans la « Dimension Noire » afin de lutter contre une nouvelle forme de menace. Cette scène intégrée sans aucune subtilité arrive trop tard dans le film et n’apporte aucune réponse aux attentes du spectateur.
Yazbek AlexandreLe long métrage de Jean-Jacques Annaud, reconstitue heure par heure l’invraisemblable réalité des évènements du 15 avril 2019 lorsque la cathédrale subissait le plus important sinistre de son histoire. Et comment des femmes et des hommes vont mettre leurs vies en péril dans un sauvetage rocambolesque et héroïque.
Jean-Jacques Annaud avec son film Notre-Dame brûle fait revivre aux spectateurs cette journée dramatique. Ce drame survenu en avril 2019 où un grave incendie se déclare et détruit la toiture de la cathédrale et sa charpente du XIIIe siècle, ainsi que la flèche de Viollet-le-Duc, et plusieurs voûtes formant le plafond.
Le film n’est pas un documentaire, mais l’histoire racontée de cette terrible journée du 15 avril 2019. Avant l’incendie, des travaux de restauration ont été engagés et devaient s’étaler sur dix ans. Des travaux sur la flèche, les arcs-boutants du choeur, puis la restauration du chevet de l’église, le remplacement des gargouilles et des pinacles surplombant les arcs-boutant du choeur. Mais aussi de lourdes interventions sur la sacristie et le chemin de ronde.
On découvre ainsi un système de surveillance de la sécurité de la cathédrale défaillant. À la première alerte d’incendie, personne ne la prend au sérieux et néglige la véracité et toutes vérifications d’un possible désastre. On découvre également une équipe de chantier peu soucieuse de la sécurité, d’ailleurs un mégot de cigarette déclenchera un début d’incendie. S’ajoute à ces diverses négligences l’intervention des pompiers, ils mettront plus d’une demi-heure avant d’arriver sur place, laissant le feu se déployer amplement.
Jean-Jacques Annaud a récupéré les images de l’événement, lançant un appel pour retrouver les témoignages, notamment des pays étrangers. Le tournage a débuté en mars 2021 à Bourges. La cathédrale Saint-Étienne sert pour le film pour sa ressemblance avec Notre-Dame. La cathédrale Notre-Dame d’Amiens est également utilisée, pour sa flèche et des parties de l’édifice qui sont semblables à celles de Notre-Dame. Les scènes du début de l’incendie sont tournées dans la cathédrale Saint-Étienne de Sens, avec la charpente du XIIIe siècle. Jean-Jacques Annaud a également fait reconstruit la cathédrale à l’échelle 1, et les décors ont vraiment été brulés.
Notre-Dame brûle est un film de mémoire, qui s’efforce de relater la vérité des faits. De nombreuses négligences humaines ont conduit à cette catastrophe, mais aussi une intervention trop tardive des pompiers. Jean-Jacques Annaud a pris le parti de ne pas faire le film sous la forme d’un documentaire, mais d’une histoire fictive. C’est d’ailleurs un point faible, car rapidement Notre-Dame brûle tourne au film d’aventure, avec l’intervention héroïque des pompiers.
Terrage FrédéricUn tueur s’en prend aux élites de Gotham City en mettant au point des crimes sadiques. Batman doit nouer de nouvelles alliances, démasquer le coupable et rétablir la justice dans une ville depuis trop longtemps en proie aux abus de pouvoir et à la corruption.
Encore une nouvelle adaptation de Batman, en fait il s’agit du neuvième film sur le personnage de l’univers DC Comics. Matt Reeves réalisera à priori une trilogie.
Agréablement surpris par ce nouvel opus, et cela dès les premières minutes du film. Effectivement, on retrouve l’esprit originel de Batman, ce personnage sombre et tourmenté, mais également l’ambiance sinistre de la ville de Gotham City. Toujours en quête de vengeance, liée en grande partie à l’assassinat de ses parents, Batman sème la terreur auprès des délinquants et des malfrats, arpentant les rues lugubres de la ville.
Au-delà de l’histoire et du déroulement du film, Matt Reeves reprend avec efficacité et brio la relève après le chef-d’oeuvre de Christopher Nolan, The Dark Night (2008). Un très bon cru en somme. Bien évidemment, on découvre au fur et à mesure du film les principaux personnages de la franchise. Par ordre d’apparition : le lieutenant James Gordon (Jeffrey Wright), Alfred Pennyworth (Andy Serkis), Catwoman/Selina Kyle (Zoë Kravitz), Oswald Cobblepot/le Pingouin (Colin Farrell), Edward Nashton/le Riddler (Paul Dano).
The Batman de Matt Reeves est une réussite à l’image de son prédécesseur, The Dark Night. Difficile en effet de passer derrière le film de Christopher Nolan. On peut noter quelques plans similaires à la mise en scène de Nolan. On espère que les prochaines suites seront aussi réussies.
Terrage FrédéricMaigret enquête sur la mort d’une jeune fille. Rien ne permet de l’identifier, personne ne semble l’avoir connue, ni se souvenir d’elle. Il rencontre une délinquante, qui ressemble étrangement à la victime, et réveille en lui le souvenir d’une autre disparition, plus ancienne et plus intime…
Patrice Leconte adapte Maigret et la Jeune Morte de Georges Simenon (1954) pour son film sobrement intitulé Maigret. Gérard Depardieu incarne le célèbre commissaire Maigret. Il correspond parfaitement au personnage avec son physique imposant. Patrice Leconte a su respecter l’histoire et le personnage de Maigret.
Le film est lent à l’image des déplacements du commissaire, qui s’essouffle à la moindre montée d’un escalier, celui-ci mène l’enquête à son rythme. On découvre également un commissaire Maigret vieillissant, soucieux de sa santé, jusqu’à se priver de fumer sa pipe, visiblement las, pensant probablement à une prochaine retraite. Pourtant Maigret interroge avec ténacité l’ensemble des protagonistes, et se prend d’empathie pour la jeune femme assassinée.
Maigret de Patrice Leconte se focalise en grande partie sur son personnage principal. La jeune femme morte rappelle à Maigret sa propre fille disparue, et il essaye au mieux d’aider une nouvelle jeune femme, et potentielle victime, fraichement débarquée sur Paris. Finalement le personnage de Maigret dans cette version de Patrice Leconte est très humain et compatissant.
