Roman Polanski

Qui est Roman Polanski ?

Roman Polanski est un réalisateur, producteur, scénariste, metteur en scène et acteur franco-polonais. Il est né en 1933 à Paris. Il a réalisé une quarantaine de films et une vingtaine de longs-métrages.


Ses débuts au cinéma

Dès sa jeunesse, Roman Polanski s’intéresse au cinéma, un ami possède un projecteur à manivelle et des films des frères Lumière. Il fréquente régulièrement les salles de cinéma, il voit notamment des films comme Hamlet de Laurence Olivier (1948) et Huit Heures de sursis de Carol Reed (1947). En 1955, Roman Polanski est reçu au concours de l’École nationale de cinéma de Lodz et commence à réaliser des courts métrages qui seront remarqués à l’international. Après une série de courts métrages de 1955 à 1959, il réalise en 1962 son premier long métrage Le Couteau dans l’eau. Le 20 septembre 1963 le magazine Time fait du film de Polanski sa couverture avec l’accroche suivante « Le cinéma, art international » (Cinema as an International Art). C’est un début de carrière de cinéaste éblouissant. Le Couteau dans l’eau est alors sélectionné en 1962 au premier New York Film Festival.


Synopsis : Le Couteau dans l’eau

Un couple aisé se rend en voiture jusqu’au port de plaisance où un yacht l’attend pour une petite croisière en amoureux. Ils prennent en stop un étudiant étrange et arrogant qui s’impose de plus en plus. Une dispute éclate, violente, sur un prétexte futile. L’étudiant tombe à l’eau. On le croit noyé. C’est une ruse.
Difficile de résumer le propos de ce film car ce qui est vu et dit cache des mystères et des rapports bizarres et troubles entre les personnages. L’atmosphère est électrique, chargée. L’anecdote se caractérise par les méandres d’une action diffuse : une suite d’attaques et de feintes, de jalousies, de mensonges. C’est une histoire à la fois psychologique (un mari, sa femme, un jeune séducteur) et symbolique : la lutte des classes, le conflit des générations. L’image est très belle. Le calme apparent du décor de lacs fait contrepoint à la violence des passions. L’ensemble du spectacle dégage un malaise qui sera plus tard la marque des films de Polanski. Source Dictionnaire des Films, édition Larousse.

Répulsion

Dans les années 1960, il faut se trouver à Londres pour être au coeur de l’action, le Swinging London. Et c’est ici que Roman Polanski tournera son film Répulsion (1965), avec comme tête d’affiche Catherine Deneuve (Carol). Catherine Deneuve sort d’un succès mondial avec Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy (1964). Dans le film Répulsion, le personnage de Carol interprété par Catherine Deneuve tombe de plus en plus dans la schizophrénie et ne supporte plus toute apparition masculine.


Synopsis de : Répulsion

Hélène part en vacances avec son fiancé, laissant l’appartement à Caroline, sa sœur. Après un incident dans le salon de beauté où elle travaille, celle-ci s’enferme peu à peu dans l’appartement où elle est victime d’agressions imaginaires et de visions terrifiantes. Elle tue un jeune homme qui s’intéresse à elle, et son propriétaire.
Un grand film obsessionnel qui traque, avec un attachement presque sadique, les symptômes de la folie sur le visage atone et d’autant plus révélateur de Catherine Deneuve. Dans les extérieurs, la caméra ne la quitte pas, tenue à la main comme dans un reportage « Nouvelle vague », créant une attente qui touche à la fascination et qui n’aboutit que dans une topographie étouffante, que la caméra décrit cliniquement. Des fissures mental de Caroline. Polanski y reste dans un entre-deux fantastiques, mais par la répétition de scènes traumatiques (le viol répétitif) semble indiquer que le film est une projection imaginaire de la folie de Caroline, dont la terrifiante intensité n’a jamais été égalée. Source Dictionnaire des Films, édition Larousse.

Le Bal des vampires, Rosemary's Baby, La Neuvième Porte

« J’aime tous les films d’horreur. Ça me fait marrer », déclaration de Polanski aux Cahiers du cinéma en 1966. Il cite notamment Le Voyeur et La Maison du diable de Robert Wise (1963) parmi ses films préférés.

