Slapstick, burlesque, comédies à quiproquos, comédies de mœurs et comédies mondaines formeront les caractéristiques de la comédie américaine.
Mack Sennett (1880-1960), né Mikall Sinnot, est un réalisateur, producteur, acteur d’origine canadienne, naturalisé américain en 1932. C’est l’un des précurseurs de la comédie burlesque américaine. Il s’associe avec les propriétaires de la New York Motion Picture Company et fonde la Keystone Film Company en 1912. C’est la naissance officielle de la comédie cinématographique américaine. Pour produire ses comédies, Mack Sennett s’inspire notamment des burlesques français. Max Linder (1883-1925) est le premier grand acteur-auteur du burlesque, Jacques Tati (1907-1982) et Pierre Étaix (1928-2016) seront ses héritiers directs dans le domaine de la comédie. Durant une tournée de la compagnie Karno en 1912, Mack Sennett découvre le jeune Charles Chaplin, celui-ci interprète A Night in a London Music Hall sur scène, Mack Sennett l’engage.
En 1915, Mack Sennett s’associe avec D. W. Griffith, Thomas H. Ince (deux grands producteurs de films muets) et quelques financiers pour fonder la Triangle. Par la suite, Mack Sennett créera sa propre compagnie, Mack Sennett Comédies, et puis s’associera avec Pathé.
Hal Roach (1892-1992) est un producteur, réalisateur et scénariste américain. Il rencontre Harold Lloyd et fonde la société Rolin Film Company, ce qui lui permettra de produire des courts métrages avec Harold Lloyd. En 1919, il crée Hal Roach Studios pour faire tourner Stan Laurel et Oliver Hardy, Charlie Chase, Thelma Todd, Patsy Kelly et les enfants turbulents de la série Our Gang. Hal Roach développe les intrigues pour mieux intégrer les gags aux histoires.
Charles Chaplin (1889 - 1977) : Chaplin tourne 35 films en un an pour la Keystone et en 1915 il réalise 13 films (1915-1916) pour le compte de la compagnie Essanay. En 1916, il passe à la Mutual où il dirige 11 films (1916-1917) et en 1918, Chaplin est à la First National. En 1919, il devient co-fondateur avec Douglas Fairbanks, Mary Pickford et D. W. Griffith, de United Artists. Avec le film A Dog’s Life (1918), il commence à créer un autre personnage celui du vagabond sans travail, plus complexe et plus humain. En 1921, Chaplin tourne le Kid, c’est son premier long-métrage. En 1922, il réalise The Pilgrim et en 1923 A Woman of Paris. Ce film est un mélange de drame réaliste et de comédie mondaine, où l’histoire est centrée sur un personnage féminin (Edna Purviance). Chaplin tourne ensuite, en 1925, La Ruée vers l’or. En 1928, Le Cirque. Il tourne en 1931, Les Lumières de la ville. En 1936, Les Temps modernes et en 1940 Le Dictateur, Chaplin aura recours à la parole pour ce film. Monsieur Verdoux, film tourné en 1947 et en 1952, Les Feux de la rampe. Et ses derniers films, Un roi à New York, en 1957 et La Comtesse de Hong-Kong, en 1967.
Harold Lloyd (1893 – 1971) : Harold Lloyd débute sa carrière au cinéma en 1913 comme figurant. Il créé par la suite son personnage pour toutes ses comédies. Harold Lloyd incarne un personnage toujours optimiste, qui porte des lunettes d’écaille rondes et un canotier. Il tourne dans quelque 600 comédies, pour la plupart muettes. La carrière cinématographique Harold Lloyd s’arrête avec l’arrivée du parlant. Ainsi, il arrête une première fois sa carrière en 1938 avec le film Professor Beware d’Elliott Nugent. Et en 1946, Harold Lloyd se laisse convaincre de tourner une dernière fois dans le film The Sin of Harold Diddlebock de Preston Sturges.
Laurel et Hardy : Stan Laurel (1890 - 1965) et Oliver Hardy (1892 – 1957), commencent à tourner ensemble en 1926 dans une dizaine de films mais sans scène en commun. À la fin de 1926, le duo Laurel et Hardy se forme. Il tourne plus de 100 films en 25 ans de carrière. Laurel et Hardy sont passés au parlant sans difficultés contrairement aux autres comiques de leur génération. Le duo joue beaucoup sur les bruits et les mimiques sonores et travaille également sur la force des gags que sur l’utilisation des dialogues.
Buster Keaton (1895 – 1966) : Buster Keaton, surnommé « l’homme qui ne rit jamais », réalise à partir des années 20 plusieurs films marquants, inspirés de faits historiques, comme Le mécano de la Général, Go west. Buster Keaton élabore les gags avec minuties et avec une très grande précision.