Depardieu incarne à merveille le rôle de Maigret avec une grande sobriété. Leconte a pris le parti de montrer une autre facette du commissaire Maigret, ce personnage fatigué et usé par la vie. La caméra est régulièrement en mouvement, peut-être pour compenser la lenteur du personnage. Maigret est donc un film intéressant, à voir.
Terrage FrédéricLe jeune Nathan Drake réalise sa première chasse au trésor au côté de son partenaire Victor Sullivan. Alors qu'il est à la recherche d’un trésor inestimable, il découvre peu à peu que ce dernier a un lien avec la disparition de son frère aîné.
Quand on parle d’adaptation du jeu vidéo vers le cinéma, on pense à Tomb Raider, Resident Evil, Street Fighter ou encore Assassin's Creed, mais on sait surtout les difficultés d’adaptation de ces films tirés de grandes licences qui ne font pas souvent rentrer le spectateur dans l’univers du jeu. En effet, cela s’explique premièrement par la durée d’un film d’environ deux heures comparées aux trentaines d’heures d’un jeu vidéo et ensuite trouver un scénario original, intéressant qui colle au jeu vidéo demeure délicat.
Uncharted est un divertissement d’aventure reprenant l’univers de la saga. On y retrouve les mécaniques du jeu mêlées à l’aventure, l’acteur Tom Holland est parfait dans le rôle du jeune et naïf Nathan Drake cependant Mark Walhberg est pour moi un peu trop jeune pour interpréter le personnage de « Sully ». Les cascades sont volontairement exagérées ce que l’on retrouve dans la saga et pour la musique du compositeur Ramin Djawadi cela reste assez efficace dans l’ensemble.
Mais, je trouve dommage que l’on retrouve des scènes trop similaires au jeu peut-être dû à un manque d’inventivité notamment lors de la vente aux enchères. Le spectateur ayant joué auparavant n’est donc pas très surpris. Il faut aussi dire que le scenario reste assez banal ce qui rend l’intrigue souvent prévisible qu’on connaisse ou non le jeu.
Le film est assez bon dans l’ensemble malgré son scénario léger. Pour moi, Uncharted fait parti des rares bonnes adaptations au cinéma d’un jeu vidéo, il est comparable au Tomb Raider de 2018 avec Alicia Vikander dans le rôle de Lara Croft.
Yazbek AlexandreUne mystérieuse force a propulsé la Lune hors de son orbite et la précipite vers la Terre. L’impact aura lieu dans quelques semaines, impliquant l’anéantissement de toute vie sur notre planète. Jo Fowler, ancienne astronaute qui travaille pour la NASA, est convaincue de détenir la solution pour tous nous sauver, mais seules deux personnes la croient : un astronaute qu’elle a connu autrefois, Brian Harper, et un théoricien du complot, K.C. Houseman. Ces trois improbables héros vont tenter une mission impossible dans l’espace… et découvrir que notre Lune n’est pas ce que nous croyons.
Après Independence Day, Le Jour d’après, 2012, Roland Emmerich spécialise des films catastrophes se lance une nouvelle fois dans ce genre. Malheureusement, on aurait pu s’en passer. Ici, l’imagination des scénaristes a atteint son paroxysme jusqu’à tomber dans l’absurde. On pourrait imaginer que la Lune tombera un jour sur la Terre, même si cela est peu probable, car c’est plutôt l’inverse qui se produit. Mais l’histoire de Moonfall est trop farfelue pour y croire vraiment.
Même si le début du film fait illusion, et laisse à penser à une catastrophe naturelle, la Lune va s’écraser sur la Terre, c’est donc la fin du monde. On apprend dans la deuxième partie du film les véritables raisons de la chute de la Lune, et à ce moment là, le spectateur ne peut que décrocher du fil de l’histoire.
Le but premier de ce film, Moonfall, est bien évidemment d’engranger le maximum de recette, mais même ici c’est raté. Moonfall est un film typiquement Hollywoodien, à grand renfort d’effets spéciaux, mais ça ne prend pas et encore une fois les scénaristes ne reculent devant rien.
Une nouvelle fois, les américains sont les sauveurs du monde, à croire qu’ils sont seuls sur la Terre. Encore un fait navrant pour terminer, le réalisateur en profite également avec son film pour faire de la publicité, notamment pour un anti-virus, une voiture hybride, etc.
Moonfall est un film à oublier, et rapidement.
Terrage FrédéricÀ leur sortie de prison, Gérard, Ary et Philippe, se demandent si l'honnêteté n'est pas la meilleure des combines. Inséparables et vertueux, depuis vingt ans, Gérard est condamné par un mal incurable et ses deux amis veulent lui offrir sa dernière histoire d'amour… car Gérard a toujours répété que l’amour, c'est mieux que la vie.
À l’âge de 84 ans, Claude Lelouch se lance une nouvelle fois dans la réalisation avec son (presque) dernier film, L’amour c’est mieux que la vie. Sa filmographie comporte plus de cinquante films. Il annonce lui-même qu’il s’agira du premier volet d’une trilogie. Empreint d’une profonde nostalgie, le film revient par flashback sur ses réalisations les plus marquantes, notamment l’aventure c’est l’aventure (1972) avec Lino Ventura entre autres.
Le film est un véritable hommage à ces acteurs disparus, qui ont marqués le cinéma de Claude Lelouch et le cinéma en général. Lelouch s’interroge sur le sens de la vie, avec quelques éléments métaphysiques, en particulier sur l’existence d’un Dieu. Puis déroule une histoire banale, à priori, celle de Gérard (Gérard Darmon) souffrant d’un mal incurable (il n’a plus que quelques mois à vivre) qui vit sa dernière histoire d’amour.
L’amour c’est mieux que la vie est un film à voir si vous êtes d’humeur curieuse. Quelques surprises viennent agrémenter le déroulement de l’histoire et ceci au début du film. L’amour c’est mieux que la vie a quelques longueurs, notamment dans le déroulement de la narration et reste en grande partie, à mon sens, un témoignage nostalgique.
Terrage Frédéric1973, dans la vallée de San Fernando à Los Angeles, Alana Kane (Alana Haim), jeune adulte de 25 ans, fait la connaissance de Gary Valentine (Cooper Hoffman, fils de Philip Seymour Hoffman), adolescent de 15 ans, lors de la photo de classe de ce dernier. Une relation entre les deux va alors se développer.
