Film de guerre de Stanley Kubrick avec Kirk Douglas, Ralph Meeker, Adolphe Menjou.
Scénario de Stanley Kubrick et Humphrey Cobb.
États-Unis, 1957, 1h28
France, 1916. Tandis que la guerre s'est enlisée dans les tranchées, le général Mireau reçoit l’ordre de donner l'assaut sur une position allemande imprenable. Sur le champ de bataille, le régiment mené par le colonel Dax peine à avancer, sans cesse repoussé par les tirs ennemis jusqu’à devoir finalement se replier avec de lourdes pertes. Furieux, Mireau ordonne à l’artillerie de tirer sur ses hommes, mais le capitaine refuse d’exécuter l’ordre. Pour sanctionner la déroute, les chefs décident de traduire trois soldats du régiment devant un tribunal de guerre, certains qu’ils seront fusillés pour lâcheté. Afin d’empêcher le massacre, Dax choisit de défendre ces hommes face à la cour…
C’est Stanley Kubrick (1928 - 1999) le réalisateur de Les Sentiers de la gloire. D’abord passionné par le jazz (il voulait devenir batteur de jazz), Kubrick débute finalement dans la photographie, et travaille comme photographe reporter au Look. Stanley Kubrick réalise son premier court-métrage, The Day of the Fight (1951), pour un reportage photo sur le boxeur Walter Cartier. Il réalise son premier long-métrage en 1953, Fear and Desire, l’action se déroule en période de guerre et suit un groupe de soldats. Stanley Kubrick avait la particularité d’être autodidacte, durant la réalisation de ses films il occupait tous les postes (directeur de la photographie, producteur, scénariste, et également monteur). D’une nature perfectionniste, il n’hésitait pas à faire jouer à ses acteurs des scènes plus d’une centaine de fois. Stanley Kubrick a réalisé 13 films durant sa carrière.
Les Sentiers de la gloire est basé sur un roman, celui de l’auteur Humphrey Cobb (Paths of Glory publié en 1935). Cobb (1899 - 1944) est un américain qui a servi dans l’armée canadienne à partir de 1916. Il s’appuie ainsi sur des faits authentiques, ces soldats accusés de désertion ou de désobéissance en présence de l’ennemi et qui ont été « fusillés pour l’exemple ».
On peut s’interroger sur le pouvoir des généraux de l’époque, un pouvoir excessif et l’indifférence pour les pertes humaines. L’état-major sait pertinemment que les soldats sont voués à une mort certaine, l’offensive a des moyens limités et la position allemande, nommée « la Fourmilière », est imprenable. Dans le film l’ambition du général Mireau passe avant la vie de ses soldats.
Les Sentiers de la gloire montre très bien le décalage entre les généraux et les soldats sur le front. L’état-major est concentré dans un luxueux château, alors que les soldats manquent de tout dans les tranchées. Le colonel Dax, incarné par Kirk Douglas, s’oppose violemment à sa hiérarchie, en l’occurrence le général Mireau. Celui-ci traduit le régiment du colonel en conseil de guerre, pour « lâcheté devant l’ennemi ». Dax s’évertuera à défendre ses hommes, en vain.
Les Sentiers de la gloire est un film profondément antimilitarisme. Le film fait scandale en France et en Belgique, il sera censuré jusqu’en 1970.