Introduction
Au cinéma, certaines voitures ne se contentent pas d’apparaître à l’écran : elles marquent l’histoire. Liées intimement à l’intrigue ou au personnage qui les conduit, elles deviennent parfois le véritable rôle principal. Qui pourrait imaginer James Bond sans son Aston Martin DB5, ou Marty McFly sans la mythique DeLorean de Retour vers le futur ? Symbole de liberté, de fuite ou d’identité, ces bolides ne transportent pas seulement les héros : ils racontent leur histoire.
Les voitures qui sont devenues des icônes
DeLorean DMC-12
Film : Retour vers le futur (1985)
Statut : voiture devenue machine temporelle
En 1985, choisir une voiture futuriste aurait été facile. Spielberg et Zemeckis font l’inverse : ils prennent un modèle peu populaire, en acier brossé, avec des portes papillon. Grâce au cinéma, la DeLorean est passée du statut de flop industriel à celui de mythe culturel. Elle n'incarne pas la vitesse, mais l’idée que tout est possible : si ma voiture le permet, je peux changer ma destinée.
Aston Martin DB5
Film : Goldfinger (1964) puis Skyfall, No Time to Die
Statut : la classe britannique avec des gadgets
Bond n’a pas choisi une voiture. Il a choisi une extension de son style : froideur, élégance, efficacité.
- mitrailleuses intégrées,
- plaque d'immatriculation rotative,
- siège éjectable (le rêve secret de tout passager bavard).
La DB5 est devenue l'un des symboles de la saga, au point d’apparaître plus régulièrement que certaines James Bond Girls.
Ford Mustang GT 390 Fastback
Film : Bullitt (1968)
Statut : modèle de toutes les poursuites modernes
La poursuite dans San Francisco est restée dans l’histoire. Pourquoi ?
- Steve McQueen conduit lui-même la majorité des scènes
- pas de musique, juste le bruit du moteur
- montage nerveux, caméra embarquée
Bullitt est à la poursuite automobile ce que Hitchcock est au suspense : la référence.
Interceptor V8 (Ford Falcon XB GT)
Film : Mad Max (1979 → 2015)
Statut : carburant, poussière et survie
La voiture n’est pas un accessoire mais un totem. Dans un monde où la civilisation s’effondre, l’essence est une religion. Sur Fury Road, George Miller a demandé que les voitures soient réellement construites et détruites pendant le tournage. Pas d’effets spéciaux numériques : juste de la casse. Ici, le V8 n’est pas un moteur — c’est un cri.
Les voitures qui définissent le personnage
Drive (2011) – Chevy Impala & Mustang
Le conducteur parle peu. La voiture parle pour lui.
Son style :
- conduite millimétrée,
- précision chirurgicale,
- silence comme arme.
La bagnole devient son masque émotionnel.
Baby Driver (2017) – Subaru Impreza WRX
Baby conduit comme il écoute la musique : au tempo.
Le montage, les freinages et les accélérations sont synchronisés avec la BO. Résultat : une chorégraphie mécanique.
Gran Torino (2008) – Ford Gran Torino
Ici, la voiture n’est pas là pour faire la course. Elle incarne la mémoire et la transmission. Elle représente ce que le personnage refuse d’abandonner.
Les voitures qui font le film
Mini Cooper – The Italian Job (1969)
Elle passe partout : escaliers, trottoirs, toits… Les Mini sont aussi agiles que les monteurs du film.
Shelby GT500 “Eleanor” – Gone in 60 Seconds (2000)
Chacune des voitures du film est importante, mais Eleanor est le climax. Le film se résume en une seule mission : voler Eleanor.
Peugeot 406 – Taxi (1998 → 2007)
Hommage au tuning “made in Marseille”.
La Peugeot n'est pas seulement rapide : elle défie la physique avec l’assurance de Daniel. C’est le bolide le plus chauvin du cinéma — et ça fait du bien.
Quand la voiture devient une menace
Christine (1983) – Plymouth Fury
La voiture est jalouse, tueuse, possessive. Stephen King transforme un objet du quotidien en cauchemar.
Duel (1971)
Le camion-citerne est le monstre. Pas de visage, pas d’explication, pas de répit. Premier film de Spielberg. On y voit déjà sa science du suspense.
💡 Le saviez-vous ?
Conclusion
Ces voitures ne sont pas que des accessoires. Elles sont :
- des personnages,
- des symboles,
- des mythes.
Elles condensent la liberté, le style, le danger, l’aventure. Et elles nous rappellent que le cinéma peut transformer un simple objet en légende. Parce qu’au fond… certaines voitures sont plus célèbres que les acteurs qui les conduisent.