Paul Thomas Anderson, auteur de neuf longs-métrages, dont Magnolia, There Will Be Blood, The Master, nous livre ici son dernier film. Licorice Pizza est la rencontre entre un adolescent et une jeune femme. Toute l’histoire du film se base sur cette relation amoureuse contrariée. Dès leur première rencontre au lycée, Alana repousse ouvertement les avances de Gary. Elle le juge beaucoup trop jeune et le considère comme un gamin. Malgré tout, Alana va s’intéresser de plus en plus à Gary, jeune adolescent dynamique et ambitieux.
Paul Thomas Anderson nous plonge dans les années soixante-dix aux États-Unis à Los Angeles, en pleine crise pétrolière, où l’insouciance prédomine. Gary, très sur de lui, entame une carrière d’acteur et assiste à des auditions. Puis se lance dans le monde des affaires en créant une entreprise de lits à eau, avec Alana en tant qu’employée et assistante.
Les deux personnages principaux, Alana et Gary, sont pourtant différents, mais comprendront qu’ils ont besoin l’un de l’autre. Deux caractères opposés, Gary est autonome malgré son jeune âge, Alana est un peu perdue et a du mal à trouver sa voie dans la vie. Finalement, Gary va lui permettre de sortir de ses retranchements.
Paul Thomas Anderson aborde dans son film des sujets de société du début des années soixante-dix. La crise pétrolière où l’on découvre des longues files d’attente de véhicules aux abords des stations d’essence. Les extravagances des stars de l’époque, Jack Holden (Sean Penn) improvise une cascade à moto sur un parcours de golf avec Alana comme passagère, ou bien le producteur et acteur américain Jon Peters (Bradley Cooper) qui menace Gary de s’en prendre à sa famille si l’équipe de Gary abime sa maison durant la livraison d’un lit à eau. Paul Thomas Anderson aborde également la politique, sous les traits du candidat de l’époque Joel Wachs (Benny Safdie) pour le poste de gouverneur. Alana va travailler pour lui en tant que bénévole.
La mise en scène de Licorice Pizza est rythmée par ce lien d’amitié qui unit Alana et Gary. Cette amitié se transformera, laborieusement, tout au long du film en véritable histoire d’amour. Les deux jeunes acteurs, Alana Haim et Cooper Hoffman, sont excellents et très justes, sachant que c’est leur premier rôle au cinéma.
Terrage FrédéricDeux femmes enceintes, de génération différente, se rencontrent à l’hôpital durant leur accouchement. L’une est photographe professionnelle et d’âge mur, Janis (Penélope Cruz), l’autre est une jeune femme mineure, Ana (Milena Smit) désorientée et à la fois effrayée de se retrouver dans cette situation. Elles finiront par sympathiser, jusqu’à créer un lien étroit entre elles.
Pedro Almodovar se focalise une nouvelle fois sur la condition féminine. Il confronte deux femmes au destin différent, sur fond de l’histoire de l’Espagne et en particulier le franquisme. Cette période de l’histoire de l’Espagne qui fut fondée par le général Francisco Franco de 1936/1939 (guerre civile) à 1977 (premières élections libres durant le processus de transition démocratique).
L’histoire est quelque peu rocambolesque, elle est d’ailleurs basée sur les deux accouchements, mais cela reste un moyen pour découvrir ces deux femmes. Elles se suivront sur plusieurs années. Janis de son côté demande l’aide d’un anthropologue (Israel Elejalde), qui est le père de sa fille, pour accélérer les démarches afin de fouiller la fosse commune où se trouverait son grand-père. Cette rencontre à l’hôpital va permettre à ces deux femmes de se rapprocher. La jeunesse Espagnole, incarnée ici par Ana, semble en décalage avec la réalité et avec l’histoire de son propre pays. Ana tombe enceinte très jeune, vit de petits boulots, et est en conflit avec sa mère. Finalement, Ana se réfugie auprès de Janis. Celle-ci la prend sous son aile, par empathie.
Dans Madres Paralelas, Pedro Almodovar aborde ainsi les thèmes de la politique, du social et très largement le féminisme. On peut également souligner la mise en scène, particulièrement soignée et le jeu d’acteur de son actrice fétiche, Penélope Cruz.
Terrage FrédéricLes machines ont restauré les corps de Trinity et Neo avant de les réintroduire dans une nouvelle Matrice. Les humains et les machines parviennent à vivre en paix dans la nouvelle cité Io après la destruction de Zion. Cependant, les machines ont toujours besoin d’humains, qui font office de batteries, de ce fait, beaucoup d’entre eux sont encore connectés à la nouvelle version de la Matrice développée par L’Analyste qui joue avec les émotions humaines.
Avant d’aller voir le film au cinéma, j’étais curieux de voir comment L.Wachowski allait aborder la suite de cette trilogie culte. Au final je suis sorti de la salle très déçu et je n’avais pas eu l’impression d’avoir vu une suite à la hauteur de Matrix mais plutôt un film sans grand intérêt.
D’abord, le scenario demeure pauvre et l’intrigue est confuse, quasi-inexistante. On observe un cruel manque de rythme durant tout le film, la musique est peu marquante et les scènes d’action sont très décevantes par rapport à la trilogie initiale. Le film s’achève sur Néo et Trinity qui s’envolent ensemble en référence à Superman cette scène apparaît pour moi comme un non-sens total.
Le film n’explique pas grand-chose et passe trop rapidement sur des événements importants comme la guerre entre les machines ou encore la création de la cité de Io. A la place on s’attarde sur des dialogues fades et futiles ainsi qu’un surplus de flash-back des précédents opus (principalement du premier) qui perturbent le cours du film donnant une impression de manque d’originalité et de créativité. Ensuite, l’idée d’introduire des nouveaux personnages semblait être une bonne initiative cependant ils demeurent secondaires, plats (notamment le nouveau Morpheus) et n’apportent rien au film qui se focalise beaucoup trop sur les personnages de Néo et Trinity
Pendant les 45 premières minutes, on remarque beaucoup d’ironie et d’autodérision sur Hollywood et le film se moque de la Warner mais surtout de la franchise Matrix en ellemême. Cependant le reste du film prend une autre tournure et devient un film pâle et livide qui se prend encore plus au sérieux que ses prédécesseurs. Donc cette contradiction massive vient en quelque sorte détruire tout le début du film. De plus, l’humour est mal maîtrisé et devient même gênant quelquefois.
Pour conclure cette critique, le quatrième Matrix se situe entre la parodie ratée et le vide cinématographique. L’ambiance, le scénario et les nouveautés de la trilogie initiale sont totalement passés à la trappe.
