Film comédie de Antonin Peretjatko avec Vincent Macaigne, Vimala Pons, Pascal Légitimus, Mathieu Amalric, Fred Tousch, Jean-Luc Bideau.
Scénario de Antonin Peretjatko, Frédéric Ciriez, Maud Ameline.
France, 2016, 1h39
Marc Châtaigne, stagiaire au Ministère de la Norme, est envoyé en Guyane pour la mise aux normes européennes du chantier GUYANEIGE : première piste de ski indoor d’Amazonie destinée à relancer le tourisme en Guyane. De mésaventure en mésaventure, on lui affuble un coéquipier. Pas de chance c’est une pin-up. Pire : elle a du caractère.
C’est Antonin Peretjatko le réalisateur de La Loi de la jungle. Né en 1974 à Grenoble, Antonin Peretjatko est diplômé de l’école nationale supèrieure Louis-Lumière en section cinéma. La Fille du 14 juillet est son premier film, sorti en 2013. Il a tourné plusieurs courts métrages et trois longs métrages (La Fille du 14 juillet, La Loi de la jungle et La Pièce rapportée). En 2004 il fait le tour du monde avec une caméra 16 mm et profite de ce voyage pour réaliser le moyen métrage L’Opération de la dernière chance (2006). Son septième cour métrage, Vous voulez une histoire ?, a été primé au festival de Clermont-Ferrand en 2015. Antonin Peretjatko a réalisé deux making-of pour Jacques Audiard (sur Un Prophète et De Rouille et d’Os).
La Loi de la jungle sort des sentiers battus, et est radicalement diffèrent des autres films français qui s’accaparent le plus souvent des histoires sentimentales, où des comédies loin d’être droles. Ici retour à la comédie burlesque, au comique de situation. De nombreux gags rappellent le cinéma de Jacques Tati, de Chaplin, mais également pour la scène de baston les films de Bud Spencer et Terrence Hill, avec les bruitages caractéristiques des baffes et des coups de poing. De plus, le projet économique sur le sol Guyanais est complément absurde, cette idée de créer un complexe de ski indoor au beau milieu de la forêt amazonienne. Une scène représente bien ce problème, celle où Marc Châtaigne (Vincent Macaigne) débarque sur le terrain au côté de Tarzan (Vimala Pons) et Duplex (Pascal Légitimus) et compare sa photo de la forêt amazonienne en terre défrichée prise quelques mois auparavant avec la forêt actuelle, la nature a repris ses droits. La Loi de la jungle est avant tout un film d’aventure, et une comédie burlesque.
Le sujet principal du film est celui d’appliquer les normes européennes hors de l’Europe. La Loi de la jungle dénonce l'absurdité du projet, en Guyane il n’y a pas de tourisme, pas d’infrastructures touristiques et très peu d’hôtels. L’exemple frappant relaté dans le film est celui d’un pont qui a été construit entre la Guyane et le Brésil, une volonté des chefs d’États. Le pont est aux normes européennes, mais ces même normes européennes et les compagnies d’assurances automobiles empêchent tout véhicule de franchir cette frontière. Le film montre également, toujours sous le trait de l’humour, les différents clichés sur le sol Guyanais, le bagne, les orpailleurs, ou la délinquance. À l’arrivée de Châtaigne en Guyane, une personne lui dit : « Je ne suis pas votre esclave ».
Le film possède une cadence particulière, il a été tourné autour de 22 ou 22,5 images/seconde. Le rythme est donc plus rapide, et les voix des personnages plus aiguës. Selon le réalisateur, Antonin Peretjatko, la mise en scène paraît assez tonique : « J’avais envie de filmer la jungle de manière poétique, avec des moments où l’on se pose. La frénésie peut être épuisante et je tenais à ce que le spectateur puisse reprendre son souffle par moments ».