Drame de Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery, Christian Slater, Michael Lonsdale, F. Murray Abraham.
Scénario : Andrew Birkin, Gérard Brach, Howard Franklin, Alain Godard.
France, Italie, Allemagne de l'Ouest, 1986 - 131 minutes.
En l'an 1327, dans une abbaye bénédictine du nord de l'Italie, des moines sont retrouvés morts dans des circonstances mystérieuses et le trouble est semé dans les esprits, d'aucuns semblant y suspecter l'œuvre du malin. Cette abbaye doit réunir des franciscains et des représentants du pape — à cette époque, les papes d'Avignon — pour une confrontation en terrain neutre. L'un des franciscains les plus importants est Guillaume de Baskerville, accompagné du jeune novice Adso de Melk, confié par son père au clergé. Tous deux mènent l'enquête sur les morts mystérieuses.
C’est Jean-Jacques Annaud le réalisateur de ce film. Il est né en 1943 à Juvisy-sur-Orge. Annaud est attiré très jeune par le cinéma. Après son baccalauréat latin-grec, il suit l’enseignement de l’Ecole Louis-Lumière dont il sort major, puis de l’IDHEC (section réalisation) dont il sort aussi major. Il commence sa carrière par la réalisation de nombreux films publicitaires. Annaud rencontre le producteur Claude Berri qui lui permet de réaliser son premier film, la Victoire en chantant (1976). A ce jour, il est l’auteur de 15 films.
Le Nom de la rose (Il nome della rosa) est un roman de l’italien Umberto Eco (1932 – 2016). Umberto Eco est un universitaire, érudit et écrivain italien. Il est reconnu pour ses essais universitaires sur la sémiotique, l’esthétique médiévale, la communication de masse, la linguistique et la philosophie. Il est également connu du grand public pour ses œuvres romanesques. Le Nom de la rose est paru en 1980, c’est un roman de genre policier médiéval.
Le Nom de la rose est une histoire en sept chapitres, chiffre symbolique qui représente le nombre de jours et d'étapes de l'enquête ainsi que le nombre approximatif de morts. L'histoire est bornée par le récit de la découverte du manuscrit que l'auteur prétend traduire, et par les conclusions du narrateur devenu vieillard.
D’après les propos de Jean-Jacques Annaud : « Quand Umberto a présenté son manuscrit à son éditeur, son premier titre était « La Bibliothèque ». Refus de l'éditeur. Umberto a ensuite proposé « L'Abbaye », ça n'allait toujours pas. Alors, pour lui clouer le bec, en enfilant sa casquette de sémioticien, Umberto a proposé d'intituler son livre Le Nom de la rose, d'après un vers en latin : Stat rosa pristina nomine, nomina nuda tenemus. Ce vers était un détournement malicieux d'un vers de Bernard de Morlaix. Eco a remplacé « roma » par « rosa » – la rose – et ce vers figure en exergue de son livre. Littéralement, cela signifie : « Ce qui reste de la rose ancienne, le nom, seul le mot qui désigne le concept demeure. » À comprendre au sens de : « Des objets disparus, nous ne conservons que le terme qui désigne son concept. » C'est une idée très théorique utilisée comme une allégorie par Eco pour dire que de tous ces débats, avec le temps, il ne reste pas grand-chose à part un souvenir écrit. Tout disparaît… Cela correspondait bien avec la fin du roman et de mon film. On aimait beaucoup ce genre de références antiques avec Umberto, qui s'amusait lui-même de son hyperérudition. C'est comme pour ce carton au début du film, qui figure aussi sur l'affiche : « Un palimpseste du roman d'Umberto Eco. » Une manière de dire que mon film était un objet nouveau, une réécriture par rapport au texte ancien que l'on distinguait à travers le film. »
Jean-Jacques Annaud est passionné d’histoire, et notamment du Moyen Âge depuis son enfance. Il a également étudié le Grec à la Sorbonne et il se passionne aussi pour le philosophe grec Aristote. Intrigué par le roman d’Umberto Eco, Annaud contacte son agent à Paris pour se procurer le livre. L’éditeur du Le Nom de la rose, Grasset, envoie à Annaud une copie traduite en français. A cette époque, Jean-Jacques Annaud se trouve aux Caraïbes pour la promotion d’un de ses films. Il demande alors à son ami Alain Godard (scénariste) de lire le livre, afin d’avoir son avis. Son retour est très positif. Godard ordonne à Annaud de venir le rejoindre pour entamer le développement d’un scénario. Ainsi en 1982, Annaud se lance dans le projet de réaliser l’adaptation cinématographique du Le Nom de la rose. Mais les droits du livre ont été vendus à la chaîne italienne RAI. Jean-Jacques Annaud va donc se rendre à Rome pour convaincre le directeur de la RAI de le choisir comme réalisateur du film. Il y aura 16 versions du scénario pour un travail de 3 ans. Jean-Jacques Annaud fera appel à une dizaine de spécialiste du Moyen Âge pour être au plus près de la véracité des faits.
Les décors ont été construits près de Rome, non loin des studios Cinecitta. Une tour d’une hauteur de 5 étages domine l’ensemble. C’est le lieu principal de l’intrigue, la bibliothèque. Elle symbolise le mystère du savoir interdit.
Le personnage principal est une fusion entre l'intellectuel médiéval Guillaume d'Occam et de Sherlock Holmes (le roman de d’Arthur Conan Doyle Le Chien des Baskerville).