Yazbek AlexandreQuébec, fin des années 60, Sylvette et Anglomard accueillent leur 14ème enfant : Aline. Dans la famille Dieu, la musique est reine et quand Aline grandit on lui découvre un don, elle a une voix en or. Lorsqu’il entend cette voix, le producteur de musique Guy-Claude n’a plus qu’une idée en tête… faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde. Epaulée par sa famille et guidée par l’expérience puis l’amour naissant de Guy-Claude, ils vont ensemble écrire les pages d’un destin hors du commun.
Valérie Lemercier se lance dans un vrai-faux biopic sur la célèbre chanteuse Céline Dion. Le personnage principal prendra le nom d’Aline, Aline Dieu. N’ayant pas l’accord ni de la famille, ni de Céline Dion elle-même, Lemercier a donc décidé de prendre quelques libertés sur la narration, de romancer également l’histoire et tout en gardant une part de vérité. On peut donc voir ce film traité comme une biographie.
Aline Dieu est la dernière enfant d’une famille très nombreuse. On suit ainsi les débuts de la chanteuse. Dès son plus jeune âge, Aline chante déjà, lors de cérémonie familiale, notamment pour les mariages. Le clan familial, très protecteur, se rend rapidement compte du don exceptionnel de la petite Aline, incarnée par Valérie Lemercier. Par un trucage, assez réussi et assez bluffant également, Aline enfant possède les traits de Valérie Lemercier rajeunie pour l’occasion. Chacun appréciera ou non. Puis décidant de sauter le pas, la famille envoie une maquette à un agent artistique canadien Guy-Claude (Sylvain Marcel qui joue le rôle de René Angélil). À partir de cette rencontre, la carrière d’Aline commence. Valérie Lemercier a pris le soin d’incarner Aline enfant (pour le visage surtout), adolescente et jusqu’à l’âge adulte. Elle reprend les différentes prestations sur scènes ou sur les show télévisés et on suit ainsi toutes les étapes de sa carrière. J’ai été plutôt impressionné et bluffé par le travail de Valérie Lemercier, qui reproduit à l’identique les gestes, les attitudes de Céline Dion sur scène. Elle ne chante pas, Victoria Sio se charge de cet exercice plutôt relevé.
La relation amoureuse entre Aline et son agent Guy-Claude est également mise en avant. Valéry Lemercier veut ainsi montrer qu’Aline a besoin de Guy-Claude comme une personne de confiance qui va l’accompagner dans sa vie et lui prodiguer les meilleurs conseils pour sa carrière. Ajoutant une note humoristique et légère, Valéry Lemercier aborde aussi la condition d’une célébrité en proie à sa propre existence.
Aline est un film à découvrir, pour les fans de Céline Dion où simplement pour son caractère singulier. C’est avant tout le personnage d’Aline qui est mis en valeur. Ses débuts de jeune chanteuse jusqu’à son apogée, ses doutes et sa condition de star internationale.
Terrage FrédéricÀ la fin des années 1880, Gustave Eiffel a participé à la construction de la statue de la Liberté. Le gouvernement français souhaite qu’il conçoive quelque chose de spectaculaire pour l’exposition universelle de Paris de 1889. Mais Eiffel s’intéresse plus particulièrement au projet du métropolitain. Durant une soirée, il retrouve Adrienne Bourgès, son amour de jeunesse.
Si en visionnant ce film, le spectateur s’attend à voir un biopic (un film biographique) sur Gustave Eiffel, et bien c’est raté. J’ai décidé d’aller voir Eiffel par simple curiosité, en espérant être agréablement surpris. Ce ne fut pas le cas.
Gustave Eiffel (1832 - 1923) est un personnage important de l’histoire de Paris. C’est aussi un ingénieur innovant, il a su apporter la modernité par le biais de ses différents projets de réalisation à travers le monde. Le film se focalise, en toute logique, sur son ouvrage le plus célèbre, la Tour Eiffel. On y voit également ses débuts de jeune ingénieur qui réussit une prouesse technique, avec notamment l’idée de la technique de fondation à l’air comprimé pour le pont ferroviaire de Bordeaux (son premier grand chantier en 1858). Eiffel reprendra ce système pour les fondations de sa tour.
Mais Martin Bourboulon alterne tout au long du film une romance (l’amour de jeunesse de Gustave Eiffel) et le travail acharné d’Eiffel pour bâtir le symbole de Paris. Il oublie alors le biopic pour se concentrer sur cette relation amoureuse et finalement mettre de côté tout le génie créatif de Gustave Eiffel. Finalement, le film de Martin Bourboulon ne retrace qu’une petite partie de la carrière de Gustave Eiffel, de ses débuts jusqu’à la réalisation de la tour. Quelques scènes montrent Eiffel travaillant sur le projet. On le voit dans son atelier gribouillant des feuilles, se déplaçant sur le chantier, convaincre les autorités de la réalisation de son projet, et presque aussitôt, on retourne sur son amour de jeunesse, sujet finalement central du film.
Malgré tout, le film Eiffel bénéficie d’un budget assez conséquent et on ne peut qu’apprécier la reconstitution du Paris de l’époque et le soin apporté aux costumes. Romain Duris qui incarne le personnage principal est plutôt convainquant. Martin Bourboulon, en réalisant ce film, n’a pas voulu se lancer dans une biographie pure et dure, mais a voulu en faire un film plus léger et grand public.
Terrage FrédéricEn 10191, l’Empereur Shaddam IV reçoit le duc Leto Atréides (regnant sur la planète Caladan) et lui propose le fief de la planète désertique Arrakis surnommée « Dune ». Le duc y emmène sa femme Dame Jessica, son fils Paul et ses meilleurs soldats sur Arrakis...
On suit au fil du film, l’évolution, l’apprentissage de Paul Atréides (Timothée Chalamet) et les périples qu’il doit affronter sur la planète Arrakis. Suite à une trahison, les soldats Harkonnen détruisent les campements des Atréides. Paul, au coté de sa mère Dame Jessica, (Rebecca Ferguson) va fuir les soldats Harkonnen, échapper au ver géant, aux tempêtes Coriolis (ouragans de sable) jusqu’à rencontrer les Fremens, peuple autochtone écologiste. Je trouve que ce peuple est intelligemment représenté tant au niveau de leur psychologie qu’au niveau esthétique. On retiendra la bonne mentalité du personnage Liet Kynes (écologiste et gardienne de la paix sur Arrakis) qui est un pilier pour la survie de son peuple sur Arrakis.