Le Bal des vampires

« La parodie n’était pas mon intention, explique Polanski aux Cahiers du cinéma en 1966. Mon idée à moi, c’était le conte de fées, c’est-à-dire quelque chose qui peut faire peur mais qui peut aussi divertir, et qui est aussi un récit d’aventures. »


Synopsis de : Le Bal des vampires

Accompagné de son disciple Alfred, Abronsius arrive en Transylvanie pour y détruire les vampires. Il découvre le château de Krolock, hôte étrange qui a enlevé Sarah, une jeune fille du village voisin. Ils sont tous retenus prisonniers pour servir de repas à la réunion annuelle des vampires. Déguisés, ils parviennent à s’enfuir, mais Sarah a déjà été vampirisée, et ils emmènent dans leur traîneau ce qu’ils voulaient combattre.
Mal accueilli par la critique à sa sortie, le film a bénéficié ensuite d’une grande popularité, d’ailleurs assez tardive. D’abord sous-estimé, il est maintenant surestimé, bien qu’il soit une réelle réussite au rythme toutefois inégal, mélangeant une atmosphère authentiquement étrange et des gags parfois trop attendus. Il se voulait un pastiche du genre, visant d’ailleurs plus les films de la Hammer, et donc l’excellent Terence Fisher, que les films de la Universal. Source Dictionnaire des Films, édition Larousse.

Le producteur Martin Ransohoff transforme Le Bal des vampires en comédie. C’est même plutôt un film qui mêle horreur et comédie. Il ordonne que plusieurs des acteurs soient doublés par des acteurs américains. Le film subira des coupes, qui le réduiront de 10 minutes. Pour cela, une multitude de micro-coupes seront effectuées sur l’ensemble des scènes afin d’accélérer l’action. La version voulue par Polanski connaît un succès honnête en Europe mais, aux Ètats-Unis, celle de Ransohoff n’est distribuée que dans peu de salles.

Rosemary's Baby


Synopsis de : Rosemary's Baby

Rosemary et Guy s’installent dans une impressionnante maison du quartier new-yorkais de Manhattan. Vastes pièces nues, brique sombre, couloirs et réduits bizarres. L’angoisse commence à habiter la jeune mariée…
C'est une perle du cinéma fantastique et l'un des meilleurs films de Roman Polanski. L'angoisse y est distillée très progressivement et d'une façon... diabolique. Au début, on s’étonne des craintes diffuses qu’éprouve la jeune femme. Elle entend des bruits, ouvre un placard : rien. Ce placard sans mystère va pourtant s’imposer à notre imagination comme un lieu étrange, menaçant. Les faits ordinaires s’accumulent, certains moins ordinaires que d’autres, mais tous vraisemblables. Il n’y a pas lieu de les interpréter. Nous pensons que Rosemary perd un peu son sang-froid (et la raison) à cause de son « état ». Et puis, nous doutons. La fin est une vraie surprise. Pour installer ce climat de tension et de peur, Polanski n’a recours à aucun « effet spécial ». C’est le triomphe de la suggestion. Un éclairage, un craquement de meuble imperceptible, un regard ambigu, un sourire suffisent à nous troubler. Le suspense va crescendo, en un spectaculaire tour de force. Source Dictionnaire des Films, Gilbert Salachas, édition Larousse.

La Neuvième Porte

Trente et un ans après Rosemary’s Baby, Polanski revient dans l’univers fantastique avec la Neuvième Porte. Le film est tiré d’un roman d’Arturo Pérez-Reverte, Le Club Dumas.


Synopsis de : La Neuvième Porte

Un spécialiste de livres rares, Dean Corso (Johnny Depp), et expert en bibliophilie traque les livres de la même façon qu’un détective privé recherche une personne disparue. Boris Balkan (Frank Langella), un collectionneur richissime, engage Corso pour retrouver les Neuf Portes du royaume des Ombres, un manuscrit rédigé par Aristide Torchia, un sorcier condamné au bûcher par l’Inquisition espagnole et publié en 1666.

Les autres films

Cul-de-sac (1966) ; Quoi ? (1972) ; Le Locataire (1976) ; Pirates (1986) ; Lunes de fiel (1992) ; Chinatown (1974) ; Frantic (1988) ; Macbeth (1971) ; Tess (1979) ; Oliver Twist (2005) ; La Jeune Fille et la Mort (1994) ; Le Pianiste (2002) ; The Ghost Writer (2010) ; Carnage (2011) ; La Vénus à la fourrure (2013) ; D'après une histoire vraie (2017) ; J'accuse (2019).