Un jour sans fin (Groundhog Day)

Film comédie, fantastique de Harold Ramis avec Bill Murray, Andie MacDowell, Stephen Tobolowsky.

Scénario : Danny Rubin et Harold Ramis.

États-Unis, 1993 - 1h41.

L'histoire

Phil Connors (Bill Murray), présentateur météo à la télévision régionale WPBH-TV9, part avec sa productrice (Andie MacDowell) et son cameraman (Chris Elliott) faire le reportage annuel dans la bourgade de Punxsutawney où l’on fête le « Groundhog Day » : « Jour de la marmotte ». Mais une violente tempête de neige empêche Phil Connors de rentrer chez lui après le reportage et il est contraint de passer une nuit de plus dans cette ville perdue. Le lendemain, il se réveille très tôt et constate qu’il revit indéfiniment la même journée, celle du 2 février...

La bande-annonce du film

Qui est le réalisateur de ce film ?

C’est Harold Allen Ramis, dit Harold Ramis, né en 1944 à Chicago et mort en 2014 dans cette même ville. C’est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain. Il a joué notamment aux côtés de Dan Aykroyd et Bill Murray dans le film SOS Fantômes (Ghostbusters). Harold Ramis est diplômé de littérature anglaise de l’université Washington de Saint-Louis. À 25 ans, il rallie la troupe d’improvisation de Chicago, The Second City. En 1978, Harold Ramis écrit le scénario du film American College de John Landis. Le succès de ce film lui permettra de percer à Hollywood. Il réalise son premier film en 1980, Le Golf en folie, une comédie avec Bill Murray et Chevy Chase.

Extrait

La première version

Une première version du scénario a été écrite par Danny Rubin (scénariste américain, né en 1957). Celui-ci s’est inspiré du livre d’Anne Rice, Lestat le vampire (The Vampire Lestat, 1985). Ainsi, Rubin reprend l’idée de l’immortalité vampirique et de ce que le vampire pourrait faire de son temps illimité. Et donc de partir de cette idée et la transposer sur un individu immortel. Serait-il en mesure d’avoir les capacités de changer sa propre existence ou sa manière de vivre ? Danny Rubin peaufine son idée de départ, et se souvient d’un concept qu’il avait imaginé auparavant, celui d’un homme qui revit la même journée inlassablement. Ainsi naîtra Un jour sans fin. Rubin ouvre un calendrier et choisit la célébration la plus proche, le 2 février, le fameux jour de la marmotte.

L'analyse du film

Phil Connors est une personne désagréable, cynique et imbue de lui-même. Avant de tomber dans la boucle temporelle, de revivre la journée du 2 février éternellement, Connors part à contre cœur réaliser son reportage. Pour lui, cet événement est sans intérêt, il va même jusqu’à dénigrer les habitants de la ville, il n’aime pas ses collègues de travail et il est méprisant avec eux. Phil Connors est détesté de tous. L’opportunité d’être bloqué dans la ville de Punxsutawney, à cause des conditions météorologiques (c’est la raison principale), offre en quelques sortes une nouvelle chance à Phil Connors. Il peut s’il le désire devenir une personne meilleure.

En premier lieu, Phil Connors utilise la boucle pour essayer de séduire Rita Hanson, sa productrice, sans vraiment y arriver. Jour après jour, il mémorise les différents centres d’intérêts de Rita afin de se rendre plus sympathique et plus intéressé. Il tente d’expliquer la situation à Rita, mais elle ne le prend pas au sérieux. Puis Phil Connors tombe dans l’ennui et commence à expérimenter de nouvelles choses, jusqu’à se suicider de plusieurs manières différentes. Sous l’impulsion de Rita le déclic se produit. Il met à profit tout ce temps pour se cultiver et réaliser de bonnes actions. Phil Connors va ainsi apprendre le piano, la sculpture, le français. Finalement, il comprendra que si il ne veut plus revivre la même journée indéfiniment, il doit changer sa manière d’être. Phil va alors apprendre à aimer les autres, sans désintérêt.

Ce film est l’évocation du quotidien, des journées qui se ressemblent où l’individu est plongé dans la routine. C’est avant tout une fable, qui indique aux spectateurs que l’on peut être quelqu’un d’autre et que l’on peut gérer son temps de façon différente. Phil Connors finira par comprendre cela et il pourra enfin sortir de la boucle temporelle, et passer au jour suivant.

La durée de la boucle temporelle

Le réalisateur, Harold Ramis, estime que la boucle dure environ 10 ans. Il faut au moins 10 ans pour être bon dans une unique activité (ici dans le film, apprendre le français, le piano, la sculpture) et en ajoutant « les temps morts et les années malavisées qu’il a passées, ça serait plus 30 ou 40 ans », selon Ramis. Dans le scénario original de Rubin, Phil estime lui-même qu'il reste piégé pendant 70 ou 80 ans, utilisant les livres qu'il a lus pour suivre le passage du temps.