La bande son est phénoménale, la musique épique de Hans Zimmer se fond parfaitement dans l’univers de Dune. Les acteurs principaux et secondaires sont excellents dans leurs rôles. On regrettera le peu d’apparitions du personnage de Chani interprété par Zendaya qui prendra une certaine importance dans la deuxième partie.
Les décors demeurent visuellement très aboutis, les paysages désertiques gigantesques sont magnifiques. Les ornithoptères, véhicules ressemblant aux hélicoptères utilisés pour effectuer des trajets à travers le désert d’Arrakis, sont esthétiquement parfaits. Il faut savoir que le film a été tourné dans le désert de Wadi Rum en Jordanie. Seulement deux scènes avec l’acteur Timothée Chalamet ont été tournées avec un fond vert. « Tourner dans le désert était fondamental pour moi », explique le réalisateur dans une interview pour RTL. En effet, le tournage en extérieur apporte au spectateur une certaine proximité avec le film et le rendu est beaucoup plus authentique qu’en studio.
On constate que la simplicité, le minimalisme et la sobriété des plans sont mis en valeur par le réalisateur mais Denis Villeneuve a surtout joué sur les dimensions. Effectivement, les paysages prennent largement le dessus sur l’humain dans cet univers. A travers ces jeux d’échelle, je pense qu’on se rend compte que l’Homme n’est pas le centre du monde (ou des mondes !) et qu’il doit s’adapter à son environnement au lieu de le détruire en ne pensant qu’à ses propres intérêts. Les gouverneurs du peuple Harkonnen sont obnubilés par une seule chose : « l’épice ». Cette source d’énergie se trouve uniquement sur la planète Arrakis permet de prolonger la vie humaine, peut aussi procurer des facultés mentales surhumaines et sert surtout de carburant pour la navigation interstellaire. On peut assimiler cette matière première au pétrole et l’exploitation de l’épice par les Harkonnen est comparable à une forme de capitalisme poussé à son extrême, où la production est plus importante que la vie humaine. Il est donc naturel de comparer la guerre opposant les Atréides, les Harkonnen et les Fremens aux guerres au Proche et Moyen-Orient pour la quête du pétrole. Le monde des Harkonnen paraît sombre, gris, froid et hostile. Les habitants sont réduits en esclavage et entassés massivement dans d’énormes cités. De ce fait le réalisateur insiste sur la comparaison avec la condition des esclaves des siècles passés. Les températures élevées et l’hostilité d’Arrakis nous rappellent le réchauffement climatique de notre planète et Dune est en quelque sorte prémonitoire. Le film est encore plus d’actualité que la saga de Frank Herbert (publiée dans les années 1960) sur les enjeux climatiques. Pour conclure cette partie, le film possède cette faculté de soulever des questions cruciales sur les enjeux géopolitiques et climatiques qui sont plus que jamais d’actualité.
Au moment où le dangereux baron Harkonnen (Stellan Skarsgard) sort de la tête de l’eau, on notera une référence astucieuse au film Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Le protagoniste, Benjamin L.Willard, interprété par Martin Sheen, va aussi sortir la tête de l’eau et finir sa mission qui est de tuer le colonel Kurtz.
Le film de Villeneuve reste dans son écriture très fidèle au roman de science-fiction de Frank Herbert. On remarquera que Dune première partie s’achève au début du livre II, au moment où Paul s’allie avec les Fremens. Le réalisateur a vraiment pris le temps de poser les bases de cet univers sans noyer le public contrairement à la version du réalisateur David Lynch sortie en 1984, qui demeure trop condensée, pas aboutie visuellement et semble peu compréhensible pour le spectateur qui n’est pas familier avec les œuvres de Frank Herbert.
Cependant je trouve dommage que le rythme est quelquefois cassé par des scènes peu subtiles ou des passages trop expliqués. On aurait aussi aimé un peu plus d’informations sur les différents peuples et plus de profondeur chez certains personnages très intéressants comme Leto Atréides ou encore Liet Kynes quitte à enlever quelques scènes d’esthétique. Ces points négatifs restent mineurs, on retiendra principalement les grandes qualités de ce long-métrage.
Dune est fidèle au roman de Herbert et fait forte impression de part la beauté visuelle des décors, une bande son sublime, une narration solide et des enjeux sociétaux d’actualité. On peut dire que ce blockbuster est la version cinématographique la plus aboutie de Dune mais il est difficile de juger entièrement une œuvre sur une première partie. Je pense qu’il faudra attendre la suite et l’évolution des personnages pour vraiment avoir une vision globale.
Yazbek AlexandreEn 1981, Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, est prisonnier en Afghanistan. Néanmoins, il réussit à s’échapper et retourne à Paris. Bientôt, OSS 117 se retrouve confronté à un jeune agent, OSS 1001, qui est envoyé en mission en Afrique de l’Ouest à sa place…
Après avoir vu les deux premiers films de la saga, OSS 117 : Le Caire, nid d’espions (2006) et OSS 117 : Rio ne répond plus (2009), je m’attendais à un film de la même envergure. Je dois l’admettre, j’ai beaucoup ri en voyant le tout premier film, mais beaucoup moins pour ce dernier. Même si l’histoire reste intéressante. On retrouve l’agent OSS 117 vieillissant et sur le déclin. Il va se confronter à sa propre relève, celle d’un jeune agent (Pierre Niney) qui le surpasse dans tous les domaines. Et finalement, les deux agents devront faire équipe pour mener à bien une nouvelle mission.
Le problème principal de ce film vient de sa réalisation et plus particulièrement de son réalisateur, Nicolas Bedos. On aurait aimé au moins, et même souhaiter une pâle copie du film de Michel Hazanavicius, le premier de la série des OSS. L’agent OSS 117 est ici tout en retenu et n’ose plus être lui-même finalement. Celui qui est bourré de préjugés, orgueilleux et prétentieux. Car c’est les traits principaux du personnage et sa marque de fabrique. Nicolas Bedos a fait un film grand public et surtout politiquement correct, c’est bien dans l’air du temps. Mais il va irrémédiablement à l’encontre de la franchise. Le personnage d’OSS 117 et notamment dans les premiers films, est en roue libre et n’a aucune limite.
OSS 117 : alerte rouge en Afrique noire est donc un film totalement raté et qui a perdu le sens initial de la saga. OSS 117 est ici métamorphosé, perdant son caractère qui lui était propre. Dans de nombreuses scènes du film, OSS 117 est prêt à s’excuser à la moindre réflexion déplacée. Il va même jusqu’à porter ses propres valises, à la place du portier noir de l’hôtel.
