Après la préparation du film, il est temps pour le réalisateur et son équipe de passer au tournage du film. C’est période peut durer entre deux à trois mois pour un long métrage. Ici, le travail consiste à enregistrer la mise en image et en son du scénario selon le plan de travail.
Le plan de travail va permettre d’organiser chaque journée de tournage (lieux, besoins techniques et humains à mettre en œuvre), ainsi qu’un objectif à réaliser (nombre de séquences et de plans à tourner). Le tout est de garantir le côté rationnel et en même d’être efficace (souci d’économie, regroupements de moyens).
Le réalisateur est secondé par le premier assistant et lui-même aidé par des seconds assistants et des stagiaires à la réalisation. Le travail du premier assistant consiste à prendre en charge l’aspect pratique et organisationnel de la mise en scène. Il dirige également les figurants apparaissant à l’image. À la fin de chaque journée de tournage, il rédige la feuille de service du lendemain, sorte de convocation remise à chaque technicien afin de lui préciser l’horaire de travail, le lieu de rendez-vous et les plans du jour à venir.
La scripte, qui travaille en étroite collaboration avec le réalisateur, est responsable de la continuité du scénario. Elle doit veiller que le tournage des séquences et des plans soit cohérent et ne nuise pas à la logique générale de l’histoire. Exemple : elle vérifie qu’un personnage qui sort d’une pièce et se retrouve ensuite dans la rue, porte les mêmes habits et tient son sac dans la même main, de l’une à l’autre de ces deux scènes. Elle doit connaître parfaitement le scénario, prend des notes et des photos. La scripte veille ainsi à ce que les plans, dont elle décrit en détail les caractéristiques et auxquels elle assigne une numérotation particulière, puissent raccorder entre eux au montage.
Les comédiens sont directement placés sous la direction du réalisateur. L’art de les mettre en scène ne répond à aucune règle prédéterminée. Il existe certes des méthodes, mais elles s’adaptent à la personnalité de chaque réalisateur et des comédiens qu’il dirige. La difficulté du cinéma, par rapport au théâtre, réside essentiellement dans le fait que les acteurs interprètent leur rôle par « petits bouts » et dans un ordre qui ne respecte pas leur progression psychologique. Lors de la préparation, le réalisateur pallie ce problème en organisant des lectures du scénario et des répétitions. Mais au cours du tournage d’une action ou d’un dialogue, il lui faut en permanence (et avec l’aide de la scripte) rappeler aux comédiens l’état d’esprit dans lequel se situe leur personnage en l’accomplissant ; c’est-à-dire, préciser ce qui l’a conduit, et dans quel but, à ce point de l’histoire. À ces remarques psychologiques viennent s’ajouter des indications d’intonations, de gestes et de mouvements liées à la façon dont la scène est filmée et au décor dans lequel elle se situe.
Le directeur de la photographie (ou chef opérateur) est le responsable de l’équipe image. La première étape de son travail, lors de la préparation, consiste à définir avec le réalisateur l’aspect esthétique du projet qui les réunit.
Cette orientation esthétique entraîne de la part du directeur de la photographie un travail d’essais techniques. Il teste les caractéristiques de la caméra et de ses objectifs, puis il établit la liste des projecteurs et des appareillages électriques qui vont lui permettre d’éclairer les comédiens et les décors…
L’équipe son se compose d’un ingénieur du son, responsable de l’enregistrement sonore des plans, c’est-à-dire des réglages à effectuer pour que la qualité de celui-ci soit optimale, et d’un assistant. Également perchman, ce dernier a pour fonction d’orienter, grâce à une perche de longueur variable, le micro vers les sources sonores présentes dans le champ, sans qu’il n’apparaisse bien sûr à l’image. Il prépare et place les micros sur le tournage, est responsable de leur entretien et peut avoir à placer des micros-cravates sur les acteurs. Il est donc garant de la qualité du son qu'il transmet à l'ingénieur du son.
Lors d’un tournage, on enregistre plusieurs types de sons : les directs, correspondants exactement à l’action et aux dialogues filmés ; les ambiances, ou atmosphère sonore de chacun des décors ; les effets, ou bruits provoqués par des actions et des objets particuliers. Par ailleurs, on différencie les sons in, émis par des éléments visibles à l’image, et les sons off, provenant du hors champ.
Le chef décorateur dirige l’équipe décoration. Le film sera tourné dans des lieux existants (décors naturels) ou dans des lieux reconstitués en studio (décor artificiel). Le travail de l’équipe consiste à évaluer les adaptations nécessaires au tournage par une visite de l’ensemble des décors réels (esquisses, plans des décors artificiels à réaliser).
Les équipes de costumiers, d'habilleurs, de maquilleurs et de coiffeurs sont elles aussi composées d’un chef de poste secondé par des assistants. Ils mettent parfois en œuvre des effets spéciaux qui sont alors pris en charge par des spécialistes de ces domaines.
