Qui est Claude Sautet ?
Claude Sautet est un scénariste et réalisateur français, né le 23 février 1924 à Montrouge et mort le 22 juillet 2000 à Paris.
Les débuts au cinéma
Claude Sautet s’oriente vers le milieu artistique, il s’intéresse à la musique, la peinture et également à la sculpture. Grâce à sa grand-mère cinéphile, il découvre le cinéma dans les salles de banlieue. Par la suite, Claude Sautet intègre l’IDHEC (institut des hautes études cinématographiques), aujourd’hui la Femis, et en sort diplômé. Puis il entame une carrière d’assistant-réalisateur et il va travailler sur le premier long-métrage d’Yves Robert, Les Hommes ne pensent qu’à ça. Claude Sautet réalise son premier film, Bonjour sourire, en 1956 avec Henri Salvador, Annie Cordy, Jimmy Gaillard, Louis de Funès.
Le style Sautet
Claude Sautet n’appartient pas à un mouvement, il est en marge par rapport aux réalisateurs de son temps. Il décrit dans ses films la nouvelle bourgeoisie moyenne d’après 1968. Les personnages dans ses films sont souvent tourmentés dans leur vie quotidienne, certains ont des problèmes de couples et l’amitié est mise à mal. Ils s’interrogent sur leur existence, mais les histoires des films de Claude Sautet sont souvent banales. Claude Sautet montre la vie quotidienne, avec toute sa diversité et il adapte également ces mêmes histoires au contexte économique de l’époque. Dans le film Vincent, François, Paul… et les autres, Vincent (Yves Montant) le personnage principal est un fabricant de pièces détachées (le métier le plus courant en France en 1974) mais malheureusement de gros problèmes financiers l’oblige, à contre coeur car Vincent est proche de ses ouvriers, à vendre son entreprise (allusion à la fin des Trente Glorieuses). On peut également citer les acteurs remarquables qui entourent l’œuvre de Claude Sautet, Ventura, Belmondo, Montand, Piccoli, Schneider. La période de sa carrière la plus riche reste les années 70, avec des films majeurs (Les Choses de la vie, Max et les Ferrailleurs, César et Rosalie, Vincent, François, Paul… et les autres).
La collaboration Sautet-Dabadie-Néron
Jean-Loup Dabadie et Claude Néron vont venir soutenir Claude Sautet pour les dialogues et le scénario. Dabadie commence sa collaboration avec Sautet à partir de 1965, en travaillant sur plusieurs scénarios et notamment Les Choses de la vie. Jean-Loup Dabadie travaille aussi sur le scénario de Max et les Ferrailleurs et de Vincent, François, Paul… et les autres. Claude Néron est un écrivain et scénariste autodidacte. Ses textes sont extrêmement pessimistes, il développe les mauvais côtés de la vie (l’hypocrisie humaine, le règlement de comptes). Néron a écrit La Grande Marrade, c’est le roman qui a inspiré l’histoire de Vincent, François, Paul… et les autres et le roman noir Max et les Ferrailleurs (1968).
Filmographie
- Classe tous risques (1960) : Gangster condamné à mort par contumace et recherché par la police, Abel Davos s'est réfugié en Italie avec sa femme Thérèse et ses deux enfants. Il réussit avec Raymond un hold-up à Milan mais les deux compères sont vite pourchassés et décident de rentrer clandestinement en France. Le petit groupe débarque sur une plage déserte, mais deux douaniers les surprennent. Au cours de la fusillade, Thérèse et Raymond sont tués. Resté seul avec ses enfants, Abel fait appel à ses amis de Paris, Riton et Fargier, et leur demande de venir les chercher à Nice. Ceux-ci ne pouvant venir eux-mêmes, ils lui envoient un homme sûr, Éric Stark, au volant d'une ambulance. Davos se lie d'amitié avec Éric qui le cache dans une chambre de bonne dans son immeuble.
- Les Choses de la vie (1970) : Pierre (Michel Piccoli), architecte d'une quarantaine d'années, est victime d'un accident de la route : roulant vite, il percute une bétaillère qui a calé au milieu d'une intersection. Éjecté du véhicule qui prend feu, blessé et dans un coma vigile, au bord de la route, il se remémore son passé récent, notamment les deux femmes qui comptent dans sa vie : son épouse Catherine (Lea Massari) dont il est séparé et avec qui il a eu un fils (Bertrand), et Hélène (Romy Schneider), avec qui sa relation amoureuse est à un tournant.
- Max et les Ferrailleurs (1971) : Issu d’une riche famille de vignerons du Mâconnais et dégagé des soucis matériels, Max est un solitaire qui se consacre entièrement à son obsession : l’arrestation des malfaiteurs. Ancien juge d’instruction, il a démissionné par dépit de devoir relâcher un coupable faute de preuve. Il est maintenant inspecteur de police et il voit de nouveau une bande de braqueurs de banques lui échapper.
- César et Rosalie (1972) : Rosalie, une belle trentenaire, qui a eu un enfant avec un autre homme (un peintre célèbre prénommé Antoine), est en couple avec César, un ferrailleur d'origine modeste mais qui, grâce à son travail, a réussi à accéder à une certaine réussite sociale. David, un homme qu'elle a connu autrefois, est revenu des États-Unis et Rosalie s'aperçoit qu'elle l'aime toujours, ce qui ne l'empêche pas de toujours aimer César.
- Vincent, François, Paul… et les autres (1974) : Des amis de longue date, Vincent, François, Paul — respectivement chef d'entreprise, médecin et écrivain — tous la cinquantaine, se retrouvent régulièrement avec d'autres, dont le jeune boxeur Jean, pour boire, manger, ou pour passer des fins de semaine à la campagne à discuter ensemble. Ils traversent tous plus ou moins une mauvaise passe sentimentale ou professionnelle. Vincent par exemple, qui fut l'un des plus forts d'entre eux, accuse difficilement le coup depuis que sa femme Catherine l'a quitté ; il doit également faire face à des difficultés financières au sein de son entreprise. Et c'est justement à la suite d'un problème cardiaque vécu soudainement par Vincent que tous autour de lui vont peu à peu prendre conscience de la relativité de leurs problèmes personnels
C'est bon à savoir
Claude Sautet se rapproche de Studiocanal en 1998 pour opérer une remastérisation de plusieurs de ses films. Il en profite pour reprendre leurs montages, aidé de la spécialiste en restauration Béatrice Valbin-Constant. Il coupe ainsi plus de dix minutes à Mado, de trois à Vincent, François, Paul... et les autres, et d'une à Une histoire simple et Quelques jours avec moi. Environ trente secondes sont retirées à Max et les Ferrailleurs et Un mauvais fils, et quelques scènes de Les Choses de la vie sont également réduites. Enfin Garçon !, déjà ramené à 102 minutes pour sa sortie en salles après une première version de 112, est encore amputé de près d'un quart d'heure pour aboutir à 88 minutes.