Si l’on doit comparer OSS 117 : alerte rouge en Afrique noire à ses prédécesseurs et par la force des choses, c’est une obligation de le faire, on peut dire que le film est médiocre et sans aucun intérêt. Les bases de la comédie, c’est avant tout de faire rire et c’est là la principale difficulté.
Terrage FrédéricMathieu Vasseur, (Pierre Niney) acousticien au BEA (Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de l'aviation civile) est chargé de mener l’enquête sur le crash de l’Atrian 800 reliant Dubaï à Paris en analysant la boîte noire de ce dernier afin de reconstituer ce qui s’est réellement passé.
Le premier plan séquence montrant les instants avant la catastrophe aérienne annonce le thriller en plongeant directement le spectateur dans le vif du sujet. Pendant tout le film, il sera question de la recherche de la vérité sur le Dubaï-Paris à travers l’enquête menée par le protagoniste. A travers Boîte noire, le réalisateur dénonce intelligemment le contexte politique et industriel établi poussant les entreprises liés au domaine aéronautique à privilégier les intérêts économiques avant tout. Alors que la sécurité devrait être l’intérêt primordial.
Le film est très rythmé avec un suspens omniprésent, beaucoup de tension ainsi qu’un jeu intéressant mêlant complot, paranoïa, obsession et quête de la vérité qui surprend et fait douter le spectateur en permanence. Il faut de plus admettre que la bande son colle parfaitement aux différentes situations particulièrement lors des scènes de tension.
On peut aussi saluer les performances des acteurs principaux ; Pierre Niney, Lou de Laâge (Noémie Vasseur) et André Dussollier (Philippe Rénier).
Le scénario est quant à lui solide, bien ficelé et globalement réaliste malgré quelques incohérences dont une particulièrement importante : Pollock, supérieur hiérarchique de Mathieu Vasseur, est contraint par Xavier Renaud (directeur de l’entreprise informatique responsable du crash) de remplacer la boîte noire par une autre en un laps de temps afin de masquer les véritables raisons de l’accident. Hors cette situation est difficilement compréhensible. En effet, il n’est pas aisé de remplacer la boîte en si peu de temps et surtout le fait que Pollock soit seul sans surveillance aucune sur un sujet aussi important rend le processus peu crédible.
Lors du dénouement, on peut aussi évoquer une insuffisance narrative : Après de multiples péripéties, Mathieu Vasseur retrouve la véritable boîte noire issue de l’Atrian. Il est alors repéré et poursuivi, il arrive à semer ses poursuivants puis d’un coup perd le contrôle de son véhicule... Cette séquence où la tension est à son paroxysme me paraît un peu légère. Je trouve qu’il est dommage de ne pas avoir montré le piratage à distance et un échange téléphonique de confirmation entre Xavier Renaud et ses hommes dans le but de rendre cette scène plus réaliste tout en restant dans l’ADN du film.
Tous ces ingrédients réunis font de Boîte noire un thriller immersif très abouti que l’on peut assimiler dans sa conception au long métrage « Le Chant du loup » d’Antonin Baudry. Cependant on pourra reprocher au film quelques insuffisances et incohérences narratives.
Yazbek AlexandreLancelot s’est emparé du pouvoir et fait régner la terreur sur le royaume de Logres. Arthur alors exilé va devoir agir en s’alliant avec les diverses formes de résistance et les différents clans afin de libérer l’île de Kaamelott de son joug.
Je suis allé voir le film KAAMELOTT Premier Volet en ayant regardé quelques épisodes de la série par le passé, sans être fan mais je retenais l’originalité de la série et la subtilité de certains dialogues. Cependant, j’étais intrigué de voir comment Alexandre Astier allait faire ce film.
A la sortie de la salle de cinéma, j’étais déçu de l’ensemble du film. Personnellement, j’ai trouvé ce long-métrage assez décousu tant au niveau de l’humour qu’au niveau du scénario et du rythme. En effet, en prenant un peu de recul, on constate que le film est basé sur une succession de gags sans liant qui font doucement sourire ou déjà vus dans la série Kaamelott. Alexandre Astier a reproduit d’une certaine manière la série en la transposant directement au film sans tenir compte que les codes d’une série et ceux d’un film sont totalement différents. La narration et les dialogues restent creux et fades et n’apportent pas grand-chose au film.
Le scénario est pour moi trop simple, superficiel. On peut même le résumer en une phrase : « Kaamelott Premier Volet c’est la vengeance du roi Arthur sur le terrible Lancelot du Lac ». Je pense que le réalisateur a voulu masquer la pauvreté du scénario en mettant beaucoup trop de personnages aussi inutiles les uns que les autres et en surchargeant le film de gags ce qui rend un film avec un scénario des plus basique mais complètement alambiqué. Au niveau des costumes, je ne comprends pas pourquoi avoir choisi une tenue ridicule de serpent pour Lancelot (on dirait qu’il est paralysé dans son costume) ainsi que des déguisements absurdes pour les Burgondes.
De plus, le rythme est mal maîtrisé notamment avec des scènes qui traînent en longueur qui ne donnent que peu d’intérêt au film. J’ai remarqué des plans quelquefois trop resserrés sans aucune raison, des paysages trop plats. Le film est incessamment interrompu par des flash-back dramatiques correspondant au passé d’Arthur Pendragon, balancés sans aucun liant et ne présentant aucune utilité pour le spectateur sans créer d’émotions.
Le jeu d’acteur est catastrophique pour certains comme Christian Clavier qui est resté bloqué dans son rôle de Jacqouille dans les visiteurs en exagérant ses intonations à n’en plus finir ou encore le chanteur Sting qui donne l’impression d’avoir été forcé a jouer son rôle.
Je pense que le film a trop été attendu (un peu plus de 10 ans) et le défi de passer d’une série télévisée à un film (même une trilogie est prévue) était trop élevé. Alexandre Astier a essayé de réaliser un film qui se prend au sérieux tout en conservant des passages humoristiques mais la simplicité du scénario, la platitude de la narration, le manque cruel de rythme donnent au final un mauvais mélange cinématographique. Kaamelott Premier Volet n’est finalement qu’un film manquant d’originalité fabriqué de toutes pièces pour les fans de la série afin de créer un sentiment de nostalgie chez le spectateur averti.
Yazbek AlexandreFin mai et début juin 1940, l’armée Allemande nazie transperce les forces militaires françaises et envahit par l’est la France. Quelques jours plus tard elle s’apprête à rentrer dans Paris. Le Colonel de Gaulle va alors commencer et organiser la résistance face à l’envahisseur nazi.