Dirigée par le directeur de production, lui-même entouré d’assistants, elle gère les dépenses qu’entraîne le tournage (négociation des salaires et des tarifs de location ; établissement des contrats ; remboursements des factures, etc.).
Sur un tournage, l'accessoiriste est le technicien chargé des objets énoncés ou suggérés par le scénario. Il fait partie de l'équipe de décoration dont il assure la continuité du travail sur le plateau en gérant le décor et les accessoires qui lui ont été confiés. Il assume, avec la scripte, la responsabilité des raccords accessoires/décoration pour respecter la continuité chronologique de l'histoire.
Les assistants opérateurs ont la responsabilité de la caméra. Ils en installent tout d’abord les différentes composantes (chargeurs, objectifs, filtres, batteries). Puis ils effectuent, en fonction des directives du directeur de la photographie, les réglages de la prise de vue (netteté, diaphragme…).
Le cadreur définit, en accord avec le réalisateur, la place de la caméra, la grosseur du plan et les composantes du cadre (ce qui apparaît dans le champ de l’image). Installé derrière le viseur de l’appareil lors de la prise de vues, il en assure les mouvements éventuels : travellings (déplacement de la caméra dans l’espace) ou panoramiques (déplacement de la caméra sur un même axe). Le poste de cadreur peut cependant être occupé par une personne à part entière, ou dans des cas plus rares, par le réalisateur lui-même.
Le chef décorateur conçoit et crée l'espace physique du film. Principal responsable des décors, il prend en charge les aspects esthétiques, techniques, matériels et budgétaires. Il est chargé de recenser les besoins, de chercher les décors et de définir les aménagements nécessaires.
La fabrication des décors de cinéma implique un grand nombre de compétences spécifiques, notamment liées aux matériaux utilisés : maçon, menuisier, maquettiste, serrurier, toupilleur, staffeur... La liste de ces constructeurs spécialisés représente parfois une bonne moitié des personnes citées dans les génériques de fin. Pour connaître le détail de leurs tâches, on peut se référer aux définitions qu'en donne la convention collective nationale de la production cinématographique, puisque ces métiers, bien qu'ils existent en dehors du cinéma, sont exercés de façon spécifique pour la construction des décors.
Costumière et habilleuse sont deux professions différentes. L’une va concevoir le costume, l’autre veiller sur lui pendant le tournage. Il n’en demeure pas moins que toutes deux servent un même but : faire exister un personnage par l’apparence. La préparation, un à deux mois avant le début du tournage, relève de la costumière. Comme pour les autres postes, son travail commence par une lecture attentive du scénario et par un dépouillement spécifique dont l’habilleuse se servira pour contrôler les raccords lors du tournage. La costumière n’est pas une créatrice de mode mais celle qui habille des caractères et fait transparaître à l’image une part de l’âme du personnage. C’est par la collaboration avec le réalisateur qu’elle travaille cette "psychologie du costume". Ensemble, ils décident du stylisme, des détails significatifs et de tout ce qui mettra en lumière le personnage dans l’acteur.
Les « effets spéciaux » désignent l'ensemble des techniques utilisées au cinéma pour créer l’illusion d’actions et simuler des objets, des personnages ou des phénomènes qui n’existent pas dans la réalité ou qui ne pourraient pas être filmés au moment du tournage. Les effets spéciaux font appel à différents procédés liés à l’image et au son : synthèse d'image 3D, traitement numérique, maquettes, animation image par image, pixilation, ralenti et accéléré, bruitage, etc. Ils peuvent être réalisés pendant le tournage ou après celui-ci (en postproduction), ou les deux à la fois. Les métiers de maquilleur prothésiste et de créateurs de costumes originaux sont généralement associés aux effets spéciaux.
Les électriciens - communément appelés « électros » - mettent en place et règlent le matériel d’éclairage (projecteurs, rallonges etc.) selon les indications du directeur de la photographie.
On distingue en général, dans l'équipe machinerie, le chef machiniste et les machinistes. Ils installent et gèrent les déplacements des éléments sur lesquels est installée la caméra (rails et chariots de travelling, grues, tours, voiture…). Ils font également « le clap » au début des plans, opération grâce à laquelle sont identifiées les prises de vues et sont synchronisés par la suite l’image et le son de celles-ci.
Coiffeurs et maquilleurs métamorphosent l’acteur pour littéralement le faire entrer dans la peau du personnage, changement qui doit paradoxalement se rendre invisible. Leur rôle est fondamental pour la photogénie, à laquelle les comédiens tiennent tant, et pour la crédibilité de l’histoire : le visage est avant tout un passeur d’émotions.
Le régisseur général, collaborateur direct du directeur de production, est le responsable de l'organisation matérielle et logistique d'un tournage. Le régisseur et son équipe prennent en charge l’intendance du plateau, c’est-à-dire l’organisation des déplacements, de l’hébergement, mais aussi de la restauration des techniciens et des comédiens.