Abattoir 5 (Slaughterhouse-five)

Drame de George Roy Hill, avec Michael Sacks, Ron Leibman, Valerie Perrine.

Scénario : Stephen Geller, d’après le roman Abattoir 5 ou la Croisade des enfants (Slaughterhouse Five or the Children's Crusade) de Kurt Vonnegut, publié en 1969. Directeur de la photographie : Miroslav Ondricek. Production : Paul Monash. Musique : Glenn Gould.

États-Unis, 1972 – Couleurs – 1h44.

L'histoire

"Ce n'est qu'une illusion terrestre de croire que les minutes s'égrènent comme les grains d'un chapelet et qu'une fois disparues elles le sont pour de bon." Billy Pilgrim, Billy Pèlerin (Michael Sacks), est un soldat GI prisonnier de guerre à Dresde. Il a le don de voyager dans le temps.

La bande-annonce du film

Qui est le réalisateur de ce film ?

C’est George Roy Hill, réalisateur américain né en 1921 à Minneapolis et mort en 2002 à New York. Il a reçu l’Oscar du meilleur réalisateur pour le film L’Arnaque (The Sting, 1973). Il est également le réalisateur du film Butch Cassidy et le Kid (Butch Cassidy and the Sundance Kid, 1969). George Roy Hill commence une carrière de comédien de théâtre où il se spécialise dans les pièces de Shakespeare. En 1962, il réalise son premier long-métrage L’École des jeunes mariés, adaptation d’une pièce de Tennessee Williams, il dirige notamment Jane Fonda.

Analyse du film

Abattoir 5 est l’adaptation du roman de Kurt Vonnegut. C’est un écrivain américain né le 11 novembre 1922 à Indianapolis et mort le 11 avril 2007 à New York. Comme le personnage principal du film et du roman, Vonnegut a participé à la Deuxième Guerre Mondiale. Durant la bataille des Ardennes, le soldat Vonnegut est fait prisonnier par l’armée allemande. En février 1945, il se retrouve prisonnier à Dresde et travaille dans un abattoir. Vonnegut survivra au bombardement de Dresde par les Alliés (du 13 au 15 février 1945), il fait parti des sept rescapés américains qui s’étaient enfermés dans une cave d’abattoir, nommée Slaughterhouse Five (abattoir 5). Il sera libéré en mai 1945 par les troupes soviétiques. Kurt Vonnegut transpose sa propre histoire dans son roman.

Billy Pilgrim est le personnage principal du film, interprété par l’acteur Michael Sacks. Billy Pilgrim a survécu au bombardement de Dresde et rentre aux États-Unis dans son foyer pour retrouver sa femme Valencia et ses deux enfants Barbara et Robert. Derrière sa machine à écrire, Billy Pilgrim se replonge dans ses souvenirs. On le retrouve ainsi prisonnier de guerre, avec ses séjours dans les différents camps allemands. On traverse les événements de sa vie familiale, son mariage, les relations avec ses enfants. Billy Pilgrim est kidnappé par des extraterrestres vers une planète appelée Tralfamadore. Mais est-ce le fruit de son imagination tourmentée par son expérience de la guerre ou bien a-t’il un don pour voyager dans le temps et se déplacer d’une époque à une autre ? Voilà toute la complexité de la narration du film. Pourtant quelques indices proposent des pistes d’interprétation. Pilgrim se retrouve seul sur la planète Tralfamadore et est bien rejoint par une vedette de films pornographiques (Valerie Perrine). Celle-ci a disparu et reste introuvable... Le film apporte aux spectateurs de nombreux niveaux de lecture et lui laisse alors une libre interprétation.

Abattoir 5 est une curiosité cinématographique, le film mêle des genres différents, la guerre, la science-fiction, le drame. C’est aussi un film antimilitariste et une satire de la société américaine.

La musique

La bande originale du film a été composée par Glenn Gould, grand interprète de Bach. Pendant dix semaines, il se met à la disposition du studio Universal sous l’égide du réalisateur George Roy Hill pour la partie musicale du film. La version finale du film comporte moins de quinze minutes de musique de Bach, la plus grande partie simplement repiquée des enregistrements de Gould pour Columbia et montée au besoin. Le mouvement lent du Concerto pour clavier en fa mineur de Bach devient le thème.

Deux Variations Goldberg : la Variation en sol mineur, souligne l’envoûtement des images de Dresde. Le finale du concerto pour clavier en ré majeur, avec Gould au piano accompagne la scène de la gare, le concerto brandebourgeois no : 4 en sol majeur sert de fond sonore à la marche et pour faire le pont entre les deux œuvres, Gould compose une ingénieuse cadence au clavecin. La cadence débute au moment où les soldats sortent de la gare sous l’écriteau « Dresden » et, plusieurs fois dans le film, Gould utilise le clavecin comme métaphore musicale de la ville historique. Il enregistre cette séquence sous la supervision d’Andrew Kazdin, à New-York, et dirige à partir du clavecin des musiciens du New York Philharmonic. Wikipédia