Dès les premières minutes, le film se focalise assez longuement sur la personnalité de de Gaulle (Lambert Wilson). Et c’est que l’on pourrait reprocher au réalisateur, un excès de sentimentalisme et peut-être au détriment du contexte historique. Les liens avec sa famille sont très largement abordés, notamment avec sa femme Yvonne (Isabelle Carré) et sa fille handicapée Anne. On y voit un père attentionné et un mari aimant, toujours soucieux du bien être de ses proches. Régulièrement dans le film plusieurs flashbacks reviennent sur Anne, sa fille souffrant de trisomie 21, la maladie inquiète et pèse lourdement sur le couple de Gaulle. Il consulte un médecin pour en apprendre un peu plus sur l’état de santé de leur enfant. Yvonne et Charles de Gaulle comprennent rapidement que leur enfant ne pourra jamais être guéri. On a alors le sentiment que Gabriel Le Bomin s’acharne à vouloir montrer un autre aspect de la personnalité de de Gaulle.
Dans un même temps de Gaulle se mobilise et rencontre le Président du Conseil Paul Reynaud (Olivier Gourmet). Il lui expose ses idées et lui fait comprendre qu’il faut réagir et résister contre la menace nazie. À partir de ce moment de Gaulle subira l’opposition, en particulier du Maréchal Pétain (Philippe Laudenbach). Pétain veut faire cesser les combats et signer l’armistice avec l’Allemagne, ce que de Gaulle n’admet pas. Il se retrouve seul, avec le soutien de Georges Mandel (Gilles Cohen) ministre des Colonies et il partira inexorablement pour Londres. Cette partie du film est bien traitée, on découvre un (futur) Général de Gaulle entreprenant, qui a la capacité de fédérer autour de lui et surtout la conviction profonde de continuer la guerre malgré tout. Il se mobilise jusqu’à réussir à convaincre le premier ministre Britannique Winston Churchill (Tim Hudson) à s’allier aux forces françaises restantes. Même si ici on aurait aimé que le réalisateur prenne plus le temps de développer les relations Churchill-de Gaulle.
Pendant son séjour à Londres, de Gaulle va comprendre qu’il doit utiliser les technologies modernes mises à sa disposition, à savoir la radio, ici la BBC. C’est là que de Gaulle prononcera son célèbre discours, l’appel du 18 juin, il s’oppose encore une fois au maréchal Pétain et son discours du 17 juin pour faire cesser le combat. Gabriel Le Bomin met en avant la formidable capacité d’orateur du Général de Gaulle, le discours du 18 juin sera déterminant pour la suite des événements et la mobilisation de la résistance militaire contre l’Allemagne. On y voit le personnage de de Gaulle acharné, qui s’isole délibérément dans un appartement prêté dans le centre de Londres pour écrire méticuleusement son discours et trouver le mot juste. L’appel du 18 juin est la solution ultime et la seule arme possible pour résister et finalement battre l’Allemagne nazie. Même si cette partie du film aurait pu encore une fois être plus développée, pour comprendre un peu mieux le sens véritable de son discours et comment il a décidé du contenu et de l’écriture.
Lambert Wilson est plutôt convainquant dans son rôle du Général de Gaulle, il adopte la posture et prend la pleine mesure du personnage et nous montre comme précédemment dit une autre facette de sa personnalité, celle plus sensible du père de famille. Isabelle Carré, qui interprète le rôle de la femme du Général de Gaulle Yvonne, est portée sur l’aspect de la mère protectrice, surtout envers sa fille Anne. Elle apporte beaucoup à son mari et est un support incontestable dans les épreuves que le couple rencontre.
Le film est plutôt réussi dans la conception proposée par le réalisateur, Gabriel Le Bomin, mais prend le parti de montrer aux spectateurs le côté très humain du Général de Gaulle, un peu trop parfois et avec des flashbacks répétitifs. Sa fille Anne est un élément très important du film. On aurait aimé que Gabriel Le Bomin s’attarde plus sur les aspects politiques de l’époque, le gouvernement en place et le Maréchal Pétain, tous ces éléments qui ont poussé de Gaulle à s’exiler en Angleterre. Finalement la vie personnelle du Général de Gaulle est plus mise en valeur que le reste du film. Faire un biopic sur le Général de Gaulle n’est pas chose facile, on aurait aimé plus d’approfondissement sur cette période de l’histoire, très dense et complexe.
Terrage FrédéricLe Cas Richard Jewell est l’histoire, à la fois extraordinaire et tragique, de Richard Jewell (Paul Walter Hauser). Pendant les Jeux olympiques d’été de 1996 il est agent de sécurité dans le parc du Centenaire à Atlanta. Il découvre, durant les festivités du 27 juillet, un sac à dos contenant une bombe artisanale. L’attentat qui suivra fait 2 morts et 110 blessés. À partir de cet événement tragique et de ce jour, Richard Jewell devient un héros mais quelques jours plus tard il sera suspecté par le FBI d’être le poseur de bombe.
Clint Eastwood s’attaque à l’affaire Jewell. Un sujet difficile qui a mis à mal le FBI et ses méthodes d’interrogatoire plutôt douteuses. Le FBI s’est acharné sur Richard Jewell, c’est le profil type du terroriste supposé. Le FBI fait le parallèle avec l’affaire de l’agent de sécurité des Jeux olympiques d’été de 1984 à Los Angeles. Celui-ci avait trouvé et posé lui-même une bombe. La presse locale et bientôt la presse et la télévision nationale contribueront à mettre la soi disante culpabilité de Richard Jewell en avant, et pour eux c’est le suspect idéal.
On découvre la vie de Richard Jewell, il travaille comme employé du département des fournitures de la Small Business Administration américaine, il y rencontre d’ailleurs son futur avocat Watson Bryant (Sam Rockwell). Il est extrêmement efficace dans son travail, on le surnomme « radar » pour sa capacité à détecter les moindres problèmes. Il veut notamment intégrer les forces de l’ordre.
Le film de Clint Eastwood relate parfaitement le déroulement de la vie de Richard Jewell et des événements de cette journée tragique des Jeux olympiques d’été de 1996. Il expose très justement le caractère et la personnalité de Richard Jewell, car finalement c’est une personne juste, respectueuse, soucieuse du bien être des autres et qui tient absolument à faire appliquer la loi (de façon excessive parfois).
