Le tournage est terminé et le travail de postproduction peut commencer. L’ensemble des rushes [Les rushes constituent l'ensemble des documents originaux (bobines de film, bandes sons, cassettes vidéo) produits au tournage et issus de la caméra et/ou de l'appareil d'enregistrement sonore. Une partie seulement de ces documents originaux sera utilisée au montage et en postproduction. Source : les rushes au cinéma] visuels et sonores sont rassemblés, puis synchronisés.
Ensuite, les rushes sont remis dans l’ordre de la chronologie, grâce au travail de la scripte, et visionnés attentivement par le réalisateur et le monteur.
La première partie du travail consiste à choisir les différentes prises d’un même plan. Le monteur procède ensuite à un « bout-à-bout » des éléments choisies pour les replacer dans la chronologie de l’histoire. Puis séquence par séquence, un long et méticuleux travail de coupe, de raccord et d’organisation des plans entre eux. Ce travail s’effectue sur ordinateur pendant deux à trois mois pour un long-métrage.
Une fois la version définitive du film obtenue à l’image, débute le montage du son. Pris en charge par un second monteur dont c’est ici la spécialité, il s’effectue lui aussi sur ordinateur. Les sons directs subissent tout d’abord un « nettoyage » au cours duquel on se débarrasse de tout ce qui vient les parasiter. Y sont ensuite adjoints les effets, bruits particuliers et ambiances sonores enregistrés pendant le tournage par l’ingénieur du son. Auxquels s’ajoutent enfin les éléments tels que musiques (composées pour le film ou préexistantes), voix off ou bruitages.
L’accumulation de pistes sonores ainsi obtenue est harmonisée et modulée au cours du mixage en auditorium. Méconnu du grand public, le travail du mixeur a pourtant une influence considérable sur la création du climat dramatique du film. Les émotions que ressent le spectateur en le regardant sont souvent suscitées ou accentués par les caractéristiques et l’intensité des sons accompagnant une action. Le mixage est donc un moment très important pour le réalisateur, puisqu’il représente celui des chois ultimes. Il peut durer un mois entier pour un long métrage.
Le film entre ensuite dans une période de travaux techniques effectués en laboratoire. De ceux-ci, nous retiendrons essentiellement : l’étalonnage dont est responsable le directeur de la photographie et qui consiste à rendre homogène la couleur des plans entre eux ; la fabrication des copies numériques.
Une fois en possession des copies, le producteur peut enfin exploiter le film. Il lance alors sa promotion et sa distribution en salles, à laquelle succèderont des diffusions télévisées qui lui permettront, dans le meilleur des cas, d’en tirer des bénéfices.
Le bruiteur est la personne chargée de créer les bruits qui n'ont pas été enregistrés au moment du tournage. Son travail se réalise en général après le montage définitif de l'image, dans des auditoriums spécialisés, et équipés de différents sols, pour recréer les bruits de pas sur toutes les surfaces possibles ou d'autres accessoires. Les bruiteurs recréent des sons concrets, à partir d'objets hétéroclites qu'ils possèdent et accumulent, ainsi qu'avec leur corps. La difficulté principale réside dans le fait qu'il faut souvent raccorder le son du bruitage avec un son réel enregistré pendant le tournage. La transition doit, en principe, ne pas s'entendre.
Le compositeur de musique de film doit adapter ses talents aux différents projets cinématographiques. Il doit composer les morceaux de musique en mettant en œuvre les éléments mélodiques, harmoniques, rythmiques ou de timbre nécessaires au discours scénaristique.
L'étalonnage est l'étape de la postproduction qui consiste à harmoniser visuellement l'image d'un film. Elle est primordiale car elle définit l’identité visuelle de ce dernier. Les choix qui y président sont définis conjointement par le réalisateur et par le directeur de la photographie dès la préparation du tournage. L’étalonneur équilibre l'image sur l'ensemble du film grâce à des logiciels spécialisés dans le traitement de la luminosité, des contrastes et des couleurs.
Le mixeur (souvent ingénieur du son – mixeur) effectue un travail de mixage à partir d’éléments sonores enregistrés lors d’un tournage et des éléments apportés lors du montage son, ainsi que du bruitage ou des enregistrements de voix postsynchronisées. À partir d’enregistrements bruts fournis par le chef opérateur du son et l’équipe du montage image, il s’emploie à créer une bande son (multipiste) équilibrée. Il a la charge de mélanger et équilibrer toutes les pistes son de manière cohérente avec le scénario, le montage, la narration, le style…, en accord avec le réalisateur. Il doit également intégrer les éléments musicaux (bande originale ou autre). Ce travail de mixage constitue généralement l'étape finale de la postproduction d'un film de cinéma.
Le chef monteur, aussi dénommé monteur film ou simplement monteur, assure l'assemblage des plans et des séquences d'un film, c'est-à-dire le montage, pour en exprimer l’« essence » virtuellement présente dans le scénario et, lors du tournage, recherchée par le réalisateur. Il s'agit d'un travail complexe alliant une part artistique importante (structure, narration, rythme) à une partie technique (gestion des problèmes de postproduction, maîtrise des outils de montage, relation avec le laboratoire cinématographique, avec les monteurs son, etc.).
Le monteur son est un professionnel d'apport créatif, chargé du montage son. Il rassemble et assemble les éléments sonores d'un film, en lien avec les choix narratifs et esthétiques de ce dernier : dialogues synchrones (son direct), dialogues en son seul (enregistrés sur le tournage, hors caméra), dialogues postsynchronisés, bruitages, ambiances, effets sonores, musiques -dont la somme, mise en œuvre et mélangée par le mixeur, deviendra le mixage final du film.