Le Cas de Richard Jewell met en évidence la politique sécuritaire des États-Unis, incarnée par le FBI où celui-ci se penche lourdement et sans finesse sur Richard Jewell, le parfait suspect répondant à tous les critères du parfait terroriste. On peut également s’interroger sur le rôle des médias, relater des informations fiables ou faire dans le sensationnel dans le seul but d’augmenter le taux d’audience. Le film met en lumière une autorité défaillante (le FBI) et les effets pervers des médias de masse. Le Cas de Richard Jewell est réussi, l’histoire de cet homme accusé à tort.
Terrage FrédéricLe film se focalise sur les travaux scientifiques de Marie Curie (Rosamund Pike) et la découverte, avec l’appui de son mari Pierre Curie (Sam Riley), de deux nouveaux éléments chimiques, le polonium (référence à son pays d’origine) et le radium. Elle donnera le nom de radioactivité. Marie Sklodowska-Curie est née en 1867 à Varsovie (Pologne) et morte en 1934 à Passy (Haute-Savoie), elle est une physicienne et chimiste polonaise, naturalisée française. Marie Curie étudie les rayons uraniques, elle travaille sur l’uranium puis sur la pechblende. C’est aussi, il faut le préciser, la seule femme a obtenir deux prix Nobel (un prix Nobel de physique en 1903 avec Henri Becquerel et Pierre Curie pour l’étude de la radioactivité et un prix Nobel de chimie en 1911 pour la découverte du radium et du polonium).
Après de très brillantes études, Marie Curie se trouve confronter à l’hostilité et à la domination de la gent masculine où les femmes ont peu accès aux études supérieures. Le film, Radioactive, montre brièvement toutes ses difficultés pour être prise au sérieux et surtout obtenir un laboratoire pour réaliser ses expérimentations. Son mari, Pierre Curie, lui ouvrira la porte de son modeste laboratoire. Radioactive relate également ses autres difficultés dues à la perte de son mari et à l’éducation de ses deux filles. Rosamund Pike incarne parfaitement le rôle de Marie Curie, et nous montre une femme au caractère déterminé et à l’esprit libre.
Les conséquences de la découverte de la radioactivité aura, au moment de la Première Guerre mondiale, des effets bénéfiques. Notamment avec la mobilisation de véhicules permettant la radiographie des blessés et ainsi limiter les amputations. Mais la narration du film est perturbée par les différents bonds dans l’avenir, à plusieurs époques, des conséquences de l’emploi du radium. La réalisatrice Marjane Satrapi s’oblige a montrer aux spectateurs les répercussions de la radioactivité, bienfaitrices ou destructrices.
Le film est bien traité. On découvre le personnage de Marie Curie qui a voué sa vie entière à la recherche, sa personnalité tenace, son envie de réussir. Son investissement pour aider les grands blessés de La Grande Guerre. On regrette que la production du film soit Britannique, on aurait aimé un film de réalisation française. Le scénario est basé sur le roman graphique Radioactive : Marie & Pierre Curie : A Tale of Love and Fallout de Lauren Redniss. La réalisatrice est aussi auteure de bande dessinée. Marie Curie finit sa vie radioactive, elle souffre depuis 1898 d’une trop grande exposition aux éléments radioactifs.
Terrage FrédéricUn employé de sauna trouve un sac Vuitton dans un casier de vestiaire. Il est rempli de billet de banque. Dans le même temps, un corps découpé en morceaux est découvert par la police…
C’est le premier film du réalisateur sud-coréen Kim Yong-Hoon, fan des frères Coen. Ce film est l’adpatation d’un roman du Japonais Keisuke Sone. Le titre original de Lucky Strike est Jipuragirado jabgo sipeun jibseungdeul soit “les bêtes qui s’accrochent à un brin de paille”.
Lucky Strike nous embarque dans plusieurs histoires, avec cinq personnages différents qui finiront par se rencontrer malgré eux. Un douanier qui doit de l’argent à un malfrat, un employé de sauna qui trouve par hasard un sac dans les vestiaires, une femme battue qui finira par s’en prendre à son mari, une patronne de bar à prostituées et manipulatrice. Tout ce joli monde va convoiter le sac en question, qui renferme une grosse somme d’argent.
Ce film est en quelque sorte une étude de moeurs sur les comportements humains. Certains personnages sont mal traités par la vie, l’employé de sauna arrive plusieurs fois quelques minutes en retard au travail et se fait réprimander par son patron qui le menace de licenciement ou bien la femme régulièrement battue par son mari qui la traite comme un moins que rien.
Le sac est le point central du film, tous les protagonistes du film espèrent et aspirent à s’accaparer cette jolie somme d’argent. Ils ont pour la plupart une existence misérable et l’espoir d’une vie meilleure qu’apporte ce sac providentiel. Mais tout ne se passera pas comme prévu.
Y a-t-il une morale à ce film ? On peut dire que oui, même si tous les personnages principaux du film ne profiteront jamais de l’argent. Le proverbe « bien mal acquis ne profite jamais » est ici, pour l’histoire du film Lucky Strike, de circonstance.
Le film Lucky Strike décrit les comportements humains face à l’avidité. La violence est omniprésente, certains personnages l’emploient sans scrupules. Il y a dans ce film une description de tous les travers des hommes et l’argent en est la cause. Comment réagirait-on si l’on trouvait un sac de billets de banque ?
Terrage FrédéricFévrier 1939. Submergé par le flot de Républicains fuyant la dictature franquiste, le gouvernement français les parque dans des camps. Deux hommes séparés par les barbelés vont se lier d’amitié. L’un est gendarme, l’autre est dessinateur.
Ce film retrace une période de la vie de Josep Bartolí (1910 - 1995), celle de sa détention dans un camp de concentration, Bram en France en 1939, en passant par le Mexique en 1943 et jusqu’à New York. Josep Bartolí fuit la dictature franquiste. C’est un combattant antifranquiste, mais également dessinateur.
Période peu connue de l’exode de ces Espagnols qui fuient le fascisme, la dictature de Franco, Josep Bartolí part se réfugier en France en pensant trouver asile et surtout la liberté. Mais le gouvernement français décide de parquer ces Espagnols. Durant sa captivité, il va dessiner tout ce qu’il vit et voit des horreurs de la vie dans le camp, c’est une façon pour lui de transmettre sa propre expérience.
A travers les dessins de Bartolí, Josep rend un vibrant hommage à cet homme qui s’est battu contre le fascisme. Ce film fait son devoir de mémoire de ce moment de l’histoire peu glorieux.
Terrage Frédéric